Les porcelets morts : symboles du pire de l’élevage intensif
En cours : les bénévoles de l’association exposent des porcelets morts devant le magasin E.Leclerc du 19e arrondissement de Paris. Ce happening vise à dénoncer publiquement le refus de l’enseigne de s’engager contre les pires pratiques d’élevage des cochons.
Sept cadavres de porcelets sont exposés sur du caillebotis en plastique : un matériau d’élevage emblématique des souffrances infligées aux animaux dans les exploitations intensives auprès desquelles s’approvisionne E.Leclerc. Vivant toute leur courte vie sur ce sol ajouré qui laisse passer leur lisier, les cochons respirent en permanence les émanations de leurs propres déjections, et les plus jeunes d’entre eux peuvent se blesser en se coinçant les pattes dans le caillebotis.
Photos de l’action en cours (libres de droits)
Exposer des porcelets n’est pas anodin : ces animaux souffrent particulièrement des conditions d’élevage cautionnées par E.Leclerc. À peine nés, ils subissent de terribles mutilations : leurs dents sont meulées, et leurs queues sont coupées. Les mâles sont castrés, souvent à vif. Les porcelets les plus chétifs sont souvent brutalement mis à mort par « claquage », une méthode illégale pourtant observée dans les récentes enquêtes de L214 dans les élevages porcins fournissant E.Leclerc.
Enfin, dans les élevages standards qui approvisionnent l’enseigne, les porcelets sont privés d’interactions normales avec leur mère. En effet, les truies reproductrices passent la moitié de leur vie en cage, où même se retourner leur est impossible. Elles ne peuvent interagir avec leurs petits qu’à travers les barreaux.
Pour Ambre Bernard, chargée de campagnes pour L214 : « Les cadavres de ces porcelets symbolisent la cruauté des pratiques cautionnées par E.Leclerc, car ils en sont les toutes premières victimes. Sur les 8 élevages fournissant E.Leclerc que L214 a montrés le mois dernier, on peut voir que les jeunes cochons sont mutilés et tenus éloignés de leurs mères. Leur sort évoque toute l’horreur du système ultra-intensif cautionné par E.Leclerc. Aujourd’hui, l’enseigne doit ouvrir les yeux sur le sort de ces porcelets, et s’engager en urgence à respecter les critères du Pig Minimum Standards. »
« Qui est le moins clair ? » : une mobilisation nationale pour dénoncer l’opacité du système E.Leclerc
Pour se faire l’écho de cet happening, 30 mobilisations auront lieu devant des magasins E.Leclerc, partout en France, ce samedi 12 avril. Les militants de L214 déploieront un dispositif inédit afin d’alerter les clients sur l’opacité des pratiques d’élevage cautionnées par E.Leclerc.
Les bénévoles seront munis de banderoles qui détournent le célèbre slogan de la marque « Qui est le moins cher ? » en « Qui est le moins clair sur les conditions de vie des cochons ? ». Pour illustrer ce manque de transparence, les bénévoles utiliseront des vitrophanies et des stickers volontairement pixelisés afin de dissimuler les vitrines des espaces boucherie et les produits Marque Repère à base de viande de cochons.
Une lettre géante, signée par les clients souhaitant soutenir l’initiative, sera par ailleurs remise à l’accueil des magasins pour appuyer la demande d’engagements fermes de la part de E.Leclerc.
L214 exige des engagements clairs de la part de E.Leclerc
Les critères du Pig Minimum Standards demandent notamment :
- le respect strict de la réglementation dans les élevages de cochons,
- l’interdiction des mutilations pratiquées sur les porcelets (coupe des queues, section des dents, même partielles),
- la mise en place d’enrichissements comme de la litière,
- la fin de l’enfermement des truies reproductrices en cages individuelles.
Seul un engagement à respecter les critères du Pig Minimum Standards garantira que les porcelets ne seront plus soumis à des pratiques particulièrement cruelles.
→ Consulter le Pig Minimum Standards