Le 11/06/2020
L’enquête YouGov pour L214 réalisée auprès d’un panel de 1 000 personnes en février 2020, juste avant le confinement, révèle que 60 % des Français souhaitent une offre de burger végétal dans les fast-foods.
En 2018, plus de 1,7 milliard de burgers ont été consommés en France dans les différentes enseignes de fast-food. Un chiffre en croissance permanente et dont la progression pourrait s'accélérer avec le développement des alternatives végétales, comme le prévoit le cabinet Xerfi Precepta « Le marché des “burgers” végétaux devrait donc exploser hors du domicile à l’avenir. »
Pourtant, les principaux acteurs du secteur ne répondent pas encore aux attentes de leur clientèle. Faute de proposition satisfaisante à la carte, les amateurs de burgers vegan sont d’ailleurs 59 % à les cuisiner eux-mêmes, à domicile ou chez des proches. Dans la tranche d’âge des 18 à 24 ans, ils sont 74 % à souhaiter que les chaînes de fast-foods proposent des alternatives végétales.
Les ventes de produits végétariens et vegan en France ont vu leur chiffre d’affaires grimper de 24 %, pour un montant total de 380 millions d’euros en 2018. « La multiplication des scandales alimentaires, la remise en cause des bienfaits supposés du lait et de la viande ou encore la sensibilité accrue au bien-être animal ont, de fait, poussé les Français à se détourner des produits carnés au profit des protéines végétales », avait alors noté Xerfi dans un communiqué.
L’étude de YouGov pour L214 fait également ressortir que le goût est un facteur essentiel, car 40 % des sondés feraient le choix d’un burger végétal, s’il était aussi gourmand qu’une version classique.
Les préoccupations éthiques font aussi partie intégrante des attentes, puisque parmi les raisons qui inciteraient le plus les consommateurs à se tourner vers un burger vegan, sont citées la souffrance animale (14 %) suivie de près par la réduction de l’impact environnemental (11 %).
L214 souhaite inciter les chaînes de fast-foods à revisiter leurs cartes, en visant une diminution des produits d’origine animale au profit de nouvelles saveurs végétales. Ces modifications permettraient de contribuer à des améliorations éthiques, environnementales et sanitaires indispensables et répondraient aux nouvelles attentes des consommateurs.
Pour Séverine Celle, chargée de mission pour L214 : « Les enjeux éthiques, environnementaux et sanitaires sont devenus une urgence à laquelle les enseignes de restauration doivent faire face. Dans le contexte actuel, il est plus que jamais nécessaire que les fast-foods et les autres acteurs de la restauration réduisent drastiquement la proportion de produits animaux dans leurs menus et proposent aussi à leur clientèle une option végétale. Ces objectifs doivent désormais être placés au cœur des stratégies d’innovation et en lien avec la responsabilité sociétale des entreprises. »
Les établissements qui ouvrent tout juste leurs portes après plusieurs semaines de fermeture forcée auront besoin de tranquilliser leurs clients. D’un point de vue sanitaire, les aliments d'origine végétale pourraient être considérés comme plus rassurants que la viande par les consommateurs.
En Chine, la réouverture des restaurants, toutes spécialités confondues, a fait apparaître de nouvelles lignes sur les cartes : steaks végétaux, saucisses aux légumineuses et autres alternatives à la viande sont désormais proposées aux clients chez Starbucks, KFC et bien d’autres.
En France, les conséquences de la crise sanitaire pourraient également inciter les principaux acteurs de la restauration rapide à agir en ce sens.
Les fournisseurs et fabricants spécialisés dans la restauration proposent déjà des produits savoureux sans ingrédient d’origine animale et ne cessent d’innover : de Beyond Meat, la start-up américaine, qui bat tous les records de ventes un peu partout dans le monde, à Primel gastronomie en passant par Nestlé ou encore Les Nouveaux Fermiers, les options ne manquent pas et ce n’est plus qu’une question de volonté pour les centrales d'achats des enseignes qui sont en charge de créer les recettes.
