Le 28/04/2015
Le ministre de l’Agriculture allemand Christian Schmidt a annoncé l’interdiction du sacrifice des poussins mâles dans les couvoirs du pays. Cette mesure aux effets prévus pour 2017 vise l’industrie de l’oeuf de consommation, qui sélectionne les femelles pour la ponte et tue 50 millions de poussins mâles, par gazage ou broyage, au premier jour de leur vie.
En France, la pratique de l’élimination en masse des poussins mâles a été révélée par un ancien employé de couvoir en Bretagne, dont le témoignage filmé a été rendu public par L214 en novembre 2014. Les images montraient des poussins jetés de façon routinière dans un broyeur, ou étouffés par centaines dans des sacs poubelle.
L214 a écrit au ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll pour lui demander de prendre de toute urgence exemple sur son homologue allemand. Une pétition créée par l’association et demandant l’interdiction du broyage des poussins en France a recueilli plus de 65 000 signatures.
L'élimination de masse des poussins dans un couvoir breton :
→ Témoignage : dans un couvoir breton
→ Dans un couvoir breton - photos libres d'utilisation
Contacts presse :
Brigitte Gothière : 06 20 03 32 66
Johanne Mielcarek : 06 02 37 02 60
Le ministre de l’Agriculture allemand Christian Schmidt présentera prochainement un plan d’interdiction du sacrifice des poussins mâles, qui devrait prendre effet dès 2017. « Une pratique intolérable du point de vue du bien-être animal et de l’éthique » : c’est en ces termes qu’il s’est exprimé à l’occasion d’une visite à l’Université de Leipzig le 30 mars dernier. Ses chercheurs ont mis au point une méthode de détermination prénatale du sexe des poussins - procédé qui permettrait un tri précoce des poussins dans l’oeuf.
Grâce à la méthode développée à Leipzig, il devrait être possible de déterminer le sexe des poussins dès le 3e jour de leur développement par une technique de spectrométrie. Une première mise en oeuvre industrielle de cette méthode devrait débuter dès 2016.
Cette mesure est destinée à remédier à l’une des dérives de l’industrie avicole. Conséquence de plusieurs décennies de sélection génétique, les poussins mâles nés de lignées destinées à la production d’oeufs de consommation sont devenus un rebut de l’industrie. Optimisées pour la ponte et non pour l’engraissement, ces races donnent naissance à des mâles indésirables : incapables de pondre, et pas assez charnus pour l’industrie du poulet.
En France comme en Allemagne, on élève près de 50 millions de poules pondeuses par an. Ces poules étant envoyées à l’abattoir et remplacées chaque année, environ 100 millions de poussins sont mis au monde pour renouveler les cheptels. La moitié de ces « poussins d’un jour » sont des mâles qui terminent dans les bacs d’équarrissage des couvoirs.
En novembre dernier, L214 a rendu publique une vidéo issue d’un couvoir de Bretagne et montrant des poussins étouffés dans des sacs-poubelle, jetés vivants dans un broyeur ou laissés à leur sort dans les bennes à ordures. Cette vidéo a suscité l’indignation sur les réseaux sociaux, et une pétition demandant l’interdiction de ces pratiques a recueilli plus de 65 000 signatures.
Suite à la diffusion des images, le ministère de l’agriculture avait immédiatement communiqué qu’il comptait remettre à plat les normes de protection animale dès fin 2014. Mais à ce jour, aucune mesure concrète n’est semble-t-il envisagée.
« Même s’il a jusqu’à présent contribué à empirer la condition animale en favorisant un élevage toujours plus intensif, nous enjoignons le Ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll à s’engager pour une fois contre la cruauté en interdisant la pratique abjecte du broyage des poussins », annonce Brigitte Gothière, co-fondatrice de L214. Le bien-être animal comptant parmi les attributions de son ministère, l’association vient de lui envoyer une lettre sollicitant une prompte réaction.
Contacts presse :
Brigitte Gothière : 06 20 03 32 66
Johanne Mielcarek : 06 02 37 02 60
L214 est une organisation de défense des animaux centrée sur les animaux utilisés dans la consommation alimentaire (viande, lait, œufs, poisson). Elle articule son travail sur 3 axes complémentaires :