Des millions d’oiseaux enterrés dans un chantier d’autoroute
Une épidémie de grippe aviaire sans précédent touche la France, et des milliers d'élevages de poulets, poules, canards et dindes sont « dépeuplés ». Comprenez : des centaines de milliers d’animaux sont tués sur place, dans les bâtiments d’élevage. Et souvent de façon sordide.
L214 diffuse aujourd’hui des images inédites filmées au drone : elles montrent l’enfouissement de millions de poulets dans une fosse réquisitionnée par l’État sur un chantier d’autoroute situé près de Petosse, en Vendée.
On y voit des monceaux de cadavres d’oiseaux étalés à la pelleteuse et recouverts de chaux dispersée par des sortes de canons à neige.
Plus de 20 millions d’oiseaux tués par asphyxie
Il existe différentes méthodes pour mettre à mort en masse ces oiseaux :
par asphyxie au dioxyde de carbone, directement injecté dans le bâtiment d’élevage ou dans des caissons. Ce gaz est aversif pour les oiseaux : il peut être irritant et provoquer des convulsions avant même la perte de conscience.
par lente asphyxie en stoppant les ventilations des bâtiments. La concentration des animaux dans ces élevages est telle qu’en coupant les ventilations, les animaux finissent par mourir. Des éleveurs sont malgré tout parfois « obligés de terminer à coups de pelle ».
Dans tous les cas, une mort cruelle et douloureuse pour ces oiseaux. La situation est scandaleuse et hors de contrôle !
Une situation hors de contrôle
L’ampleur de la catastrophe est telle que l’État est débordé par quantité de cadavres.
Les cadavres des oiseaux peuvent rester des jours dans les élevages avant d’être retirés. Les éleveurs doivent parfois s’organiser eux-mêmes pour les évacuer. On leur demande d’enterrer les poulets en creusant des fosses près de leurs élevages. Des centres de stockage temporaires sont créés pour faire face à la situation, et l’État va jusqu’à réquisitionner des lieux d’enfouissement, comme celui de Petosse.
Jusqu'où ira l’horreur ? Partagez cette vidéo d’enquête pour faire éclater ce scandale !
Notre santé publique en danger
D'après l’Institut Pasteur, « si la plupart des virus aviaires n’infectent pas l’homme, certains sous-types parviennent parfois à franchir la barrière des espèces : c’est le cas du virus H5N1, pathogène pour l’homme [...]. À l’heure actuelle, les autorités sanitaires redoutent une évolution du virus vers une forme transmissible d’homme à homme, porte ouverte à une pandémie. » Dans l’épidémie actuelle, le sous-type H5N1 est prédominant à plus de 95 %... Gloups !
Le danger est accentué par l’actuelle épidémie de grippe humaine : un sous-type viral pourrait être créé entre un virus aviaire et un virus de grippe humaine. C’est comme ça qu’est née la grippe espagnole, qui a causé 20 à 50 millions de morts à l’époque, selon l'Institut Pasteur. De quoi trembler !
L’élevage intensif, facteur aggravant
Les élevages intensifs et leur proximité favorisent la dissémination du virus. Vu la forte densité d’animaux et l’absence de diversité génétique, le virus, une fois introduit dans un élevage, se propage à vitesse grand V, à l’intérieur comme à l’extérieur, via les ventilations. Dans les zones très denses en élevages comme la Vendée ou les Deux-Sèvres, les foyers peuvent ainsi s'étendre de proche en proche.
La sortie de l’élevage intensif est cruciale. Pour les animaux, et pour nous. Faites passer le message !
À très vite,
L'équipe de L214
Le meilleur moyen pour réduire les souffrances des animaux est de les laisser hors de nos assiettes.