Massacre de poules pondeuses à Kingersheim

Fin novembre 2010, en Alsace, une riveraine d’un élevage gigantesque de poules pondeuses boit un café. Depuis 2 ans, des milliers de mouches envahissent les alentours. Malgré les démarches des riverains, la situation persiste : en cette courte période de redoux, les mouches reviennent en force. L’élevage contenant 200 000 poules pondeuses n’y est pas étranger.

Et tout à coup, elle recrache son café ! Elle vient d’avaler deux mouches. De colère, elle se dirige vers l’élevage et entre dans le bâtiment… Stupéfaction. A ses pieds, des tonnes de fientes et au-dessus de sa tête un spectacle ahurissant : des cages où sont entassées des milliers de poules vivantes décharnées au milieu de milliers de cadavres.

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Elle donne alors l’alerte. Les services de l’Etat se mobilisent. Les poules sont sous-alimentées depuis 1 mois, il en meurt 3000 par jour, les salmonelles se sont développées dans l’élevage. La « solution » retenue est de tuer les survivantes. Les conditions de cette « euthanasie » sont assez obscures et les associations n’ont pas eu le droit d’accéder au lieu dont le périmètre a été rapidement encerclé par les gendarmes.

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passez votre chemin, y’a rien à voir

Les dimensions industrielles accentuent le drame par le nombre de victimes : près de 200 000 à Kingersheim… l’équivalent de la population de Strasbourg aurait été décimée.

Electrochoc ?

L’agonie de ces poules pondeuses donnera-t-elle un électrochoc à notre société ? Encouragera-t-elle les supermarchés français à renoncer plus vite aux oeufs de batterie ? Les consommateurs seront-ils plus attentifs à éviter les œufs code 3 ? Le ministère de l’Agriculture cessera-t-il un jour de soutenir l’élevage intensif ?

L’entrée en vigueur au 1er janvier 2012 de la nouvelle directive « poules pondeuses » est une occasion à ne pas manquer pour éradiquer enfin les cages. En attendant encore mieux…