L214 porte plainte et demande le placement des animaux
Destinataire d’un signalement alarmant en début de semaine, L214 publie ce jour les images d’un élevage de vaches allaitantes situé dans la commune de Praslay en Haute-Marne (Grand Est).
Plus de quarante cadavres de vaches et de veaux à tous les stades de décomposition ont été retrouvés dans les bâtiments, parmi les animaux vivants, et aux abords des stabulations. Des cadavres sont empilés, formant des amas de squelettes entiers, d’ossements et de corps encore distincts en putréfaction.
Les bovins n’ont pas accès aux pâturages, ils vivent enfermés dans des bâtiments délabrés, sur leurs excréments et dans les courants d’air, sans endroit sec pour se coucher. Un veau est à l’agonie, certaines vaches sont en mauvaise santé. Des animaux sont privés d’eau et de nourriture.
La personne à l’origine de l’alerte, qui souhaite rester anonyme, rapporte à l’association : « L’été dernier, des carcasses avaient déjà été repérées, la gendarmerie avait donc été contactée, mais rien n’a bougé… Aussi, la mairie a déjà porté plainte contre cet élevage car l’éleveur avait déposé du fumier sur la zone de captage des eaux communales. Résultat : l’eau courante avait alors été contaminée et les villageois ont bu de l’eau en bouteille pendant plusieurs semaines. »
Ressources libres de droits
L214 demande le placement des animaux, la fermeture de l’établissement et porte plainte
L214 porte plainte auprès du procureur du tribunal judiciaire de Chaumont pour mauvais traitements et délit d’abandon.
L’association réclame une intervention immédiate des services vétérinaires de la préfecture (DDPP) pour secourir les bovins en détresse et placer en urgence l’ensemble des animaux présents sur l’exploitation.
Au vu des conditions de vie de ces bovins, de la situation sanitaire à risque, et de l’historique de cet élevage déjà connu des autorités, l’association demande à la préfète de Haute-Marne la fermeture immédiate et définitive de l’établissement.
16 703 € d’aide en faveur du bien-être animal
Le GAEC du Chevrotin bénéficie chaque année de primes provenant de la politique agricole commune versée par l’Europe et la France. Pour la période du 16 octobre 2020 au 15 octobre 2021 (les versements des années suivantes n’ont pas encore été publiés), l’élevage a perçu une aide d’un montant de 80 292 €, dont 16 703 € en faveur du bien-être animal.
Tableau extrait du site Telepac.
Pour Sébastien Arsac, directeur des enquêtes de L214 : « Cet élevage en perdition n’est pas un cas isolé. Le problème est systémique. Notre modèle agricole est en rupture totale avec les attentes citoyennes et les enjeux climatiques. Au lieu de subventionner l’élevage, il serait peut-être grand temps d’utiliser cet argent pour la transition vers une agriculture et une alimentation plus végétales. Il y a urgence. L’ouverture du Salon de l’agriculture et les mobilisations des éleveurs doivent être l’occasion pour le gouvernement d’engager un changement profond du modèle agricole. Un modèle qui broie les humains et les animaux. »