Le véritable prix du lait
Enquêtes dans les coulisses de l’industrie laitière
Plusieurs enquêtes particulièrement choquantes publiées ces derniers jours ont dévoilé la réalité de l’industrie laitière aux États-Unis et en Europe.
La vidéo de l’association de défense des animaux allemande Soko Tierschutz dénonce la souffrance des vaches laitières dans un élevage de Bavière :
les vaches sont frappées, tirées par la queue ou soulevées par les pattes à l’aide d’un tracteur, agonisant au sol les yeux révulsés...
Les images sont insoutenables.
L’ONG Animal Equality révèle quant à elle l’agonie des veaux dans un élevage du Nebraska, appartenant à un fournisseur de lait du groupe Bels Brand (La Vache qui rit, Babybel, Boursin).
Des milliers de veaux, isolés dans des cases individuelles qui s’alignent à perte de vue, sont laissés à la merci des intempéries et du froid, parfois jusqu'à en mourir.
Ces images terribles sont symptomatiques d’un système qui réduit les animaux à des machines à produire.
Le sort des vaches laitières (sélectionnées pour produire toujours plus, inséminées à répétition, envoyées à l'abattoir au bout de quelques années…) commence à être bien connu.
Mais on ignore plus souvent ce qu’il advient des veaux, ces « sous-produits » inévitables de l’industrie laitière, qu'on fait naître pour prendre le lait de leurs mères...
→ Voir l’enquête de Soko Tierschutz
→ Voir l’enquête d’Animal Equality
La vie misérable des veaux en Europe
En Europe aussi, les veaux sont arrachés à leurs mères quelques heures seulement après leur naissance.
La plupart des femelles remplaceront ces dernières en élevage laitier.
Les mâles (et les femelles « en surplus ») sont quant à eux engraissés pour être envoyés à l’abattoir avant leurs deux ans.
Castrés et ébourgeonnés (cautérisation des cornes naissantes) sans anesthésie, les veaux sont volontairement anémiés par une alimentation carencée en fer afin que leur viande conserve une couleur rose pâle appréciée des consommateurs.
Certains endurent des trajets parfois très longs à travers l’Europe, assoiffés et entassés les uns sur les autres.
Comme le montre une récente enquête de Compassion In World Farming (CIWF), la majorité des veaux sont élevés en batterie dans de minuscules cases individuelles.
Ils sont ainsi enfermés pendant des semaines, privés du contact de leurs congénères,
incapables de se déplacer, de jouer, ou même de se réchauffer les uns contre les autres lorsqu’ils ont froid.
→ Lire l'enquête du Monde sur l'isolation des veaux laitiers
Exigeons une Europe sans cages pour les animaux. Vous aussi, signez l'initiative citoyenne européenne « End the Cage Age » !
Les lobbies aux manettes
Premiers consommateurs de veaux en Europe et dans le monde, les Français commencent pourtant à bouder leur viande.
Face à une consommation en baisse en 2019, qu’à cela ne tienne, la filière entend relancer la machine grâce à une subvention de l’Union européenne.
L’argent des contribuables servira donc à financer trois ans de campagne pour promouvoir la viande de veau en France, en Italie et en Belgique.
Quant au lobby du lait, il n’est pas en reste.
Le CNIEL (Centre national interprofessionnel de l'économie laitière), en plus de se payer des youtubeurs en vogue pour faire sa communication, a pris part en juin dernier au congrès annuel de la Société française de pédiatrie.
Sponsor de l’événement, le lobby a ainsi fait la promotion des produits laitiers directement auprès des professionnels de santé de l’enfance...
une propagande qui se garde bien de rappeler que ceux-ci n’ont rien d’indispensable à une alimentation équilibrée !
La production laitière est source d’immenses souffrances pour les vaches, mais aussi pour les veaux. Nous pouvons refuser de prendre part à ces pratiques.
Choisissons de remplacer les produits laitiers et la viande dans nos assiettes : de nombreuses alternatives saines et savoureuses existent !
→ Remplacer les produits laitiers
→ Remplacer la viande
À bientôt !
L'équipe de L214
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