Loi Alimentation : rejet des amendements en faveur des animaux
L’Assemblée nationale sous l’influence des lobbies
La semaine dernière, le projet de loi issu des Etats généraux de l’alimentation était en discussion à l’Assemblée nationale. Ce texte, porté par le gouvernement, était dépourvu de toute mesure ambitieuse pour les animaux. De nombreux députés étaient néanmoins déterminés à modifier ce texte en proposant des amendements. Résultat suite au vote dimanche dernier : toutes les mesures en faveur des animaux ont été rejetées.
→ Amendements déposés et votes des députés
Interdiction de l’élevage en cage des poules pondeuses, de la castration à vif des porcelets, du broyage des poussins, instauration du contrôle vidéo obligatoire dans les abattoirs ou végétalisation de l’alimentation… aucune de ces propositions n’a été retenue. Les députés ont ainsi donné raison aux lobbies de l’élevage intensif, mettant en lumière leur influence dans les orientations du projet de loi.
→ Live-tweet du débat dans l'hémicycle
Sur Twitter, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, a d'ailleurs reconnu qu’il ne prenait pas de décision sans l’approbation de la filière avicole. Une confession choquante pour un ministre.
La représentation nationale a ainsi choisi de porter la voix des acteurs de l’élevage intensif plutôt que des 80% de Français qui considèrent qu’il est du devoir de leur député de voter les mesures favorables aux animaux.
Pour tenter de faire taire la mobilisation citoyenne et de maquiller ces renoncements, la communication a pris le relais et l'adoption de mesures sans aucune incidence sur les animaux nous est présentée comme une réelle avancée, alors qu’elles ne changent rien dans les faits. C’est par exemple le cas de l’interdiction de nouvelles installations d’élevages de poules en cage, votée par les députés, alors qu’il n’y a plus d’installations ou d’extensions depuis plusieurs années.
→ Lire notre communiqué de presse
Nous pouvons néanmoins nous réjouir. Malgré tout, ces discussions à l’Assemblée nationale ont eu le mérite de faire entrer la souffrance des animaux dans le débat public. Il est tout simplement devenu impossible d’ignorer la question animale.
Malgré l’immobilisme de nos élus, les lignes bougent, indéniablement : plus de 100 entreprises de l’agro-alimentaires se sont déjà engagées contre l’élevage en cage. Dernier en date, le groupe Casino vient d’annoncer qu’il n’utiliserait plus pour sa marque propre d’ovoproduits à base d’œufs de batterie d’ici 2025. La fin des poules en cage est inéluctable. Et d’autres avancées sont à venir.
Bien que la route soit longue, le chemin que nous avons déjà parcouru ensemble est considérable. Continuons d'avancer !
Merci pour votre mobilisation !
À bientôt,
L'équipe de L214
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