LDC

Conditions d’abattage terribles

La fin de vie des animaux d’élevage est d’une grande violence : des manipulations brutales, un transport dans des caisses exiguës et une mort douloureuse.

La brutalité du « ramassage » des poulets

Le ramassage mécanique (à l’aide de « moissonneuses » ou de « canons » à poulets) dans les élevages entraîne des ailes cassées pour des milliers d’oiseaux (6 % en moyenne). En 2021, une enquête venant d’un élevage vitrine de la marque Le Gaulois, élevant plus de 2 millions de poulets dans 8 bâtiments, montrait les oiseaux aspirés puis projetés dans de grandes caisses, les uns sur les autres, comme de vulgaires objets. 

Le ramassage à la main (le plus fréquent) engendre quant à lui 4 % d’ailes cassées. Les jeunes oiseaux endoloris ou blessés sont ensuite entassés dans des caisses empilées dans lesquelles ils ne peuvent pas bouger 24. Ceux qui sont trop malades sont souvent achevés brutalement sur place, comme l’ont montré certaines enquêtes filmées : en 2024, des images venant d’un élevage des Deux-Sèvres fournissant LDC montraient ainsi des ouvriers projeter des poulets sur les murs, afin de les tuer. 

Le trajet qui mène à l’abattoir peut durer plusieurs heures pour tous les animaux. La réglementation autorise le transport des poulets jusqu’à 12 h consécutives sans eau ni nourriture.

L’électronarcose par bain d’eau, une méthode d’abattage hautement décriée

Une fois à l’abattoir, les oiseaux sont manipulés tout aussi brutalement. Le groupe LDC utilise encore dans certains de ses établissements l’électronarcose par bain d’eau pour les oiseaux. Cette méthode nécessite d’abord d’accrocher les poulets encore conscients par les pattes sur la chaîne d’abattage.

Cet accrochage tête en bas et en pleine conscience provoque un énorme stress et des douleurs considérables. L’EFSA précise que ce processus peut causer des luxations des pattes ou des ailes à 50 % des oiseaux, et des fractures pour 1 à 8 % d’entre eux25.

Suite à cette étape, la tête des oiseaux est immergée dans un bain d’eau électrifiée censé provoquer la perte de conscience. Les oiseaux sont ensuite saignés par une lame automatique ou au couteau. 

Le taux de reprise de conscience, ou d’absence de perte de conscience, est élevé car les oiseaux se débattent, essaient de se redresser ou battent des ailes. Dans certains cas, l’intensité du courant est trop faible pour les rendre inconscients. Ils sont alors encore conscients lors de la saignée. 

LDC dit progresser sur ces sujets, mais au vu du nombre d’animaux concernés, il est essentiel que le groupe s’engage rapidement de manière ferme et concrète à respecter les critères de l’European Chicken Commitment, qui bannit cette méthode d’abattage.

Enquêtes à consulter à ce sujet

Enquête : un véritable canon à poulets dans un élevage Le Gaulois

On voit dans cette enquête un « canon à poulets » : une machine qui aspire les poulets d’un côté et les expulse de l’autre à grande vitesse dans les caisses de transport pour partir à l’abattoir.

Enquête « Aidez Ross »

On y voit des images de ramassage manuel. L’un des oiseaux, sans doute trop faible pour être envoyé à l’abattoir, est projeté contre un mur.

Blancafort : un abattoir LDC hors-la-loi

L’opacité est de mise dans tous les abattoirs, et ceux de LDC ne font pas exception. Il est très difficile d’obtenir des informations sur la manière dont les animaux y sont mis à mort. Mais, en 2020, un employé de l’abattoir LDC de Blancafort (Cher), révolté par les conditions d’abattage des dindes et des dindons, décide de rendre public ce qu’il y voit. Plusieurs violations majeures sont alors constatées. Les dindes, suspendues vivantes à la chaîne d’abattage, y restent pendues un temps anormalement long ; de plus, elles doivent maintenir leur tête redressée pour éviter que celle-ci racle le plancher métallique. 

Mais le pire intervient peut-être lors du transport. Ces grands oiseaux sont entassés dans des caisses trop petites, puis chargés sur des camions. Les caisses sont si exiguës que les pattes, ou les ailes des dindes et des dindons restent parfois coincées à l’extérieur. Les dindons, plus grands que les dindes, sont prostrés, entassés, ils suffoquent. L’employé lanceur d’alerte filme des poubelles remplies des cadavres d’animaux qui n’ont pas survécu.. 

Le transport des dindes et des dindons dans des caisses inadaptées constitue une violation manifeste et majeure de la réglementation européenne25. Au cours de l’année ayant suivi la première enquête, L214 est revenue à l’abattoir LDC de Blancafort, accompagnée d’huissiers, de députés et d’eurodéputés, espérant constater les évolutions du transport des dindes et des dindons. Malheureusement, aucune amélioration n’a pu être notée. Les responsables politiques n’ont pu qu’observer que les autorités étaient impuissantes à faire respecter la loi à LDC.

Enquêtes à consulter à ce sujet

Enquête dans l’abattoir LDC de Blancafort

Un employé de l’abattoir filme les infractions majeures avec lesquelles sont abattues les dindes : suspendues à la chaîne d’abattage pendant un temps trop long, les animaux doivent maintenir leur tête pour ne pas que celle-ci racle le plancher métallique, avant de passer dans un bain d’eau électrifiée puis d’être égorgés. Le transport se fait également en violation de la réglementation, puisque les animaux sont entassés dans des cages exiguës.

2 eurodéputés et 1 huissier à l’abattoir de Blancafort

Les eurodéputés Caroline Roose et Manuel Bompard viennent devant l’abattoir de Blancafort. Plus de 3 mois après l’enquête de L214, ils remarquent que les conditions de transport des dindes et des dindons n’ont pas évolué. Un huissier, présent sur place, en fait également le constat.

Les autorités impuissantes à faire respecter la loi à LDC

les eurodéputés Caroline Roose, Manuel Bompard et un député et un huissier se rendent à nouveau devant l’abattoir de Blancafort. Près d’un an après la première enquête de L214, ils remarquent que les conditions de transport des animaux n’ont toujours pas évolué. Quand il s’agit d’amener LDC à respecter la loi, les autorités sont malheureusement impuissantes.

24  Chambres d’agriculture des Pays de la Loire, 2013. Enquête sur le ramassage des volailles, 24 p (p. 15-16).

25  EFSA, 2014. « Scientific Opinion on Electrical Requirements for Poultry Waterbath Stunning Equipment », EFSA Journal, vol. 12 n° 7, 18 p.

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