Surmortalité, faux plein air, cadavres de canards brûlés
Anaïs, ex-salariée de l’élevage, témoigne
« En fumant ma cigarette, j’allumais le feu et je cramais tous les cadavres. »
Bonjour
Nous dévoilons aujourd’hui une nouvelle enquête menée dans un élevage de plus de 5 000 canards situé à Châtillon-sur-Colmont en Mayenne (Pays de la Loire).
Anaïs, à l’origine du signalement, a travaillé dans cet élevage censé être en plein air.
Mais la réalité sur place est tout autre. Les canards n’ont pas accès à l’extérieur. Ils vivent sur une litière saturée d'urine et de fientes. Certains peinent à respirer, d'autres sont à l'agonie, ou déjà morts. Les cadavres sont brûlés ou jetés dans le champ du voisin, en toute illégalité.
Vous vous demandez qui commercialise la viande de ces canards ? C’est le groupe LDC, encore lui ! Nous vous parlons souvent du numéro 1 de la volaille en France, qui détient notamment les marques Le Gaulois et Loué.
Un élevage plein air où les canards sont… enfermés
Les canards de cet élevage sont élevés en free range, une méthode d’élevage qui permet, théoriquement, aux animaux d’accéder à l’extérieur.
Mais les canards n’ont pas accès au parcours extérieur, faute de clôtures en bon état !
« Les trappes qu’il y a sur le côté du bâtiment, je ne les ai jamais vues ouvertes. On se moque un peu de tout le monde parce qu'ils ne sortaient jamais. [...] Les terrains ne sont pas aux normes. Ils ne sont pas accessibles parce que les grillages sont couchés par terre. [...] Il faudrait faire des travaux et le patron n'a pas trop envie. »
Les conditions d’élevage désastreuses engendrent une forte mortalité
Enfermés dans un bâtiment délabré, sur un sol souillé qui reste le même pendant 50 jours, un grand nombre de canards sont déplumés, halètent, agonisent et meurent. Ils manquent aussi parfois d’eau et de nourriture.
« Quand les canetons arrivent, c’est leur premier jour de vie. Ils arrivent l’après-midi, ils sont nés le matin, et ils repartent vers deux, trois mois [NDLR : à l’abattoir]. Pendant tout ce temps, il y a eu beaucoup de morts. Ils s'étouffent entre eux pour essayer de se réchauffer, parce que les températures ne sont pas respectées. Donc ils ont froid, ils ont faim, ils meurent étouffés. [...] Les volailles étaient laissées un peu à l'abandon, le patron oubliait parfois de commander l'aliment. L'eau était souvent coupée, on ne comprenait pas pourquoi. »
En 50 jours, plus de 150 canards sont morts. Un taux de mortalité 2,5 fois plus élevé que la moyenne pour ce type d’élevage.
Deux plaintes déposées Nous portons plainte :
- contre l’élevage auprès du procureur de la République du tribunal judiciaire de Laval pour mauvais traitements et abandon d'animaux,
- contre l'abattoir et LDC pour tromperie du consommateur.
D’après Anaïs, LDC est au courant de l’état critique des animaux provenant de cet établissement, mais n’a pas pour autant rompu ni suspendu ses liens commerciaux avec l’élevage.
Nous comptons sur vous pour lui faire passer le message ! LDC doit stopper immédiatement ses liens commerciaux avec cet élevage.
Ne souhaitant pas passer sous silence les infractions et les souffrances des animaux dont elle a été témoin, Anaïs a aussi porté plainte auprès de la gendarmerie. Une enquête est à priori en cours. Nous la remercions pour son courage et son témoignage.
Merci à vous également d’être à nos côtés pour défendre ces canards,
L’équipe de L214
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