9 enquêtes dans les élevages en off du Salon de l’agriculture

Neuvième et dernier jour : les dindes

Images tournées en France en 2010.

Neuvième et dernière enquête vidéo d’une série de 9 enquêtes qui ont été révélées chaque jour tout au long de la tenue du salon.

Une vidéo par jour pour montrer l'envers du décor du salon de l'agriculture

« Notre modèle agricole et alimentaire
est un facteur d’identité dans notre pays. [[…]]
Il doit être aussi un exemple et un modèle pour le monde »1
Bruno Le Maire
.

Le Salon de l’Agriculture s’achève. Notre série de vidéos inédites aussi : par un zoom sur les élevages de dindes.

Cette semaine d’actualité autour de l’agriculture aurait pu être l’occasion d’annoncer une réforme en profondeur des orientations de la politique agricole. Il n’en a rien été. Dès lors, des citoyens se mobilisent pour faire évoluer les mentalités et les habitudes préjudiciables aux animaux, aux êtres humains et à l’environnement.

Neuvième et dernière vidéo de la série de 9 enquêtes de L214 révélées chaque jour tout au long de la tenue du salon.

Voir les autres vidéos

Une semaine de vidéos inédites :
la vraie vie des animaux

Tout au long de cette semaine, nous aurons suivi un instant quelques milliers d’animaux, dans la vraie vie, dans l’envers du décor, détenus dans des élevages où leur morne vie s’écoule avant le départ pour l’abattoir. Nous aurons vu l’enfer ordinaire des élevages ordinaires : c’est ainsi que « notre modèle agricole et alimentaire » emprisonne, mutile, déforme par sélection génétique, brutalise, et finalement tue un milliard d’animaux par an.

Cette dernière vidéo de la semaine porte sur les dindes. Les dindes et les dindons sont en effet élevés séparément, leurs courbes de croissance étant trop différentes. Moins grosses que les dindons, les dindes sont attrapées par deux lors du ramassage et balancées dans des caisses de transports. Des images aussi dures que celles des vidéos précédentes : banalité de la violence faite aux animaux.

Un ministre de l’Agriculture
aveugle ou irresponsable ?

Que des êtres sentients soient traités comme de vulgaires protéines sur pattes ne pose apparemment pas de problèmes de conscience à Bruno Le Maire. Subventions et publicités financées au frais du contribuable viennent au contraire généreusement soutenir l’élevage en batterie des poules, canards gavés, lapins et autres cochons.

Les autres problèmes majeurs soulevés par notre modèle agricole et alimentaire n’émeuvent semble-t-il pas davantage notre ministre. Au cours de ce Salon de l’agriculture, aucune mesure d’envergure n’a été annoncée pour remédier :

  • aux problèmes que pose notre modèle alimentaire vis à vis des êtres humains qu’il pousse à la surconsommation jusqu’à s’en rendre malades dans les pays riches, tandis qu’il condamne à la faim les plus démunis dans les pays pauvres ;
  • aux problèmes de santé publique, que notre modèle agricole menace à coups d’antibiotiques et de nouveaux pathogènes ;
  • aux atteintes à l’environnement, saturé de gaz à effet de serre, d’algues vertes et de pluies acides.

Initiatives citoyennes

Face à l’inertie du gouvernement, seule la mobilisation citoyenne permettra d’obtenir des changements. Cette semaine, après avoir visionné les vidéos de L214, des internautes ont sollicité leur député, leur sénateur, leur maire, leur conseiller général, leur conseiller régional pour leur demander d’instaurer un jour végétarien hebdomadaire. Un jour par semaine où les produits d’origine animale sont retirés du menu, c’est moins d’animaux dans les élevages, moins de départs pour l’abattoir, moins de problèmes de santé chez les humains, un meilleur partage des ressources et moins de dégâts sur l’environnement.

Par ailleurs, des citoyens ont écrit à la Commission européenne pour lui demander de refuser l’octroi d’aides proposées par le gouvernement français, dont l’effet est de pérenniser des élevages intensifs.


Notes :

  1. « 48e édition du Salon international de l’agriculture », du 19 au 27 février, Agri72, 11 janvier 2011.