Le 06/11/2014
Violence sur des ragondins : L214 porte plainte
FNSEA : entre le discours et la pratique, le bien-être animal à l’épreuve des faits
L214 porte plainte pour actes de cruauté auprès du tribunal de Nantes à la suite des agissements d’agriculteurs envers des ragondins hier, lors de la manifestation organisée par les syndicats FNSEA et les Jeunes agriculteurs.
Au cours des actions de la journée, des agriculteurs ont jeté et violenté, couvert de peinture, frappé à coups de pieds des ragondins qu’ils ont amenés et déversés en pleine ville. Ces lâchers ont eu lieu à plusieurs reprises, à la vue de tous et face à un large public de manifestants.
Un comble au moment même où la FNSEA lance une campagne de communication sur le bien-être animal : « À l’heure où l’animal est au coeur de nombreux débats médiatiques et propositions législatives, les éleveurs et leur partenaires souhaitent témoigner de leur engagement de longue date et de leur investissement quotidien en faveur du bien-être des animaux. » Extrait de “Bien-être de animaux – recueil de la FNSEA, édition 2014”
Pour Brigitte Gothière, directrice de L214 « Un syndicat qui cautionne des actes d’une telle violence révèle son vrai visage : celui de l’élevage intensif et de la maltraitance institutionnalisée, des poulets et cochons entassés dans des hangars, des animaux castrés à vif, des veaux écornés au fer, et des truies et des poules encagées. »
Alors que l’Assemblée nationale a conféré aux animaux le statut d’êtres vivants doués de sensibilité, L214 espère que la justice reconnaîtra les actes de cruauté commis sur les ragondins de Nantes et mettra fin à l’impunité d’un syndicat délinquant.
Contacts presse :
Brigitte Gothière : 06 20 03 32 66
Sébastien Arsac : 06 17 42 96 84
Le faux-pas des agriculteurs nantais vis-à-vis des animaux est loin d’être le premier dérapage commis en public lors d’actions coordonnées par la FNSEA. En 2013, la FDSEA de la Manche avait forcé des étourneaux à passer dans la fente de la boite aux lettres d’une association de défense de l’environnement, blessant visiblement plusieurs d’entre eux. En 2010, la Fédération nationale porcine (composante de la FNSEA) avait abandonné des porcelets sous la Tour Eiffel.
→ D’autres exactions commises par la FNSEA
Une maltraitance animale quotidienne
Ces abus commis en place publique sont révélateurs de l’absence de considération de l’agro-industrie pour les animaux – une considération qui est de facto rendue impossible dans les élevages intensifs où se côtoient des milliers d’animaux.
L214 réfute fermement les propos mensongers tenus par la FNSEA ces derniers jours dans les médias.
Non, les animaux ne sont pas généralement bien traités dans les élevages.
Chaque année en France :
12 millions de porcelets mâles sont castrés à vif
1 million de truies passent la moitié de leur existence dans des cages où elles ne peuvent se retourner
33 millions de poules sont enfermées en cages avec chacune la surface d’une feuille A4
40 millions de poussins mâles et presque autant de canetons femelles sont broyés ou gazés à la naissance dans les couvoirs, parce qu’ils ne répondent pas aux standards de l’industrie
600 millions de poulets à croissance rapide atteignent en 40 jours un poids qui leur occasionne d’importants troubles locomoteurs
Des milliers de lapereaux ou porcelets surnuméraires sont sacrifiés en étant frappés contre un rebord de cages, ou jetés vivants dans les poubelles
L’élevage intensif, en cages ou en bâtiments fermés, concerne 80% des animaux élevés et abattus pour l’alimentation.
La protection animale n’est pas l’objet des exploitations agricoles. Pour l’écrasante majorité des exploitations, l’enjeu est la survie économique dans un système où les coûts sont tirés au plus bas. Il est faux de dire qu’il est dans l’intérêt de l’éleveur que tous ses animaux se portent bien. Le système actuel repose sur des animaux poussés à l’extrême de leurs possibilités (de croissance, de ponte, de reproduction, etc) et sur la simple limitation des « pertes » liées à ces mauvaises pratiques. Un système dont les animaux sont toujours victimes.
Contacts presse :
Brigitte Gothière : 06 20 03 32 66
Sébastien Arsac : 06 17 42 96 84