Kapparot : des poulets égorgés à vif par tradition religieuse
Il y a une semaine se tenait la fête juive du Grand Pardon, Yom Kippour. Cette fête est précédée dans certaines communautés orthodoxes d’un rituel (Kapparot) causant la souffrance et l’agonie de centaines de milliers de jeunes oiseaux.
L214 a reçu des images de ce rituel filmées dimanche 9 octobre, dans la cour d’un centre communautaire juif à Marseille. Elles montrent des dizaines d’oiseaux égorgés à vif, lâchés sans ménagement dans des cônes de signalisation retournés, puis jetés négligemment à plusieurs mètres de distance, sur une pile d’oiseaux morts.
L214 a porté plainte en début de semaine auprès du procureur de Marseille. La mise à mort d’animaux dits d’élevage est interdite en dehors d’abattoirs agréés. Les exceptions prévues par la loi (“abattage à la ferme”) ne concernent que les animaux mis à mort par l’exploitant qui les a élevés, tant qu’il en réserve la consommation au cercle familial.
L214 a également écrit au grand rabbin de France, M. Haïm Korsia et au grand rabbin de Marseille, M. Rav Réouven Ohana, pour leur demander de prendre position en faveur des animaux tués lors du Kapparot, de renoncer à ce sacrifice archaïque et d’inciter à l’avenir les pratiquants du Kapparot à remettre la contre-valeur d’un poulet à une œuvre charitable.
→ Voir la lettre au Consistoire
L’association a lancé ce jour une pétition adressée aux dignitaires juifs.
En Israël, où cette tradition fait l’objet d’une remise en question croissante, le ministre Israélien de l’Agriculture Uri Ariel a déclaré cette année : “Nous nous sommes efforcés d’encourager le public à poursuivre cette coutume importante sans recourir à l’abattage de poulets, mais en réalisant à la place un don d’argent. Cela est doublement juste : pour la cruauté évitée envers les animaux, et pour la charité faite aux personnes dans le besoin.”
La cérémonie de Kapparot
Traditionnellement, cette cérémonie d’expiation consiste à faire tourner un poulet vivant au-dessus de sa tête en récitant : « Voici mon double, voici mon remplaçant, voici mon expiation. Ce coq (ou cette poule) ira vers la mort pendant que je commencerai et poursuivrai une vie heureuse, longue et paisible. »
À l’issue du rituel, les oiseaux ont la gorge tranchée à vif et sont jetés ou donnés à des associations caritatives.
En Israël, le sacrifice des poulets est remis en cause
Cette coutume est perpétuée par certaines communautés juives orthodoxes dans le monde, mais elle décline en Israël. Cette année, trois villes israéliennes ont décidé d’interdire les sacrifices de poulets dans les rues : Tel-Aviv, Petah Tikva, et Rishon Lezion. L’association Animal Rights In Israel, qui se bat pour la reconnaissance des droits des animaux, a précisé que l’utilisation de poulets pour Kapparot n’a aucune base dans la Loi juive, et que de nombreux rabbins se sont élevés contre cette pratique.
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