Accaparement des ressources en eau, pollution de l’air et des sols, contribution concrète à la déforestation en Amérique du Sud, exportations à l’autre bout de la planète : le groupe LDC a un impact considérable sur l’environnement.
Émissions de gaz à effet de serre
On estime que l’élevage est responsable à lui seul de 14,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Numéro 1 de l’élevage intensif, le groupe LDC émet à lui seul 8,2 millions de tonnes équivalent CO₂. 80% de ces émissions proviennent des matières premières végétales utilisées pour l’alimentation des volailles, soit plus de 6,5 Mt équiv. CO2 3 . À titre de comparaison, le total des émissions agricoles françaises s’élève à 77 millions de tonnes de CO₂ .4
Contribution à la déforestation
L’alimentation des animaux d’élevage en France, en particulier des volailles, est majoritairement à base de soja, dont la production est principalement importée du Brésil 5. La culture du soja pour l’élevage est un facteur majeur de déforestation en Amérique du Sud, notamment au Brésil où sa culture ravage le Cerrado et ne cesse de s’étendre en Amazonie6. . Cette déforestation a des conséquences environnementales graves, notamment la perte de biodiversité, la hausse des émissions de gaz à effet de serre et la dégradation des sols. Elle engendre aussi de terribles violations des droits humains, notamment chez les communautés autochtones qui font face à un déchaînement de violence de la part des agro-industriels qui s’accaparent leurs terres 7.
Alors que le label Nature d’Éleveurs de LDC prétend atteindre un objectif « zéro déforestation » à l’horizon 2025, l’engagement du géant de l’agroalimentaire sur ses approvisionnements en soja pour le reste de sa production est pour le moins flou, ce qui lui permet de continuer de s’approvisionner en soja OGM d’origine étrangère pour l’alimentation de ses poulets. Ainsi, L214 a publié à plusieurs reprises des documents d’élevages fournissant le groupe et prouvant que l’alimentation des poulets contient encore du soja OGM importé du Brésil.
Nuisances pour les riverains
À proximité des exploitations du groupe, les riverains pâtissent des modèles d’élevage privilégiés par LDC. Utilisation des eaux, odeurs nauséabondes 8 , nuisances sonores, dévaluation des biens immobiliers… Des groupements d’habitants se mobilisent contre les élevages intensifs, et cherchent désespérément à se faire entendre.
L’usine PFC de Vaiges en Mayenne, qui appartient au groupe LDC, est une illustration de l’ensemble de ces problématiques. Cette usine de traitement de « coproduits » transforme viscères, sang ou plumes issus des abattoirs, notamment pour fournir en farines animales des élevages de saumons et de crevettes basés au Chili. Pour ce faire, l’usine prélève jusqu’à 70 000 m3 d’eau par an dans le réseau d’eau potable local, alors que la commune et sa région ont connu plusieurs périodes de restrictions en eau au cours des dernières années. Les riverains se sont par ailleurs mobilisés pour dénoncer les nuisances du site de production, qui dégage une odeur pestilentielle.
Pollution et accaparement des ressources en eau
L’élevage intensif implique une utilisation significative de ressources en eau, directement pour l’abreuvement des animaux et la maintenance des bâtiments d’élevage et d’abattage, et indirectement pour la production de leur alimentation. LDC, en tant que leader de l’élevage intensif des « volailles » en France, contribue significativement à ce gaspillage des ressources en eau.
Ainsi, on estime qu’il faut en moyenne 5 fois plus d’eau pour produire 1 kg de protéines de poulet que pour produire 1 kg de protéines végétales9 : un chiffre qui implique notamment l’eau nécessaire à la production de l’alimentation des poulets. Au-delà de cette utilisation massive des ressources inhérente à la production de poulets, le groupe LDC a déjà été accusé de monopoliser les ressources en eau des régions pour ses infrastructures, comme nous en parlions plus haut pour l’usine de Vaiges. En mai 2023, le tribunal administratif de Nantes avait ainsi demandé au groupe de remédier à une utilisation trop massive de l’eau ; en mars 2024, le rapporteur du tribunal administratif relevait que LDC n’avait toujours pas pris les mesures nécessaires pour cesser de gaspiller l’eau de la commune.
Ce gaspillage des ressources en eau questionne, à l’heure où la France a connu plusieurs épisodes de canicule et de sécheresse, ayant conduit à des restrictions de l’accès en eau dans plusieurs régions.
Enquêtes à consulter à ce sujet
23 mai 2024
Un élevage normand hors-la-loi
L214 diffuse des images d’un élevage intensif de poulets et de dindes en Normandie. Pour satisfaire l’appétit du groupe LDC, l’éleveur a fait une demande d’extension de son exploitation. Problème ? Sans avoir effectué toutes les démarches nécessaires et avant d'en avoir l'autorisation, l’éleveur avait déjà rempli ses deux bâtiments de dindes et de poulets à des seuils qui dépassent l’autorisation actuelle.
23 avril 2023
Des poulets bretons destinés au marché saoudien
Encore un scandale environnemental lié au groupe LDC ! Non seulement les poulets de cet élevage breton sont nourris avec du soja ayant contribué à la déforestation amazonienne, mais ils sont destinés à être vendus… en Arabie saoudite !
2 Gerber P.J. et al., 2013. Tackling climate change through livestock – A global assessment of emissions and mitigation opportunities. Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO).
3 LDC, Responsabilité Sociétale du groupe LDC, synthèse 2021-2022, https://www.ldc.fr/nos-engagements/
4 Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, Émissions de gaz à effet de serre et empreinte carbone en 2022 – Synthèses des connaissances en 2023, 30.11.23
5 Selon nos estimations, environ 10 à 20% du soja utilisé par LDC vient de France, le reste, soit 80 à 90%, est importé. Calcul basé sur la part du poulet dans l’utilisation de soja dans l’alimentation animale en France, la part de marché de la production de poulets de LDC, la part du soja produit en France utilisé par LDC, la quantité de soja produit en France.
6 Guéneau S. (2021), État des lieux des systèmes de certification du soja et analyse de leur compatibilité avec la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée. Cirad / CST Forêt, 80 p., Paris, France.
7 Coalition solidarité Brésil : Baromètre d’alerte sur la situation des droits humains au Brésil, 2023
8 France Bleu Environnement, L’usine PDF de Vaiges de nouveau dans le collimateur du tribunal administratif de Nantes, 4 mars 2024
9 « L’usine PFC de Vaiges de nouveau dans le collimateur du tribunal administratif de Nantes », France bleu, consulté le 4 septembre 2024.