Communiqué commun Fondation Brigitte Bardot / L214
La Fondation Brigitte Bardot et l’association L214 écrivent à Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, pour lui demander d’intervenir rapidement pour mettre fin à l’élevage intensif des lapins utilisés pour la viande. Cette démarche fait suite à de nouvelles enquêtes menées dans plusieurs élevages français. Il y a 10 jours l’association L214 dévoilait des images tournées dans 4 élevages différents courant 2009. Les professionnels de la filière reprochaient à la vidéo de ne pas être représentative des pratiques de la filière cunicole. Aujourd’hui pourtant, d’autres images viennent renforcer le constat : des élevages 100% cage qui condamnent les animaux à une souffrance certaine, leur vie durant, des cadavres de lapereaux en décomposition, mais également des élevages dépendants d’un usage massif d’antibiotiques et d’hormones.
La Fondation Brigitte Bardot et l’association L214 attendent du ministre des actions rapides et concrètes pour sortir les lapins de ces cages et épauler la reconversion des acteurs d’une filière qui ne peut pas être durable.
Cliquer sur les images pour les agrandir.
Bidon d’antibiotiques
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Lapin malade
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Lapereau en décomposition
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Des images sans appel
Les images montrent des lapins enfermés dans des cages au sol grillagé source d’inconfort et de lésions aux pattes ; des cages qui ne permettent aux lapins ni de se dresser, ni de bondir, ni de s’isoler ; des cages vides de tout aménagement, sans matériau à ronger ou manipuler ; des cages où des lapereaux nouveau-nés peuvent mourir écrasés par leur mère, encastrés dans le grillage ; des cages où 25% des lapins meurent avant d’avoir atteint l’âge où ils seront abattus. Les images montrent également des bouteilles et boîtes contenant antibiotiques et hormones.
Antibiotiques, insémination artificielle et hormones en injection
Dans ces élevages, l’insémination artificielle est aujourd’hui largement répandue (à plus de 90%). Les lapines sont inséminées 10 jours après leur mise-bas. Les éleveurs leur injectent une hormone (analogue de GnRH) pour induire l’ovulation. Le plus fréquemment, les lapines mettent bas tous les 42 jours (30 jours de gestation).
Vu la promiscuité et la sensibilité des lapins à certaines pathologies, une maladie peut se propager très rapidement et toucher l’ensemble des animaux dans un élevage en très peu de temps. Pour pallier ce risque, des médicaments sont massivement utilisés à titre préventif, parmi lesquels des antibiotiques. Dans son dernier rapport sur le suivi de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques, l’AFSSA a établi que les lapins sont les animaux d’élevage les plus exposés aux antibiotiques, devant les porcs et les volailles (données qui prennent en compte la dose et la durée des traitements ainsi que la masse de la population animale potentiellement consommatrice d’antibiotiques).
Quelques repères :
La France est le 4e producteur mondial de lapins élevés pour leur viande – les « lapins de chair ». Elle est précédée par la Chine, l’Italie et l’Espagne. On compte 40 millions de lapins en abattage contrôlé chaque année en France. Dans les élevages professionnels, en moyenne, on compte plus de 6000 lapins présents. La taille moyenne des élevages a triplé entre 1984 et 2006. L’élevage cunicole s’est fortement rationalisé : à titre d’exemple, une U.T.H. (Unité de Travail Humain) peut assurer le suivi de 550 cages mères contre 200 dans les années 80.
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