Le préfet de la région Picardie a donné son autorisation pour un élevage de 500 vaches en février 2013. Celles-ci seront élevées dans les mêmes conditions intensives que dans le projet initial de 1000 vaches. En juillet 2015, quasiment 800 vaches étaient dénombrées sur le site dans l’illégalité.
Dans la Somme, sur les communes de Drucat et Buigny-Saint-Maclou, ce projet d’élevage gigantesque promet d’enfermer 1750 animaux dans des bâtiments clos, sans accès à l’extérieur.
Retourner à la page principale
1750 bonnes raisons de s’opposer
Ce projet promet d’enfermer 1750 animaux dans des bâtiments clos, sans accès à l’extérieur.
En élevage standard, les conditions de vie des vaches laitières et des veaux sont déjà préoccupantes, comme le souligne l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
« Le groupe scientifique a conclu que la sélection génétique exercée sur le long terme en vue d’augmenter la production de lait et la nature des systèmes d’élevage utilisés – c.à.d. les systèmes de stabulation et les équipements ainsi que les pratiques d’exploitation et de manipulation – constituent des facteurs majeurs qui affectent la santé des vaches laitières et d’autres aspects liés à leur bien-être. »
L’augmentation de taille des troupeaux accentue l’ensemble des risques de maladies respiratoires, digestives ou parasitaires : les problèmes de mal-être seront exacerbés.
De plus, dans ce projet, aucun accès à l’extérieur n’est prévu : la Recommandation du Conseil de l’Europe concernant les bovins souligne pourtant que les animaux devraient avoir l’opportunité de sortir aussi souvent que possible, et en été de préférence chaque jour. Un accès aux pâturages augmente la palette de comportements possibles et permet de limiter les boiteries.
Par ailleurs, en cas de difficultés économiques, quel sera le sort des animaux ? Les abandons de troupeaux, de plus en plus nombreux, laissent des bêtes mourantes faute de nourriture et de soins.
En cas d’incendie, peut-on espérer secourir à temps 1750 bovins ?
En cas d’épidémie, 1750 animaux seraient ainsi euthanasiés.
Quel que soit le scénario envisagé, augmenter la taille des troupeaux expose à décupler le nombre de victimes.
Retourner à la page principale
Santé et environnement
La construction de cet élevage pose en outre de nombreux problèmes liés à la santé humaine et à l’environnement. En plus des animaux confinés, le projet prévoit un méthaniseur. L’association locale Novissen a développé un dossier complet concernant les risques liés au projet.
Le modèle alimentaire français : une catastrophe
L’alimentation des Français est aujourd’hui basée sur une large part de produits d’origine animale. En effet, sur les 3603 kCal que nous ingurgitons en moyenne chaque jour, 1229 proviennent de produits animaux soit 34%. Nous détenons en proportion le record mondial, devant les USA (27%) et devant l’Allemagne (30%) !1
Seuls l’élevage industriel et la surpêche permettent un tel niveau de consommation. En France, plus de 80% des animaux vivent dans des élevages intensifs, confinés dans des bâtiments aveugles, contraints à la promiscuité, à la puanteur, dopés aux antibiotiques pour tenir le coup jusqu’au moment d’être tués. Ces élevages sont de plus gourmands en eau, en intrants et en énergie et génèrent de nombreuses pollutions.
Le modèle alimentaire français en images
Documentaire de Béatrice Limare
D’après Marion Guillou, directrice de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), pour pouvoir nourrir les 9 milliards d’habitants que comptera la planète en 2050, il faudrait que l’apport des produits animaux dans la disponibilité alimentaire ne dépasse pas 500 Kcal2 par jour est par personne, soit une division de 2,5 par rapport à la consommation actuelle.
L’impact de la surconsommation de produits animaux
Des occasions pour le gouvernement de montrer le changement
Un décret et un arrêté publiés à l’automne 20113 ont rendu obligatoire dans la restauration scolaire le modèle de forte consommation de produits d’origine animale qui prévaut dans les pays riches depuis quelques décennies. Ces textes privent de toute alternative les usagers qui se font un devoir de réduire leur consommation de tels produits et ceux qui les refusent par conviction éthique. Cette démarche était clairement motivée par le soutien sans faille de l’ancien gouvernement aux filières de la pêche et de l’élevage industriels, sans se soucier de son coût en termes de misère humaine, de souffrance animale, de dégâts environnementaux, de santé publique ou d’atteinte aux libertés fondamentales.
Retourner à la page principale
(1) Données 2005, source FAO, Viande.info : Éléments de comparaison internationale
(2) Marion Guillou dans une interview donnée au magazine Nature le 14 avril 2010. Article original, traduction.
(3) Copie du Journal Officiel