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Images insoutenables d’un élevage de cochons fournissant E.Leclerc


Truies en cage, porcelets claqués à mort, animaux à l’agonie : le pire de l’élevage intensif


Ce jeudi 12 septembre, L214 révèle de nouvelles images filmées dans l’élevage EARL La Rose des vents à Saint-Carreuc (Côtes-d’Armor, Bretagne).
Sur les images, on voit des animaux qui ne sont ni soignés ni secourus, comme ces cochons malades à l’engraissement, ce porcelet écrasé sous le corps de sa mère, et ces nouveau-nés en détresse ou déjà morts. Des porcelets sont claqués à mort et peuvent agoniser de longues minutes, et des cadavres sont laissés parmi les animaux vivants. Les cochons sont élevés sans accès à l’extérieur dans des bâtiments insalubres.

Les animaux de cet élevage sont abattus à l’abattoir E.Leclerc de Le Mené (22), qui fournit les supermarchés E.Leclerc pour sa Marque Repère et les boucheries de ses magasins. L’élevage fait partie du groupement breton Elpor.

L214 porte plainte pour mauvais traitements auprès du procureur du tribunal judiciaire de Saint-Brieuc.

L’association appelle également E.Leclerc à s’engager contre les pires pratiques d’élevage des cochons en respectant les critères du Pig Minimum Standards.
Le samedi 14 septembre, des actions organisées par L214 auront lieu devant 35 supermarchés E.Leclerc pour informer ses clients des conditions d’élevage des cochons.

Les images datent de juin et juillet 2024.


Cages et surdensité : des conséquences lourdes pour les animaux


Les truies en cage de gestation ou de maternité ne peuvent même pas se retourner, elles ne peuvent que se lever et se coucher. Elles souffrent de troubles compulsifs du comportement et mordent les barreaux de leur cage. Par manque de place, il arrive qu’elles se couchent sans pouvoir éviter leurs porcelets, qui peuvent alors se retrouver écrasés.

Les cochons en postsevrage et à l’engraissement sont entassés les uns contre les autres, et doivent se contenter pour seule occupation d’une chaîne suspendue qu’ils mordillent frénétiquement. Certains en arrivent à mordre les oreilles ou les queues de leurs congénères. Par conséquent, les queues de certains cochons sont coupées, sans anesthésie. D’autres tentent de dévorer des animaux morts en décomposition restés au milieu de leurs congénères.

L’élevage est mal entretenu : les images montrent des fuites d’eau, une poussière massive et une infestation d’insectes.


Belle déclaration de Michel-Édouard Leclerc… non suivie d’effet


Les conditions d’élevage révélées par L214 ne font malheureusement pas figure d’exception pour E.Leclerc. En mars dernier, L214 révélait déjà des images effroyables d’un élevage fournissant l’enseigne. Le lendemain, le préfet du Morbihan prononçait la fermeture administrative de l’établissement. Réagissant publiquement, Michel-Édouard Leclerc avait déclaré avoir à cœur le « bien-être animal », mettant en avant les certifications « Produits en Bretagne » et « le Porc français », qui certes permettent une traçabilité, mais ne comportent aucune avancée concernant les conditions d’élevage des animaux.

Pour Bérénice Riaux, chargée des enquêtes de L214 : « Alors que Michel-Édouard Leclerc tweetait en réaction à notre dernière enquête “non aux souffrances animales”, nous constatons 5 mois plus tard que rien n’a changé pour les cochons approvisionnant son enseigne. Porcelets claqués au sol, laissés agonisants, mutilés, truies en cage et zéro accès à l’extérieur : encore aujourd’hui, dans tous les élevages intensifs fournissant E.Leclerc, les cochons endurent des conditions de vie insoutenables. Que faut-il pour que Michel-Édouard Leclerc tienne ses promesses ? »


L214 demande à E.Leclerc de s’engager à tourner le dos à ces pratiques


L214 demande à Michel-Édouard Leclerc de se détourner des pires pratiques d’élevage et d’abattage des cochons pour l’ensemble de ses approvisionnements en s’engageant à respecter les critères du Pig Minimum Standards.

Cette politique minimale :

  • interdit toutes les mutilations pratiquées sur les cochons, le claquage des porcelets et leur sevrage avant 28 jours,
  • exige une réduction des densités d’animaux,
  • impose la mise en place d’enrichissements comme la litière,
  • bannit les cages individuelles en élevage et les méthodes d’étourdissement en abattoir impliquant une haute concentration de CO2,
  • demande une part minimale d’approvisionnement issue d’élevages garantissant un accès à l’extérieur aux animaux,
  • demande le respect strict de la réglementation.

À la suite d’échanges avec L214, six entreprises (Marie Blachère, Poulaillon, Saint-Jean, Best Western, Big Fernand et Maison Kayser) se sont d’ores et déjà engagées à respecter les critères du PMS à horizon 2030.



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