Elevage intensif : la SPA et L214 à l’assaut des grandes surfaces

Après avoir mené une enquête de terrain, la SPA et L214 partent en campagne contre l’élevage des lapins en batterie. En plus des stands d’information en centre ville, des militants en costume de lapin se rendront directement dans les supermarchés de grandes enseignes pour remettre à la direction des magasins une carte postale géante demandant le retrait de la viande de lapin provenant des élevages intensifs.

La SPA et L214 entament un tour de France d’information et de sensibilisation des consommateurs aux conditions d’élevage des lapins. Chaque étape se fera en 2 temps :

  • un stand d’information en centre ville où seront diffusées des images récentes de la production française,
  • une intervention en supermarché où des militants costumés se rendront directement au rayon de la viande de lapin pour interpeller la direction des grandes enseignes.
  •  

    « Notre souhait est d’informer le grand public, de lui faire comprendre que des animaux endurent des souffrances insoupçonnées incompatibles avec leur statut d’êtres sensibles. C’est aujourd’hui le but de ce tour qui sera appuyé par de nombreuses images photos et vidéos. » déclare Caroline LANTY, présidente nationale de la SPA.

    Calendrier du tour :
    Lille : lundi 30 juin et mardi 1 juillet
    Amiens : mercredi 2 juillet
    Paris : jeudi 3 juillet et vendredi 4 juillet
    Rennes : lundi 7 juillet et mardi 8 juillet
    Angers : mercredi 9 juillet
    Tours : jeudi 10 juillet
    Orléans : vendredi 11 juillet

    Elevage intensif et cages en batterie

    Chaque année, plus de 400 millions de lapins sont élevés pour leur viande au sein de l’Union européenne, ce qui représente la moitié de la production mondiale. Rien qu’en France, on en tue 60 millions par an. La plupart d’entre eux sont élevés dans des cages disposées en batterie. Pendant toute leur vie, ils sont enfermés dans ces cages exiguës au sol grillagé, source d’inconfort et de blessures aux pattes. Il leur est impossible de se dresser, bondir, fouiner, ronger, se cacher… En phase d’engraissement, le moindre déplacement dérange les autres lapins, la promiscuité favorise les comportements d’agression.

    Les lapines, inséminées artificiellement, piquées aux hormones, sont soumises à un rythme de reproduction maximal. Elles mettent bas tous les 42 jours environ. Elles souffrent de lésions aux pattes et de déformations du squelette. Un tiers d’entre elles meurent chaque année.

    Dès leur naissance, les petits sont triés : les plus faibles et ceux en surnombre sont assommés sur le rebord d’une caisse où ils agoniseront parmi les morts-nés. Ces mises à mort douloureuses ne font l’objet d’aucun contrôle et d’aucune sanction.

    L’éleveur a moins de 5 minutes à consacrer par vie de lapin. Le taux de mortalité dans ces élevages est supérieur à 25% malgré une utilisation massive de médicaments et d’antibiotiques.

    Il n’existe aucune législation française ni européenne pour protéger spécifiquement les lapins dans les élevages.

    Les précédents suisse, allemand et autrichien

    Suite à une campagne de l’association Kagfreiland, la totalité des chaînes de supermarchés suisses (Migros, Coop, Manor…) refusent la viande de lapins provenant d’élevages utilisant des cages comme c’est le cas pour l’ensemble des élevages français.

    Une campagne d’information sur les conditions de vie des lapins de chair menée en 2007 par l’association de protection animale Vier Pfoten a fait chuter les ventes en Allemagne. De grandes chaînes de supermarchés allemandes comme Rewe, Edeka, Tengelmann et Kaiser’s ont retiré les lapins issus de cages de leurs rayons.

    En Autriche, les grandes chaînes de supermarchés Merkur (Rewe) et Adeg ont renoncé à vendre de la viande de lapins maintenus en cage de batterie, convaincues là aussi par le dossier et les images de Vier Pfoten. A partir du 1er janvier 2012, les cages seront interdites. L’Autriche est ainsi le premier pays à interdire les cages de batterie pour les lapins élevés pour leur viande.