Et le fromage ? Là encore, du côté des spécialités végétales, il existe de nombreux produits. Des entreprises comme Linck ou Nature et Moi (acquise récemment par le groupe Bel) redoublent de créativité et proposent un large choix de saveurs et de textures qui bluffent les plus sceptiques.
Comme l’indiquait déjà un rapport de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) il y a plus de 10 ans, « il n’est pas surprenant que les trois quarts des nouveaux pathogènes ayant affecté les humains dans les dix dernières années proviennent des animaux ou des produits animaux¹ ». Ces propos sont toujours d’actualité et confirmés par l’OMS et l’OIE (Organisation mondiale de la santé animale) : 60 % des 1 400 agents pathogènes humains sont d’origine animale, et 75 % des maladies animales émergentes peuvent nous contaminer².
L’élevage est en soi un facteur de risque pour la santé humaine. Les systèmes industriels de production sont depuis longtemps la norme dans les pays développés et deviennent de plus en plus répandus dans les pays en développement. Le nombre gigantesque d’animaux élevés en confinement, dotés d’une variabilité génétique très pauvre et soumis à une croissance rapide crée les conditions idéales pour l’émergence et la propagation de nouveaux pathogènes.
Il n’y a jamais eu de « grippe légumineuse », ni de « grippe épinard » ou de « maladie du petit pois fou »... Par contre, les systèmes modernes d’élevage sont des incubateurs à germes : Listeria monocytogenes, Campylobacter, E. coli, les salmonelles et autres promoteurs de « grippes » en tout genre.
Une raison de plus pour remettre en question notre consommation effrénée de produits d'origine animale, qui nous expose à d’importants dangers sanitaires.
1 . Otte J. et al., 2007. Industrial Livestock Production and Global Health Risks. Pro-Poor Livestock Policy Initiative Research Report. Rome, Italie FAO.
2 . Lesage M., 2014. Zoonoses émergentes et réémergentes : enjeux et perspectives., Centre d’études et de prospectives, Analyse n° 66, janvier 2014.
→ Plus d’informations sur viande.info
Improved (IMaginer les PROpositions VÉgétales de Demain) est une campagne de l’association L214 ayant pour mission d’accompagner les entreprises agroalimentaires dans le développement des alternatives végétales.
Improved met en relation des entrepreneur⋅e⋅s, des fournisseurs, des distributeurs, des directeur⋅trice⋅s de la restauration et des chef⋅fe⋅s de cuisine pour favoriser la transition vers une alimentation plus respectueuse de l’environnement, de la sécurité alimentaire, de la santé et des animaux.
Improved intervient aussi sur demande auprès des personnels de cuisines collectives (en poste ou en formation) afin de leur apporter une vision globale des multiples possibilités offertes par les alternatives végétales.
Les services d’Improved sont pris en charge intégralement par l’association L214. Ils fournissent aux professionnels des outils et des connaissances pour développer des propositions de repas éthiques et durables.
L214 est une association de défense des animaux. Depuis ses débuts en 2008, elle a rendu publiques plus de 100 enquêtes révélant les conditions d'élevage, de transport et d'abattage des animaux. Ces vidéos ont permis de révéler les pratiques routinières et les dysfonctionnements d'une industrie qui considère et traite les animaux comme des marchandises.
Forte de plus de 50 000 membres, suivie par plus de 750 000 personnes sur Facebook, L214 a notamment obtenu l'engagement de plus de 180 entreprises à renoncer aux œufs de poules élevées en cage et aux pires pratiques d'élevage et d'abattage des poulets élevés pour leur chair et la création d’une commission d'enquête parlementaire sur les conditions d'abattage des animaux. Participant activement au débat démocratique, L214 est régulièrement sollicitée par les médias pour son expertise, et revendique l’arrêt de la consommation des animaux et des autres pratiques qui leur nuisent.