LDC, le leader européen de la “volaille”
LDC, sigle constitué par les initiales de ses fondateurs, Lambert, Dodart et Chancereul, porte la marque du succès : la famille Lambert, principale actionnaire, figure dans le classement des 200 plus grandes fortunes françaises.
Sur l’exercice 2023-2024, le bénéfice net de LDC a atteint 304,4 millions d’euros. C’est le pôle Volaille qui tire les bénéfices de LDC vers le haut. Le groupe représente en effet 40 % du marché français des oiseaux d’élevage (canards, dindes, pintades, poules pondeuses, poulets dits de chair). L’un des secrets des résultats de l’entreprise ? LDC maîtrise tous les niveaux de la chaîne de production des animaux, de l’élevage à l’abattage en passant par la transformation. Et surtout, le groupe enferme la grande majorité de ces animaux dans des élevages intensifs : une manière d’optimiser les coûts, au détriment de toute responsabilité environnementale, morale et sociétale.
Une communication verrouillée
Quand 9 Français sur 10 déclarent s’opposer à l’élevage intensif des poulets¹, le contrôle de l’image est crucial pour LDC. Qui aimerait apprendre que la viande qu’il consomme est issue d’un modèle cruel envers les animaux et néfaste pour l’environnement et les humains ? Alors, le groupe LDC invente un label maison : Nature d’Éleveurs. Cette démarche, qui prétend agir pour le « bien-être animal », fait pourtant l’impasse sur des mesures qui pourraient épargner des souffrances aiguës aux animaux, comme la réduction des densités ou l’arrêt du recours à des souches à croissance rapide. Via un marketing bien rodé et des publicités bien éloignées de la réalité, le groupe LDC dépense des fortunes pour projeter une image trompeuse de ce que vivent les animaux dans ses élevages, comme en témoigne cet ancien éleveur.
Le numéro 1 de l’élevage intensif en France
Et pourtant, les chiffres sont là. En France, sur les 716 millions de poulets abattus en 2023, 280 millions environ étaient destinés à fournir les marques bien connues du groupe LDC que sont Le Gaulois, Marie ou encore Maître CoQ, la grande majorité ayant souffert de conditions de vie déplorables.
Ces tristes records font de LDC le numéro 1 de l’élevage intensif, avec les risques sanitaires et environnementaux qu’il comporte.
Alors que 120 entreprises de l’agroalimentaire en France ont déjà pris des engagements pour réduire les souffrances des animaux en respectant les critères du European Chicken Commitment, LDC piétine. Pourtant, le groupe a les moyens techniques et financiers d’évoluer vers des méthodes d’élevage moins intensives. Étant donné sa position de leader, il doit prendre ses responsabilités et devenir le moteur du changement de l’ensemble de la filière poulets.