Des quantités colossales de cadavres dans les élevages
Jérôme, agent de collecte, témoigne
Bonjour
Saviez-vous que chaque jour, des centaines de camions sillonnent la France pour ramasser des poubelles un peu spéciales ? Ces poubelles, ce sont des bacs d'équarrissage.
À Saint-Brieuc, en Bretagne, j’ai rencontré Jérôme. À la recherche d’un emploi et titulaire d’un permis poids lourd, il est devenu agent de collecte – sans trop savoir où il mettait les pieds. Sa mission ? Faire la tournée quotidienne des élevages aux alentours de Saint-Brieuc pour ramasser les poubelles remplies des cadavres d'animaux n'ayant pas survécu à leurs conditions de vie, ou tués car jugés « pas assez rentables ».
Choqué par cette expérience, il nous raconte son histoire.
« Pour faire ce métier la principale qualité c’est de ne pas être sensible à l'odeur [...]. De même pas être sensible tout court. »
Jérôme, agent de collecte
Jetés vivants dans les poubelles
Parfois, des animaux vivants sont mis à la poubelle avec les cadavres de leurs congénères, bien que cela soit interdit.
Lorsque Jérôme voit un porcelet encore vivant s'agiter au milieu des cadavres, il avertit l'éleveur, qui l'emporte pour s'en « débarrasser ». Dans un autre élevage, des oisillons vivants piaillent dans le bac plein de cadavres. Jérôme le signale : « à ce moment-là, j’ai prévenu quelqu’un qui n'avait pas l’air habitué à achever des oisillons et qui a passé de longues minutes à essayer de leur tordre le cou et de les claquer contre la benne ».
Surpris et écoeuré par le nombre d'animaux morts en élevages, Jérôme nous raconte aussi la pénibilité de ce métier. Confrontés chaque jour à la vision de ces cadavres et aux odeurs pestilentielles, les ramasseurs sont en plus exposés au danger et au sordide. Certaines truies ou vaches, mortes depuis longtemps, peuvent « exploser » à cause des gaz accumulés dans leur corps : « J'ai déjà eu des collègues qui se sont retrouvés couverts de merde entièrement ».
Plus de 45 millions d'animaux
Cette facette peu connue de l'élevage concerne plus de 45 millions d'animaux chaque année :
- 36 millions de poulets,
- 6,5 millions de cochons,
- 1,4 million de canards,
- 250 000 de vaches,
- 320 000 de chèvres,
- et des millions d’animaux d'autres espèces.
Ces animaux meurent derrière les murs des élevages, à l'abri des regards. Seuls ceux qui font le sale boulot, comme Jérôme, voient l'ampleur du massacre en remplissant chaque jour leur camion-benne de milliers de cadavres.
« Avant de commencer ce métier, je ne me doutais pas du tout du nombre d'animaux qui mourraient dans cette industrie. C'est sûr que ça marque, et je vois les choses différemment maintenant. »
Jérôme, agent de collecte
Je le remercie chaleureusement pour son témoignage, qui nous permet de montrer cette facette invisible de la production de viande.
J’espère que ce format d’enquête plus long vous plaira et que le contenu de cette vidéo vous apprendra plein de choses.
N’hésitez pas à laisser un commentaire sous la vidéo pour me faire part de vos retours. Je les lirai avec beaucoup d’intérêt. Et pensez à la liker et la partager !
Merci à vous,
Sébastien Arsac
Directeur des enquêtes
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