Le 22/04/2021
L214 diffuse ce jeudi 22 avril une vidéo intitulée « 7 choses (brutales) à savoir sur les œufs “code 2” ». À l'appui d'images filmées dans 2 élevages situés dans les Côtes-d'Armor et en Vendée*, la vidéo montre la réalité de ces élevages présentés comme des alternatives aux cages : poules entassées sur des structures métalliques à perte de vue, claustration totale sans accès extérieur, poules malades ou déplumées laissées sans soins, absence de litière, cannibalisme...
L214 adresse à l’Interprofession de l'œuf (CNPO) et à la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) une pétition demandant l’abandon de l’élevage sans accès à l’extérieur.
→ La vidéo sur YouTube (libre de droits)
→ Voir et télécharger des images brutes (libres de droits)
→ Voir et télécharger des photos (libres de droits)
→ La pétition et le site dédié à l’enquête
Dans la vidéo diffusée aujourd’hui sur les réseaux sociaux, L214 décrypte ce mode d’élevage alternatif aux cages et encore peu connu du public. Des œufs de « poules au sol » pourtant bien présents au rayon œufs des supermarchés, dans des emballages à l’étiquette suggérant parfois des conditions d'élevage plus reluisantes qu’elles ne le sont en réalité : illustrations évoquant l’élevage sur paille, mention de « bonnes pratiques d’élevage », du « bien-être » des poules ou encore du « terroir ». Le décalage est fort entre l’imagerie pastorale des emballages et la réalité de ce mode d’élevage intensif en plein développement.
En effet, les images des 2 élevages diffusées ce jeudi rendent compte d’une autre réalité pour les œufs « code 2 »**.
Elles montrent des bâtiments de plusieurs dizaines de mètres de long, remplis de structures métalliques de plusieurs étages, sans paille ni litière et sans aucun accès à l’extérieur. Plusieurs dizaines de milliers de poules y vivent entassées, les pattes à même le grillage.
Le stress dû à ces conditions de vie déclenche chez les poules des comportements anormaux comme le picage des plumes de leurs congénères. Certaines poules se retrouvent presque entièrement déplumées, tandis que le picage évolue pour d’autres poules jusqu’au cannibalisme.
De nombreuses poules montrant des signes de souffrance et de détresse agonisent sans être isolées ni prises en charge. Des cadavres gisent sur le sol grillagé.
Au cours des dernières années, face à l’opposition grandissante aux cages, l’ensemble de la grande distribution s’est engagée à éliminer les œufs de poules en cage (code 3) de ses rayons et de ses produits transformés au plus tard en 2025. Plusieurs enseignes ont banni les œufs de poules en cage de leur marque propre dès 2020.
Grâce à ces engagements, la part de poules élevées en cage en France est passée de 68 % en 2016 à 47 % en 2020. Conséquence : de nombreux élevages effectuent actuellement une transition vers des systèmes « hors cage », dits « alternatifs ». Mais ces transitions se font pour une grande partie des acteurs vers des élevages « au sol » en bâtiments, c’est-à-dire sans accès au plein air, malgré les attentes fortes des consommateurs à ce sujet.
Ainsi, alors que l’élevage au sol était quasiment inexistant il y a une dizaine d’années, sa production a doublé au cours des 6 dernières années, et représente aujourd’hui 12 % des poules élevées en France.
Pour Brigitte Gothière, porte-parole de L214 : « L’élevage au sol doit son développement à la méconnaissance du public concernant ce système d’élevage intensif. Notre enquête montre qu’il s’agit malheureusement d’une illusion d’alternative à l’élevage en cage. Nous en appelons aujourd’hui à la responsabilité des producteurs et de la grande distribution, afin d’éviter la construction de nouveaux élevages qui seront demain aussi réprouvés que les cages le sont aujourd’hui. »
En août 2020, un sondage IFOP révélait que 91 % des Français souhaitent rendre obligatoire un accès extérieur pour tous les animaux d’élevage, dans un délai de 10 ans.
Contacts presse
Johanne Mielcarek : 06 02 37 02 60
Hélène Gauche : 07 69 20 21 79
L214 est une association de défense des animaux. Depuis ses débuts en 2008, elle a rendu publiques plus de 100 enquêtes révélant les conditions d'élevage, de transport et d'abattage des animaux. Ces vidéos ont permis de révéler les pratiques routinières et les dysfonctionnements d'une industrie qui considère et traite les animaux comme des marchandises.
Forte de plus de 50 000 membres, suivie par plus de 750 000 personnes sur Facebook, L214 a notamment obtenu l'engagement de plus de 180 entreprises à renoncer aux œufs de poules élevées en cage et aux pires pratiques d'élevage et d'abattage des poulets élevés pour leur chair et la création d’une commission d'enquête parlementaire sur les conditions d'abattage des animaux. Participant activement au débat démocratique, L214 est régulièrement sollicitée par les médias pour son expertise, et revendique l’arrêt de la consommation des animaux et des autres pratiques qui leur nuisent.