La Suisse boycotte le lapin français et italien – Le Temps et Courrier International

Article paru le 26 mai 2008 dans le journal suisse Le Temps repris dans le n°917 du 29 mai de Courrier International

Lire La Suisse boycotte le lapin français et italien

La Suisse boycotte le lapin français et italien

L214 et Kagfreiland y sont cités avec quelques coquilles puisque c’est Kagfreiland qui est à l’origine de la campagne en Suisse et non L214. De même, les normes suisses ne sont pas exemplaires de notre point de vue mais plus exigeantes qu’en France, ce qui laisse penser que la vie des lapins y est moins pire.

Quelques extraits :

[[…]] Les grands noms de la distribution en Suisse ont décidé de ne plus vendre de lapins de batterie, importés essentiellement de France, mais aussi d’Italie.

[[…]] Chaque lapin aurait 500 cm2 pour vivre tandis que les dispositions suisses prévoient une surface au sol de 3400 à 9300 cm2 selon la race et le poids de l’animal, ainsi qu’une hauteur de cage de 40 à 60 cm. « Les directives sont en effet élevées chez nous, corrobore Cathy Maret, de l’Office vétérinaire fédéral. L’enclos doit être enrichi. Le lapin, qui est un animal éprouvant le besoin de se cacher, d’être un peu seul, doit pouvoir se retirer. » [[…]]

Outre Manor, Denner, Coop et Globus ne veulent plus entendre parler pour le moment de lapin italien et français. « De notre côté, cela fait plusieurs années que l’on ne vend pas du lapin de ces pays-là car nous n’ignorions pas les conditions d’élevage en groupe », justifie Karl Weisskops, de Coop à Bâle. Chez Denner, le boycott date du 16 mai dernier. Dans les rayons de Migros, on trouve encore du lapin avec « de la viande française élaborée en Suisse ». « Mais le fournisseur sélectionné respecte notre cahier des charges, signale Isabelle Vidon, responsable des Relations publiques de Migros Genève. Il assure un espace suffisant et confortable aux animaux, la lumière du jour, une alimentation 100% végétale sans OGM, aucun stimulateur de croissance et une traçabilité claire. »

[[…]]

Chez les éleveurs français (ils sont 4000 qui produisent 80000 tonnes de viande par an), ce coup du lapin fait plutôt mal même si le marché suisse reste peu conséquent (180000 lapins exportés par an, soit 250 tonnes). « Mais on y tient », lance Dominique Le Cren, la coordinatrice du Clipp (Comité Lapin Interprofessionnel pour la Promotion des Produits), qui rappelle « qu’il n’y a aucune interdiction du lapin français en Suisse » et « que si les accusations de grande souffrance des animaux dans les élevages étaient vraies, il n’y aurait déjà plus d’élevage de lapins en France ». Dominique Le Cren, qui a visionné le film de L214, dit ne pas reconnaître « nos élevages ». Images montées, intox ? « L214 a été fondée par des militants végétariens de l’équipe de Stop Gavage, ils jouent sur le mode émotionnel en donnant une vision fausse des pratiques par des commentaires orientés » accuse-t-elle. Le Clipp atteste que de gros efforts ont été faits pour améliorer les conditions de logement. Mais pourquoi le choix de la cage grillagée ? « Parce que des études scientifiques ont montré que l’animal préfère cela à une litière souillée, l’humidité ambiante étant la première cause de maux de pattes », soutient le Clipp. Qui indique par ailleurs que l’élevage avec litière de paille entraînerait un surcoût d’environ 30 %.