Éleveurs sous contrat avec LDC : une situation peu enviable
En France, les éleveurs sont tenus à la gorge par 223 295 € de dettes en moyenne. Non seulement les éleveurs en contrat d’intégration avec LDC doivent s’endetter pour construire, agrandir ou rénover leurs bâtiments d’élevage, mais ils ne décident, en plus, ni de la souche des animaux ni de leurs conditions d’élevage.
Pourtant, bien souvent, ce sont eux qui assument les risques financiers : si le cheptel tombe malade, l’éleveur peut être amené à payer les conséquences du manque à gagner, malgré son endettement. Une injustice flagrante quand on connaît les résultats financiers du groupe LDC.
Francis Guilloteau, éleveur de volailles depuis 36 ans, avait témoigné à ce sujet devant la caméra de L214 : « l’éleveur aujourd’hui est un esclave. Il ne décide rien du tout. Il ne décide pas de la souche [race de poulet]. Il ne décide pas de l’aliment. Il ne décide rien du tout. Il ne décide même pas de son prix. Il est condamné à travailler et produire au maximum. »
Travailler pour LDC : des métiers risqués
D’autres employés de LDC font état de conditions de travail dangereuses pour leur intégrité physique. Les salariés d’usine font ainsi régulièrement entendre leurs revendications lors de mouvements sociaux, notamment au cours de l’année 2024. Ils témoignent d’une fatigue, de créneaux de travail de plus en plus longs, de la nécessité de porter des charges lourdes, et plus généralement d’une « dégradation des conditions de travail » dans les usines LDC.
Corine, dont l’emploi consiste à apposer le cellophane sur les barquettes de viande, a ainsi un travail répétitif, au cours duquel elle porte des charges allant de 13 à 21 kilos. Ses conditions de travail difficiles ont eu des conséquences sur sa santé : dans un reportage de France info, elle raconte qu’elle a dû subir plusieurs opérations (aux deux épaules ou encore aux canaux carpiens).
Les ouvriers d’abattoir occupent également des emplois risqués. L’ancien directeur de l’abattoir de Lanfains (Côtes-d’Armor) a été condamné à 2 ans de prison avec sursis pour la mort en 2021, d’un jeune ouvrier écrasé par des tonnes de carcasses de volailles, car il avait manipulé une machine sans être formé. LDC a été condamné à plus de 300 000 euros d’amendes et à l’affichage de la condamnation pendant deux mois dans les locaux de l’entreprise LDC Bretagne.
En septembre 2024, le syndicat Force ouvrière appelait les salariés des usines de transformations de LDC à se mobiliser pour réclamer de meilleures conditions de travail et dénoncer le manque de dialogue social au sein du groupe.
Impact sur les riverains : pollution de l’air
L’élevage intensif de poulets émet d’énormes quantités de particules de poussière contenant des fragments de plumes et de peau, des excréments, des particules d’aliments, des bactéries, des champignons, etc. Ces poussières s’échappent des bâtiments par le système de ventilation et se répandent dans l’air ambiant. Des études ont montré qu’une quantité importante de ces micro-organismes pouvait être détectée dans l’air dans un rayon de 3 km autour des élevages de volailles. Or, les cas de pneumonie sont plus élevés chez les personnes vivant à moins de 1 km de ces élevages.
Un risque sanitaire majeur : zoonoses et nouveaux pathogènes
L’élevage intensif pose un problème de santé publique. L’aviculture intensive que pratique LDC favorise l’émergence de zoonoses, c’est-à-dire de maladies naturellement transmissibles à l’être humain.
L’entassement de milliers d’animaux génétiquement très proches, dans un minimum d’espace, pour une durée de vie très courte, crée les conditions idéales pour la propagation rapide de maladies infectieuses comme la salmonellose et la campylobactériose, mais aussi pour l’émergence de nouveaux pathogènes.
Une attente sociétale ignorée
91 % des Français sont opposés à l’élevage intensif des animaux. Chaque nouvelle enquête filmée dans un élevage LDC provoque une vague de dégoût dans l’opinion publique. Le géant de l’agroalimentaire continue pourtant à faire vivre le pire aux animaux, au mépris de toute considération pour les Français.
Enquête à consulter à ce sujet
22 février 2022