Les eurodéputés passés à la moulinette sur Politique & Animaux
La grandeur d’une nation et ses progrès moraux peuvent être jugés par la façon dont elle traite ses animaux. Mahatma Gandhi
Dimanche 25 mai, nos votes orienteront les décisions de l’Union européenne pour les 5 ans à venir.
L’association de défense des animaux L214 propose, via le site Politique & Animaux, un éclairage sur le comportement des députés européens français lors de la dernière législature et donne un classement parti par parti, du premier de la classe jusqu’au bonnet d’âne !
« Parce que la France traine des quatre fers pour améliorer la condition animale, la plupart des lois en vigueur ne sont autres que celles adoptées par l’Union européenne. C’est à ce niveau que l’on peut espérer voir des avancées tangibles pour les animaux. A nous, électeurs, de faire comprendre à nos représentants que notre société n’accepte plus la maltraitance d’êtres sensibles. », déclare Brigitte Gothière, porte-parole de l’association L214.
Globalement, les députés français sont à la traine sur ces questions à l’image du PS et de l’UMP.
Seuls EELV, le Front de Gauche, Cap21 et le PNC ont été actifs en faveur des animaux.
→ Le bilan complet sur Politique & Animaux
Contacts presse :
Brigitte Gothière : 06 20 03 32 66
Johanne Mielcarek : 0032 493 428 172
Bilan du PS
Le bilan socialiste concernant les animaux au Parlement européen est à l’image de la politique du gouvernement national en la matière : des décisions allant à l’encontre d’une amélioration de leur condition. L’influence à l’échelon européen de cette politique néfaste aux animaux se manifeste aussi en Conseil européen des ministres, en la personne de l’ancien eurodéputé et ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll.
L’ensemble des eurodéputés socialistes ont voté contre un renforcement de la protection des animaux utilisés pour l’expérimentation.
De même, à l’appel de leur consœur Isabelle Thomas ils se sont tous exprimés contre une interdiction du chalutage profond, votant à l’opposé de leur groupe parlementaire européen.
Les eurodéputés socialistes ont tendance à ne pas signer les déclarations écrites concernant les animaux, sauf si celles-ci concernent les animaux de compagnie.
Par ailleurs, la délégation socialiste s’est illustrée contre les animaux gavés pour le foie gras en organisant une action de promotion et de défense du foie gras au sein du Parlement. Les socialistes ont aussi majoritairement voté contre la limitation du temps de transport des animaux destinés à l’abattoir après s’être prononcés pour lors d’un vote précédent.
Il est difficile de distinguer au sein du groupe socialiste des personnalités s’illustrant pour leurs positions plus progressistes. On dénote des personnalités contradictoires comme Françoise Castex : seule de son groupe à voter pour la limitation à 8 heures du transport des animaux, elle regrette son vote contre l’interdiction du chalutage profond, mais soutient fermement le gavage en appuyant sa promotion au sein du parlement. Ou Henri Weber, plus enclin à apposer sa signature sur des déclarations écrites (non contraignantes), mais qui manque à sa parole lors du vote sur la limitation du temps de transport. Quant à Harlem Désir, il brille par son absence ou son abstention à la plupart des moments politiques concernant les animaux. A l’heure actuelle, aucun eurodéputé du PS n’a signé l’« engagement pour le bien-être animal ».
Au regard des autres partis présents au Parlement européen, le PS a globalement agi contre les animaux.
Bilan de l’UMP
A la différence des eurodéputés de l’UDI (parti membre du même groupe politique que l’UMP au Parlement européen), les eurodéputés de l’UMP ont tous voté contre l’interdiction du chalutage en eaux profondes, à l’exception de Rachida Dati. Si la moitié d’entre eux sont membres de l’Intergroupe pour la Chasse, les élus UMP ont aussi voté systématiquement contre les animaux dans les domaines de l’expérimentation animale ou de l’élevage : ils ont ainsi voté contre la limitation à 8 heures du transport des animaux destinés à l’abattage. Si des déclarations écrites, visant notamment à améliorer la condition des animaux de compagnie, sont régulièrement signées par des eurodéputés UMP, aucun d’entre eux n’a respecté son engagement pour la limitation à 8 heures du transport des animaux destinés à l’abattage. Véronique Mathieu est présidente de l’Intergroupe pour la Chasse tandis que Françoise Grossetête a signé l’« engagement pour le bien-être animal ». Ajoutons que la tête de liste UMP dans le Sud-Ouest, Michèle Alliot-Marie, a annoncé vouloir défendre la chasse tout au long de son mandat au Parlement européen. Des candidats UMP soutiennent le projet de création d’une Charte européenne protégeant le gavage, la corrida, la castration, les combats de coqs…
Au regard des autres partis présents au Parlement européen, l’UMP a globalement agi contre les animaux.
Bilan de EELV
EELV compte une quinzaine d’élus au Parlement européen qui ont voté très majoritairement pour les animaux. Les eurodéputés EELV ont ainsi voté massivement pour un renforcement des normes en expérimentation animale. Pour l’heure, sept candidats EELV ont signé l’« engagement pour le bien-être animal » proposé par Eurogroup for Animals.
Tandis qu’on peut saluer l’unanimité des élus EELV pour voter la limitation à 8 heures du transport des animaux, on peut remarquer des refus de vote sur le respect des délais pour la mise aux normes des cages pour les poules pondeuses, notamment de la part d’Eva Joly et de Daniel Cohn-Bendit. Lors de la campagne électorale 2012, Eva Joly n’avait pas brillé par son engagement pour la cause animale. José Bové s’est quant à lui fait remarquer pour ses positions concernant l’éradication des loups.
