« Foie gras Soulard/L214 : misères animale et humaine ne fond qu’une !» », Le Nouveau Magazine Littéraire, 19 mars 2018.
« La Décision », Ouest France, 11 mars 2018.
Ernest-Soulard fait de nouveau chou blanc. Le producteur vendéen de foie gras de canard n’a pas obtenu, en appel, la condamnation de L214 et des militants de la cause animale. En cause, l’introduction de caméras au sein de l’élevage de L’Oie. Les films, tournés à l’automne 2013, ont alimenté une vidéo présentant les conditions de vie des volatiles. Cages minuscules, animaux blessés, gavés mécaniquement à la chaîne… Des images contrastant avec celle d’un foie gras haut de gamme.
Le 26 septembre 2016, le tribunal correctionnel d’Angers avait déjà relaxé Antoine Comiti, président de L214. Les magistrats ont considéré que l’enquête présentait le sérieux minimum. Ils ont retenu la bonne foi des militants et rejeté les allégations de trucage des vidéos. Ce qu’a retenu encore, jeudi, la cour d’appel d’Angers.
« La cour d’appel confirme la relaxe de l’association L214 », Le courrier de l’Ouest, 9 mars 2018.
La cour d’appel d’Angers a relaxé, hier, le président de l’association L214, Antoine Comiti.
Il était poursuivi en diffamation après une vidéo diffusée sur le site stopgavage.com en novembre 2013, vidéo qui dénonçait les conditions d’élevage et de gavage des canards. La société Ernest Soulard, basée à L’Oie en Vendée, avait porté plainte, une partie des vidéos ayant été tournées, du reste de manière clandestine, dans ses élevages.
Les juges de la cour d’appel ont bien confirmé que les propos étaient diffamatoires, mais reconnaissent aussi qu’ils avaient été prononcés « avec bonne foi » ce qui exonère ses auteurs, selon les juges, de toute condamnation.
La décision du tribunal correctionnel de septembre 2016 avait déjà surpris en ce qu’elle créait une sorte de présomption de bonne foi à l’égard des associations militantes, considérant que les propos « certes abrupts » s’inscrivaient dans « un débat sociétal en cours » . Le parquet d’Angers et l’entreprise avaient fait appel. La cour d’appel surprend également en ce qu’elle emboîte le pas du tribunal. « C’est un blanc-seing qui est accordé aux associations militantes, regrette Me Nathalie Valade, avocate de la société Soulard. N’importe quelle association militante pourrait donc se sentir autorisée à avoir des propos diffamatoires et à les mettre en ligne avec une bonne foi qui serait par principe présumée. »
Me Caroline Lanty, avocate de L214, se félicitait hier soir de cette décision et contestait les craintes exprimées. « Il n’y a pas de principe de bonne foi. La cour reconnaît que L214 a fait un travail sérieux d’enquête qu’elle a su justifier. C’est une décision qui fait du droit. »