Le 07/04/2021
La nouvelle enquête révélée ce jour par L214 montre les conditions de vie de plus de 22 000 poulets dans un élevage intensif à Pihem dans le Pas-de-Calais. Les images ont été tournées en mars 2021.
L’exploitant a fait une demande d’extension afin de multiplier par 5 la taille de son élevage pour passer de 150 000 à plus de 800 000 poulets « produits » chaque année. Un projet démesuré, un calvaire pour les animaux, et une aberration économique :
Les conséquences de cette extension seraient catastrophiques à plusieurs niveaux (cf. ci-dessous). Nous appelons la préfecture à ne pas autoriser cet agrandissement via une pétition portée par plusieurs associations (Aives, Flandres au nom de la terre, PHEA et L214).
→ Voir et télécharger des images brutes (libres de droits)
→ Voir et télécharger des photos (libres de droits)
→ Voir la pétition adressée au préfet
→ Lire notre dossier sur l’élevage de masse des poulets de chair
L’exploitant souhaite aujourd’hui agrandir son élevage avec la création de deux bâtiments supplémentaires permettant d’accueillir plus de 50 000 poulets chacun. Avec plusieurs cycles d’élevages prévus, l’exploitation comptera au total plus de 800 000 poulets chaque année.
Chiffres par an avant et après projet (DDAE)
Nombre de poussins achetés (p. 39)
154 000 -> 859 600
Nombre de poulets produits après mortalité (p. 32)
147 840 -> 825 216
Achat des poussins (p. 33)
49 280 € -> 275 072 €
Achat d’aliments (p. 33)
167 475 € -> 934 905 €
Émissions de CO2 (p. 44)
291,7 t CO2 -> 1 180,8 t CO2
Émissions d’ammoniac (p. 44)
2 237 kg de NH3 -> 5 006 kg de NH3
Production de poussières (p. 44)
375 kg -> 2 116 kg
Consommation d’eau (p. 16)
1 180 m3 -> 6 600 m3
→ Consulter le dossier global sur le site de la préfecture
En plus des souffrances infligées aux animaux, ce projet est une aberration pour :
Soumis à enquête publique, le projet a fait l’objet de nombreuses contestations de la part des riverains et des associations locales. Le conseil municipal de la commune de Pihem a émis un avis défavorable au projet.
Malgré toutes les objections, le commissaire enquêteur, M. Vital Renond, chargé d’étudier le dossier, a rendu son rapport le 24 mars dernier et a donné un avis favorable au projet. Il porte néanmoins deux réserves, dont une portant sur la capacité financière de l’exploitant : « Aucune offre de prêt, malgré la demande du C.E [commissaire enquêteur], ni globale ni partielle validée par une banque ne permet de démontrer la capacité de la Sarl à investir, et ce, à chaque stade du projet ». Il continue : « L’étude prévisionnelle financière du cabinet comptable ne prend pas en compte la capacité financière durant les différentes phases de construction prévues sur plusieurs années ».
Le préfet du Pas-de-Calais, M. Louis Le Franc, rendra la décision finale, en accordant ou non l’extension de cet élevage.
Pour Sébastien Arsac, cofondateur et porte-parole de L214 : « Qui a intérêt à ce que cet élevage délirant à tout point de vue voie le jour ? La banque, ici la BNP Paribas, et le groupe agro-industriel belge Spoormans qui vend les poussins et l’alimentation à l’éleveur et qui fixe le prix pour lui racheter ses poulets ! Aujourd’hui, le dossier est entre les mains du préfet et nous pouvons faire barrage en signant la pétition pour s’opposer à ce projet d’élevage intensif. Pour les animaux, pour l’environnement, pour la santé publique et, j’ai aussi envie de dire, pour l’éleveur ! ».
Contacts presse
Sébastien Arsac (sur place) : 06 17 42 96 84
Isabelle Fernandez : 07 87 23 21 20
En France, 80 % des animaux abattus sont confinés dans des élevages intensifs.
Pourtant la demande sociétale est forte : 88 % des Français (sondage YouGov pour L214, juin 2019) sont opposés à ces élevages qui enferment les animaux et ont des conséquences effroyables pour eux, l'environnement, la santé publique, sans oublier les conditions de travail difficiles des éleveurs et des ouvriers d'abattoirs.
Au lieu d’inverser la tendance, les filières continuent de favoriser l'installation de nouveaux élevages intensifs ou leur extension. Dernièrement, à Steenwerck, dans le Nord, un projet d’élevage intensif de poulets de grande ampleur a fait l’objet d’une autorisation préfectorale, alors qu’il était décrié par les riverains, les associations et les politiques locaux.
→ Lire notre communiqué de presse
Afin de favoriser les mobilisations locales contre les projets d’élevages intensifs, L214 a conçu un site internet mettant à disposition de nombreux outils pour organiser des manifestations, utiliser les voies de recours administratives et judiciaires, encourager l’échange d’expériences entre les collectifs.
Et parce qu’il est urgent d'obtenir un moratoire sur ce mode d'élevage, L214 a également mis en ligne une pétition adressée au ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, au ministre de la Transition écologique et aux parlementaires.
→ Découvrir le nouveau site de L214
Contacts presse
Sébastien Arsac (sur place) : 06 17 42 96 84
Isabelle Fernandez : 07 87 23 21 20
L214 est une association de défense des animaux. Depuis ses débuts en 2008, elle a rendu publiques plus de 100 enquêtes révélant les conditions d'élevage, de transport et d'abattage des animaux. Ces vidéos ont permis de révéler les pratiques routinières et les dysfonctionnements d'une industrie qui considère et traite les animaux comme des marchandises.
Forte de plus de 50 000 membres, suivie par plus de 750 000 personnes sur Facebook, L214 a notamment obtenu l'engagement de plus de 180 entreprises à renoncer aux œufs de poules élevées en cage et aux pires pratiques d'élevage et d'abattage des poulets élevés pour leur chair et la création d’une commission d'enquête parlementaire sur les conditions d'abattage des animaux. Participant activement au débat démocratique, L214 est régulièrement sollicitée par les médias pour son expertise, et revendique l’arrêt de la consommation des animaux et des autres pratiques qui leur nuisent.