État des lieux de L214 : sur 132 villes, 24 proposent une option quotidienne et 17 deux journées hebdomadaires
À l’occasion de la rentrée scolaire, L214 fait le point sur l’adoption des repas végétariens dans les cantines des grandes villes, un engagement clé de la charte « Une ville pour les animaux » portée par l’association. Cinq ans après la loi Egalim, qui impose un menu végétarien par semaine, le bilan est mitigé : si quelques municipalités peinent à respecter cette obligation, une majorité se limitent à cette dernière, tandis que d’autres vont au-delà en proposant jusqu’à deux jours végétariens par semaine ou une option végétarienne quotidienne.
Vannes, Chelles, Les Abymes, etc. : des villes en retard sur la loi, sur les attentes citoyennes… et d’autres sur leurs propres engagements
Pourtant exigée par la loi Egalim depuis 2019, la journée végétarienne hebdomadaire n’est pas encore mise en place dans toutes les cantines françaises « : par exemple, les villes de Vannes, Chelles, Les Abymes, Lorient, Champigny-sur-Marne, Clamart ou encore Troyes ne la proposent pas systématiquement.
→ 7 villes ne proposent pas systématiquement une journée végétarienne hebdomadaire
En 2020, certains maires se sont engagés auprès de L214 à aller plus loin avec l’instauration d’une option quotidienne et de deux journées végétariennes par semaine. Or, à la rentrée 2024, certains maires n’ont pas encore atteint leurs engagements, comme ceux des villes de Colombes (aucune option, un peu plus d’une journée par semaine) et Noisy-le-Grand (aucune option, une seule journée végétarienne).
→ 71 villes ne proposent qu’une journée végétarienne hebdomadaire
→ 108 villes ne proposent pas d’option végétarienne quotidienne
La France globalement en retard sur les attentes citoyennes
Cette situation traduit aussi un retard des villes par rapport à ce qu’attendent les citoyens et leurs enfants qui mangent à la cantine :
- 70 % des Français sont favorables à une obligation pour les cantines scolaires de proposer une option végétarienne équilibrée à chaque repas (Harris Interactive, 2023)
- 72 % des Français sont favorables à une obligation pour les cantines scolaires de proposer un menu végétarien équilibré deux fois par semaine (Harris Interactive, 2023)
- 66 % des enfants de 6 à 10 ans souhaitent pouvoir manger plus souvent des repas végétariens (Scolarest, 2024).
Pourtant, certaines municipalités prouvent tous les jours qu’il est possible de végétaliser les assiettes
Il y a néanmoins des évolutions positives : à ce jour, 23 villes proposent une option quotidienne et 17 villes proposent deux journées végétariennes hebdomadaires. Depuis la rentrée, la ville de Saint-Denis (93) se démarque remarquablement en proposant 3 journées végétariennes chaque semaine.
→ 37 villes proposent plus d’une journée végétarienne par semaine (5 à 7 journées par mois)
→ 17 villes proposent deux journées végétariennes hebdomadaires
→ 24 villes proposent une option végétarienne quotidienne
À travers son classement « Une ville pour les animaux », L214 invite les citoyens et citoyennes à interpeller leur ville sur plusieurs mesures favorables aux animaux, dont la végétalisation de l’alimentation. L214 demande évidemment l’instauration de menus végétariens, mais aussi :
- l’intégration d’un objectif de réduction de la consommation de viande dans un document cadre comme le PAT (Projet alimentaire territorial),
- la sensibilisation du grand public et des restaurateurs à l’alimentation végétale par les municipalités, avec des initiatives comme l’inscription de la ville au Veganuary 2025, la généralisation des buffets végétariens ou le retrait du foie gras à l’occasion des réceptions officielles de la ville.
Pour Erwin Goeller, chargé d’affaires publiques de L214 : « Toujours trop doucement, les cantines continuent d’avancer dans le bon sens. Les options et les journées végétariennes, encore trop peu nombreuses dans les cantines au regard de ce que souhaitent nos concitoyens et leurs enfants, continuent de se développer. Des initiatives remarquables comme l’instauration de 3 journées végétariennes hebdomadaires à Saint-Denis prouvent que les acteurs de terrain, élus locaux et personnels municipaux, peuvent apporter des réponses cohérentes et de qualité aux attentes de leurs administrés. Nous encourageons les 108 villes n’ayant pas d’option quotidienne et les 71 villes ne proposant qu’une seule journée hebdomadaire à s’en inspirer et à se lancer ! »
