L214 dévoile les conditions d’abattage chaotiques d’un abattoir de Haute-Garonne

L214 dépose plainte et exige sa fermeture d’urgence


L214 dévoile ce jeudi 29 août une nouvelle enquête filmée à l’abattoir intercommunal du Comminges à Boulogne-sur-Gesse (Haute-Garonne). Les images, capturées sur une seule journée début juillet 2024, montrent une situation alarmante au sein de cet établissement récemment rouvert après une première fermeture administrative en début d’année. L’association dépose une plainte auprès du procureur de la République de Saint-Gaudens pour mauvais traitements et demande la fermeture immédiate de l’abattoir.


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Des pratiques d’abattage défaillantes et cruelles


Les vidéos révèlent un véritable chaos dans la gestion des animaux, particulièrement en ce qui concerne les cochons et les bovins. Les principales défaillances constatées sont les suivantes.

Abattage des cochons :

  • le restrainer, un tapis mécanique censé maintenir les animaux en position serrée avant l’abattage, n’immobilise pas correctement les animaux,
  • la pince à électronarcose censée étourdir les animaux est défectueuse,
  • des cochons s’enfuient au moment de leur étourdissement, ramenés à coups de pied ou repoussés avec un aiguillon électrique.

Résultat : des souffrances évitables pour les animaux et de nombreux cochons saignés et suspendus alors qu’ils sont encore sensibles et conscients.

D’un point de vue sanitaire, les pratiques sont là aussi problématiques : par exemple, un cochon déjà saigné tombe de la chaîne d’abattage, il est tiré au sol et raccroché sur la chaîne.

Abattage des bovins :

  • Le box d’immobilisation est inadapté aux différents gabarits d’animaux,
  • la tête des animaux est mal immobilisée lors de l’étourdissement au pistolet à tige perforante,
  • on constate une absence systématique de contrôle de la perte de sensibilité et de l’inconscience avant leur suspension pour la saignée,
  • les bovins étourdis tombent directement sur un simple tapis, trop court, qui fait office de table d’affalage.

Ces dysfonctionnements graves contredisent les promesses de mise en conformité faites lors de la réouverture de l’abattoir en mai dernier.


Une fermeture administrative d’un mois au printemps 2024


Deuxième abattoir de Haute-Garonne, l’abattoir du Comminges de Boulogne-sur-Gesse avait perdu son agrément sanitaire en avril 2024, après une inspection menée à l’été 2023 qui avait révélé des « écarts significatifs par rapport aux règles d’hygiène, de protection animale et environnementale ». Malgré des inspections régulières, la situation ne s’était pas améliorée, et l’abattoir avait été temporairement fermé.


Une reprise de l’activité malgré la planification de travaux colossaux


Un mois seulement après sa fermeture, l’abattoir a néanmoins été autorisé à rouvrir, le 15 mai 2024, la préfecture ayant indiqué que l’exploitant avait mis en œuvre des « actions correctives ».

Alors que l’abattoir est censé être sous « étroite surveillance » des services vétérinaires, les pratiques d’abattage restent hors de contrôle. D’un côté, les autorités affirment que des actions correctives ont été mises en place ; de l’autre, des millions d’euros sont budgétisés pour réaliser des travaux de mise aux normes, prouvant ainsi l’inadéquation des mesures prises jusqu’à présent.


L214 réclame la fermeture d’urgence de l’abattoir


Face à ces éléments, L214 dépose une plainte pour mauvais traitements auprès du procureur de la République de Saint-Gaudens. L’association demande également la fermeture d’urgence de l’abattoir du Comminges de Boulogne-sur-Gesse, qui persiste à fonctionner dans des conditions contraires à la réglementation concernant la mise à mort des animaux et les aspects sanitaires.

Pour Sébastien Arsac, cofondateur et responsable des enquêtes de L214 :« La réouverture de l’abattoir du Comminges malgré des preuves flagrantes de maltraitance animale démontre une nouvelle fois l’échec des autorités à faire appliquer la réglementation. Ce qui se passe dans cet abattoir est inacceptable et nécessite une réaction ferme. Nous demandons la fermeture immédiate de cet établissement, avant qu’il ne devienne le symbole de l’impunité dans l’industrie de la viande.»


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