Mauricio Garcia Pereira, l'homme qui a dénoncé les abattoirs
Un témoignage bouleversant
« Il faut le dire, je ne vais pas te mentir : la grande majorité ont des problèmes d'alcool, de drogue ou de médicaments. C'est pas évident du tout. Comme l'a très bien expliqué le directeur de l'abattoir : pour travailler dans un abattoir, il faut laisser son état d'âme au vestiaire. Mais comment on fait ? Il y a des choses qui arrivent, qui te hantent… Faut pas y penser, faut laisser de côté. Si tu n'y arrives pas, tu ne peux pas continuer, c'est clair. C'est pour ça qu'il y en a beaucoup qui tombent dans l'alcool et la drogue pour tenir. »
Mauricio
Bonjour
Ces mots forts sont ceux de Mauricio, ex-employé d’abattoir, premier lanceur d’alerte à visage découvert sur la réalité des abattoirs aux côtés de L214.
Dans un témoignage bouleversant, il dévoile ce qu’il a vécu de l’intérieur pendant près de six ans : l’abattage routinier de vaches gestantes, la souffrance des animaux, la détresse psychologique des ouvriers et l’omerta qui règne dans les abattoirs.
Il travaillait dans l'abattoir de Limoges. Ecoeuré de ce qu’il s’y passait, Mauricio a décidé d’agir. Alors en 2016, il nous contacte. Et s’équipe d’une caméra embarquée. Il savait qu’il allait perdre son emploi, mais il était prêt à en assumer les conséquences : il fallait témoigner, faire cesser ces horreurs.
À lui seul, il aura permis la diffusion d’une vingtaine de vidéos accablantes, filmées sur les chaînes d’abattage. On y voit notamment des fœtus de veaux arrachés aux entrailles de leurs mères, envoyées là pour une seule raison : elles valent plus cher mortes que vivantes.
« Quand tu t'aperçois de ça, que le veau est viable, qu'il est sur le point de naître... On tue la vache, mais le veau, lui, ne meurt pas. Le veau reste encore un bon quart d'heure, voire vingt minutes, jusqu'à une demi-heure. »
Ce n'était pas le métier qu’il rêvait de faire. Mauricio a accepté ce poste poussé par détresse économique. « Je me suis retrouvé, du coup, à dormir dans la voiture [...]. Il me fallait un travail alimentaire, peu importe lequel. J'étais là pour le fric, pour pouvoir payer la pension alimentaire de mon enfant. »
Aujourd’hui, il raconte l’impact sur sa vie et alerte sur la nécessité de réduire notre consommation de viande, et donc le nombre d'animaux tués.
Si vous visionnez cette vidéo et souhaitez adresser un message à Mauricio, n'hésitez pas à laisser un commentaire sous la vidéo. On ne le remerciera jamais assez de son courage.
À bientôt,
L’équipe de L214
P.-S. En complément, ne manquez pas le podcast Demain n'attend pas : Brigitte Gothière, cofondatrice de L214, y revient sur son déclic, l'antispécisme, l'invisibilisation de l'élevage, et le rôle de l’association. À écouter ici.
Le meilleur moyen pour réduire les souffrances des animaux est de les laisser hors de nos assiettes.