Les parlementaires écologistes ont soutenu des initiatives et régulièrement signé des déclarations écrites comme, par exemple, celle visant l’interdiction de l’enlèvement des nageoires des requins ou celle visant à améliorer les conditions de transport des chevaux destinés à l’abattage. Karima Delli et Pascal Durand étaient aux côtés des opposants à la ferme des 1000 vaches, Yves Cochet s’est opposé au gavage industriel des canards et des oies et nombre d’entre eux se sont déclarés ouvertement opposés à la corrida.
Au regard des autres partis, EELV est le groupe dont l’action au Parlement européen a été la plus favorable à la question animale.
En campagne, EELV accorde une place a la question animale : Michèle Rivasi a participé à une réunion publique à Lyon sur ce thème tandis que Sandrine Bélier annonce vouloir légiférer sur l’interdiction de la chasse à courre. L’ensemble des têtes de liste EELV ont signé le Manifeste pour une Politique Alimentaire Responsable de CIWF.
Bilan du Front de gauche
Le groupe du Front de Gauche compte cinq élus au Parlement européen. Il existe des disparités fortes dans leurs rangs vis à vis de la question animale. Une harmonie malheureuse toutefois : aucun d’entre eux n’a voté pour le respect des délais pour la mise aux normes des cages pour les poules pondeuses.
On peut remarquer l’absentéisme de Jean-Luc Mélenchon : son seul vote a été un vote négatif, contre la limitation du transport des animaux à 8h. Lors de la campagne présidentielle, son programme avait des propositions concrètes pour les animaux mais lui-même ne les a jamais évoquées spontanément.
A l’exception de Jean-Luc Mélenchon, ils ont tous voté pour la limitation des temps de transport des animaux et trois d’entre eux ont voté pour des mesures favorables aux animaux concernant l’expérimentation animale. De même, à l’exception de Jean-Luc Mélenchon, ils ont voté pour la stratégie de l’UE pour la protection et le bien-être des animaux 2012-2015. Par contre seule Marie-Christine Vergiat a voté pour la stratégie bien plus ambitieuse de l’UE pour la protection et le bien-être des animaux 2006-2010. Jacky Hénin a récemment apporté son soutien aux opposants à la ferme des 1000 vaches mais défend la chasse avec conviction.
Younous Omarjee a pris la suite d’Elie Hoareau et s’est illustré par ses votes en faveur des animaux. Il est le seul de son groupe a avoir signé l’« engagement sur le bien-être animal » proposé par Eurogroup for Animals.
Au regard des autres partis, l’action du Front de Gauche au Parlement européen a globalement penché pour les animaux.
Bilan du Front national
Les positions sont hétérogènes au sein des élus FN. A l’image des positions de Marine Le Pen aux élections présidentielles de 2012, elles montrent aussi des incohérences.
Les élus FN ont tantôt voté en faveur d’un renforcement de la protection des animaux de laboratoires, tantôt contre des règles plus strictes, tandis que Marine Le Pen ne se présentait pas au vote. Retournements de veste en ce qui concerne les animaux transportés vers les abattoirs : après s’être prononcés contre la limitation de leur durée de transport à 8h, Marine Le Pen et Bruno Gollnisch ont soutenu ensuite cette mesure, tandis que Jean-Marie Le Pen a voté contre après lui avoir pourtant apporté son soutien en signant une déclaration écrite. En revanche le FN s’est positionné unanimement contre une interdiction du chalutage en eaux profondes. A l’heure actuelle, aucun eurodéputé du FN n’a signé l’« engagement pour le bien-être animal ».
Au regard des autres partis, l’action du Front National au Parlement européen a globalement penché contre les animaux.
Bilan du Modem
Les cinq élus du Modem ont voté pour l’interdiction du chalutage en eaux profondes, tout comme Corinne Lepage (qui est membre du même groupe politique que le Modem au Parlement européen). Ces eurodéputés ont voté très majoritairement contre les animaux dans les domaines de l’expérimentation animale ou de l’élevage et ont eu tendance à ne pas signer les déclarations écrites concernant les animaux. Ils ont voté contre la limitation à 8 heures du transport des animaux destinés à l’abattage et l’un d’eux, Robert Rochefort, est membre de l’Intergroupe pour la Chasse.
Au regard des autres partis, l’action du MoDem au Parlement européen a globalement penché contre les animaux.
Bilan de l’UDI
A la différence des eurodéputés de l’UMP (parti membre du même groupe politique que l’UDI au Parlement européen), les eurodéputés de l’UDI ont majoritairement voté pour l’interdiction du chalutage en eaux profondes. Si quelques élus UDI ont parfois signé des déclarations écrites visant à améliorer la condition des animaux, la majorité d’entre eux sont membres de l’Intergroupe pour la Chasse. A l’exception de Michèle Striffler, membre de l’Intergroupe pour la Protection des animaux, tous les eurodéputés UDI ont voté contre les animaux dans les domaines de l’expérimentation animale et de l’élevage : ils ont par exemple voté contre la limitation à 8 heures du transport des animaux destinés à l’abattage, notamment Sophie Auconie et Jean-Marie Cavada qui ont voté en contradiction avec leur engagement pour la limitation. Jean-Marie Cavada et Michèle Striffler ont signé l’« engagement pour le bien-être animal ».
Au regard des autres partis présents au Parlement européen, l’UDI a globalement agi contre les animaux.
Contacts presse :
Brigitte Gothière : 06 20 03 32 66
Johanne Mielcarek : 0032 493 428 172