D’après l’Agence Nationale du Médicament Vétérinaire, en 2006, 127,34 tonnes d’antibiotiques ont été utilisés dans les élevages de lapins, soit 10,09 % de la totalité des antibiotiques utilisés dans les élevages en France. (1a)
Cette consommation est confirmée de nouveau en 2009, Lapins élevés pour la viande : record de consommation d’antibiotiques !
En 2020, les lapins sont encore de très bien les animaux les plus exposés aux antibiotiques avec près de 390 mg/kg environ(soit près d’un gramme d’antibiotique par lapin) malgré les différents plans Ecoantibio(1b).
Une maîtrise sanitaire délicate
La maîtrise sanitaire des élevages de lapins est délicate. Vu la promiscuité et la sensibilité des lapins à certaines pathologies, une maladie peut se propager très rapidement et toucher l’ensemble des lapins dans un élevage en très peu de temps.
Les éleveurs de lapins ont à faire face à plusieurs maladies récurrentes qui peuvent décimer les lapins présents dans un élevage en quelques jours (troubles respiratoires, troubles digestifs, coccidioses notamment voir maladies et mortalité).
Des médicaments en quantité
Pour pallier ce risque, les médicaments sont largement utilisés à titre préventif dans les élevages de lapins. En 2006, les élevages de lapins ont utilisé seulement 37 % d’aliments blancs : les aliments blancs sont les aliments dépourvus de substances médicamenteuses… Autrement dit : 63 % des aliments contenaient des produits vétérinaires. (2)
Une utilisation massive d’antibiotiques
Parmi ces médicaments, on trouve des antibiotiques. En 2003, les lapins ont consommé 7,5 % du total des antibiotiques utilisés dans les élevages professionnels français alors qu’ils ne représentent que 1 % des animaux consommés. (1b)
Des lapins en bonne santé ?
Les élevages de lapins tels qu’ils existent aujourd’hui ne sont pas viables sans cet apport de médicaments et antibiotiques. Et d’ailleurs, même avec cette utilisation massive d’antibiotiques les taux de mortalités sont de 26,7 % pour les lapins (donc en 74 jours) et 29,1 % pour les mères chaque année. (3)
Ce ne sont donc pas de bonnes conditions d’élevage qui assurent « la bonne santé » des animaux, mais une utilisation massive de médicaments et d’antibiotiques.
Rappellons ici que l’utilisation massive d’antibiotiques pose un problème de santé publique : l’antibiorésistance.
Sources
(1a) « Suivi des ventes de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques en France en 2006 », Agence Nationale du Médicament vétérinaire, p.24.
(1b) « Suivi des ventes de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques en France en 2020 », Agence Nationale du Médicament vétérinaire, p.17.
(1a) « Suivi des ventes de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques en France en 2006 », Agence Nationale du Médicament vétérinaire, p.24.
(1b) « Suivi des ventes de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques en France en 2020 », Agence Nationale du Médicament vétérinaire, p.17.
(2) ITAVI, Réseau de fermes de références cunicoles – Programme Cunimieux, Résultats de la campagne 2005-2006, juin 2007, p. 16.
(3) ITAVI, Gestion Technico-economique des éleveurs de lapins de chair – Programmes RENACEB et RENALAP – Résultats 2006, septembre 2007, p. 58.