« Ross », un poulet géant et difforme, symbole des profits de LDC générés aux dépens des poulets
Ce jeudi 22 août, L214 déploiera un gigantesque poulet (5 m de hauteur et 11 m de largeur) dans le centre-ville de Sablé-sur-Sarthe à l’occasion de l’assemblée générale des actionnaires de LDC, qui se tiendra au siège du groupe.
Par cette action, l’association demande à LDC d’en finir avec les pires pratiques d’élevage des poulets. Les militants de L214 seront munis d’une banderole portant le slogan « LDC s’enrichit sur la souffrance des poulets ». Ils distribueront des tracts en forme de billets de banque aux passants, aux actionnaires et aux salariés, pour dénoncer les profits spectaculaires que réalise le groupe au détriment des animaux.
→ Télécharger le tract distribué aux passants (libre de droits)
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Une nouvelle année de profits records pour le groupe LDC
Au titre de l’exercice 2023-2024, sur fond d’inflation, le groupe LDC affiche un résultat net en progression de 35,5 %. De mars 2023 à février 2024, son bénéfice net équivaut ainsi à 304,4 millions d’euros et son chiffre d’affaires, en progression lui aussi, est porté à 6,2 milliards d’euros.
Avec 4,45 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur la même période, le pôle Volaille est le moteur des bénéfices du groupe : LDC abat environ 300 millions de poulets chaque année, soit 40 % du marché des oiseaux d’élevage en France. Ils sont destinés à fournir des marques du groupe bien connues : Le Gaulois, Marie ou encore Maître CoQ.
Selon le magazine Challenges, la famille Lambert, principale actionnaire, est la 132e fortune française avec un capital évalué à 1 milliard d’euros, en augmentation de 27 % en un an. Ces profits colossaux offrent amplement à LDC la capacité de faire évoluer ses pratiques d’élevage pour réduire les souffrances infligées aux poulets.
Entassés, sélectionnés génétiquement, malades… les poulets endurent le pire pour LDC
La majorité des poulets élevés pour LDC sont issus d’une sélection génétique poussée qui cause de nombreuses pathologies : malformations, développement musculaire insuffisant, anomalies cardiaques, boiteries. Ross, le prénom donné au poulet géant qui sera déployé à Sablé-sur-Sarthe, fait écho à la souche de poulets « Ross 308» qui est largement exploitée par le groupe LDC. Ces poussins atteignent leur taille adulte en seulement 35 jours, soit 4 fois plus rapidement qu’en 1950.
Déplumé, blessé, peinant à supporter son propre poids, Ross incarne les poulets difformes de la souche Ross 308 utilisés pour les marques Le Gaulois, Maître CoQ et Marie. Sa taille démesurée, qui donne la sensation qu’il est à l’étroit dans la ville de Sablé-sur-Sarthe, vient rappeler que les poulets présents dans les élevages de LDC peuvent être entassés jusqu’à 20 par mètre carré, dans des hangars fermés, sans accès ni à la lumière naturelle ni au plein air.
Depuis 2018, L214 a révélé pas moins de 6 enquêtes dans des élevages de poulets appartenant au groupe LDC :
- 2018, Vendée, Maître CoQ
- 2021, Maine-et-Loire, Maître CoQ
- 2021, Mayenne, Le Gaulois
- 2022, Sarthe, Le Gaulois
- 2023, Finistère, Doux
- 2023, Mayenne, Le Gaulois
L214 demande à LDC de s’engager contre les pratiques les plus cruelles
Alors que 120 entreprises agroalimentaires françaises se sont déjà engagées contre ces pratiques en signant le European Chicken Commitment, le géant de l’agroalimentaire LDC refuse d’appliquer ces demandes minimales pour réduire les souffrances des poulets, comme la réduction des densités d’élevage et l’emploi de souches génétiques moins néfastes pour les oiseaux.
Pour Léo Le Ster, chargé de campagnes pour L214 :
« Avoir recours aux pires pratiques de l’élevage intensif des poulets rapporte gros à LDC, qui réalise cette année encore des bénéfices records. Mais ces profits sont le résultat de terribles souffrances subies par les poulets élevés pour les marques du groupe. En cette journée d’assemblée générale, nous appelons les actionnaires du groupe LDC à prendre des mesures concrètes contre l’élevage intensif des poulets. »
Les arguments trompeurs de LDC
Pour expliquer son manque d’engagement, LDC brandit des arguments trompeurs comme la création de son propre label Nature d’Éleveurs : celui-ci autorise pourtant le recours à des densités très élevées pouvant autoriser jusqu’à 20 oiseaux par mètre carré et l’emploi des souches à croissance ultra rapide, comme la Ross 308.
Le groupe se targue également d’être le n° 1 du plein air et des souches à croissance plus lente. Cette situation est simplement due au fait que LDC est de loin le premier producteur de poulets en France, tandis que l’immense majorité de ses poulets sont élevés selon le modèle intensif : croissance rapide, claustration totale. LDC est bel et bien n° 1 français de l’élevage intensif. Ce statut de leader implique de grandes responsabilités. LDC, qui présente une nouvelle fois aujourd’hui des résultats records, se doit de respecter la demande sociétale des Français, et de tourner définitivement le dos à ces pratiques d’un autre temps.
Lieu de l’action
72300 Sablé-sur-Sarthe
Heure et lieu de rendez-vous : nous contacter