L’association L214 trouve son origine dans Stop Gavage, un collectif créé en 2003 pour dévoiler, à travers des enquêtes filmées, la cruauté de la production de foie gras (broyage des canetons, gavage, transport, abattage). Les membres de ce collectif apprennent alors à filmer, à enquêter sur le terrain, à faire leurs propres recherches dans des publications scientifiques et professionnelles, ainsi qu’à échanger avec les médias. Néanmoins, leurs moyens et leur temps sont limités.
La création de L214
Forts de cette expérience, et conscients du nombre effarant d’animaux tués pour l’alimentation et de l’urgence à agir, ils créent en 2008 l’association L214 avec la volonté de consacrer tout leur temps et toute leur énergie à les défendre. Voici quelques événements marquants de l’histoire de L214.
Charal : enquête au cœur d'un abattoir
Une campagne pour mettre fin aux cages
Si L214 souhaite que les animaux ne soient plus considérés comme des biens à notre disposition, elle a également à cœur, depuis ses débuts, de faire disparaître au plus vite les modes d’élevage qui engendrent les plus grandes souffrances. En 2010, grâce à l’aide de nombreux bénévoles, l’association intensifie ses campagnes publiques envers les entreprises pour qu’elles cessent de s’approvisionner en œufs de poules élevées en batterie et obtient du groupe hôtelier Novotel le premier engagement d’une longue série. L214 est aujourd’hui la représentante française de l’Open Wing Alliance, coalition internationale d’ONG poursuivant l’objectif de faire disparaître l’élevage en cage.
Marche pour la fermeture des abattoirs
Pour remettre en question la mise à mort de millions d’animaux chaque jour en France dans les abattoirs, L214 organise à Paris, en 2012, la première Marche pour la fermeture des abattoirs. Depuis, chaque année, dans le monde entier, des milliers de personnes prennent part à cette marche pour revendiquer l’avènement d’une société plus bienveillante envers les animaux.
Les enquêtes s'enchaînent
Durant les premières années d’existence de L214, les enquêtes s’enchaînent et attirent de plus en plus l’attention des médias et des Français. Celles sur le broyage des poussins mâles dans la production d’œufs, des canetons femelles dans la production de foie gras, sur la production de foie gras pour les cuisines de grands chefs ou de l’Élysée, ou encore celle sur l’élevage intensif des lapins, présentée par le moine et scientifique Matthieu Ricard, feront beaucoup parler d’elles.
Derrière les murs des abattoirs...
En 2015, l’association se fait connaître plus largement avec la diffusion d’une enquête filmée à l’abattoir d’Alès, commentée par l’actrice Hélène de Fougerolles.
Abattage avec ou sans étourdissement, la violence est systématique. Face à l’horreur des images, la mobilisation est sans précédent : la vidéo est vue plus de 1,7 million de fois, et la pétition demandant la fermeture de l’abattoir obtient près de 280 000 signatures. Une enquête judiciaire est ouverte, et l’abattoir est fermé le jour même à titre conservatoire, durant deux mois. La chaîne d’abattage des chevaux est quant à elle définitivement fermée. L’affaire fait l’objet de centaines d’articles de presse, en France comme à l’étranger.
Cette enquête est la première d’une série d’enquêtes en abattoirs : que ce soit au Vigan (abattoir certifié bio), à Mauléon-Licharre, à Pézenas, au Mercantour, au Vigeant ou encore à Limoges, où sont abattues des vaches gestantes, la violence de la mise à mort des animaux est au cœur de l’actualité de 2016.
Le député Olivier Falorni, choqué par ces conditions de mise à mort, crée une commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie à l’Assemblée nationale. Le rapport de la commission propose 65 mesures, et Olivier Falorni dépose une proposition de loi. Le ministre de l’Agriculture de l’époque, Stéphane Le Foll, ordonne l’inspection de tous les abattoirs de boucherie. Cet audit révèle que 80 % des chaînes d’abattage présentent des non-conformités.
D’autres enquêtes plus récentes montrent que l’horreur pour les animaux a malheureusement toujours lieu : l’enfer pour les chevaux à l’abattoir d’Équevillon (Jura), les veaux à Sobeval (Dordogne), les moutons à Arcadie Sud-Ouest (Aveyron), les dindes à Blancafort (Cher)…
Vers une alimentation plus végétale
Réduire la part de produits animaux dans les assiettes est la meilleure manière de diminuer le nombre d’animaux tués. L214 décide donc, dès 2015, d’inviter les restaurateurs à proposer des options vegan dans leur menu et de les répertorier sur le site VegOresto. Depuis sa création, VegOresto a référencé plus de 3 000 établissements proposant a minima un menu vegan complet et pérenne !
En 2016, L214 lance le site Vegan Pratique qui regroupe des centaines de délicieuses recettes végétales ainsi que des informations nutritionnelles et des conseils pratiques mis à jour régulièrement. L’année suivante, l’association propose le Veggie Challenge, un programme d’accompagnement sur 21 jours pour ceux qui souhaitent s’essayer à l’alimentation végétale. Il compte à ce jour plus de 160 000 participants. En 2020, le livre Le Guide Vegan L214, directement inspiré du site Vegan Pratique, est publié aux éditions Arthaud.
Des ressources pédagogiques dédiées aux plus jeunes
Parce que les plus jeunes sont un véritable moteur de changement, L214 Éducation voit le jour en 2017 pour encourager les enfants à faire preuve de curiosité et d’empathie envers les animaux, notamment avec Mon journal animal.
L214 Éducation conçoit et diffuse des outils éducatifs autour de la question animale pour le monde enseignant, élaborés sous le contrôle d’un conseil scientifique. Mon journal animal, revue pédagogique à destination des 10-14 ans, est lancé la même année.
Les poissons aussi ressentent la douleur
Parce que les poissons sont trop souvent oubliés, L214 dénonce en 2018 les conditions d’élevage des truites d’eau douce en enquêtant dans le Sud-Ouest sur le groupe Aqualande, premier producteur de truites fumées en Europe.
Des vaches à hublot
L214 dévoile en 2019 une enquête menée dans un centre d’expérimentation zootechnique du groupe Sanders. Cette vidéo, présentée par Nagui, révèle les expériences menées sur des vaches « à hublot » : une pratique ahurissante qui consiste à perforer le flanc des vaches pour accéder directement à leur estomac et ainsi étudier leur digestion et améliorer leur productivité. Ces images révoltantes font le tour du monde, et la pétition demandant l’interdiction de ces expérimentations recueille près de 380 000 signatures.
L'appel contre l'élevage intensif
L214 poursuit ses actions pour mettre fin aux pires pratiques d’élevage : après les poules pondeuses, elle continue de solliciter les entreprises pour leur demander d’abandonner les pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets. Elle s’adresse également aux élus pour faire changer la législation ou agir au niveau local.
Fin 2019, l’association publie dans les colonnes du Monde un Appel contre l’élevage intensif soutenu par plus de 200 personnalités et organisations, accompagné d’une pétition signée par plus de 170 000 personnes. En parallèle paraît un livre documenté et sourcé, Quand la faim ne justifie plus les moyens – En finir avec l’élevage intensif, qui dresse le tableau de l’élevage intensif en France.
L214, une voix pour les animaux
La Face cachée de nos assiettes
La Face cachée de nos assiettes, de L214 et Eyes on Animals, raconte quant à lui le travail réalisé sur le terrain par les deux associations pour dévoiler ce qui se passe vraiment dans les élevages, les abattoirs et les transports.