Le RN au pouvoir promet un recul de la condition animale et des droits humains fondamentaux
La perspective d’une accession au pouvoir du Rassemblement national a de quoi inquiéter fortement une association comme L214. Le projet du RN promet en effet un recul de la condition animale, une répression accrue des lanceurs d’alerte et une dégradation des droits fondamentaux.
Apartisane, L214 rejoint dans ces circonstances exceptionnelles les voix qui appellent à faire barrage à l’extrême droite. Empathie, justice, équité et solidarité : L214 porte ces valeurs fondamentales pour tous les êtres doués de sensibilité, c’est-à-dire les animaux, humains compris.
Quelle politique pour les animaux en fonction des partis ?
Comme à chaque scrutin électoral, L214 porte un regard critique sur l’ensemble des projets portés par les différentes formations politiques au travers de son observatoire Politique & Animaux : celui-ci donne un éclairage sur les prises de position des députés sortants et des partis candidats, offrant un indicateur des actions qui pourraient être entreprises en cas d’accès au pouvoir.
Dans ce contexte politique particulier, la précipitation de ces élections nuit au décryptage des programmes. La question animale semble être abordée uniquement dans le programme du Nouveau Front populaire, dans ce paragraphe :
« Rompre avec la maltraitance animale :
- Sortir des fermes-usines, améliorer le bien-être animal et interdire l’élevage en cages d’ici la fin de mandature. »
Le RN au pouvoir : quel avenir pour les animaux ?
Comme il est question d’un possible accès au pouvoir de l’extrême droite, nous nous concentrons ici sur les positions du Rassemblement national.
Le RN ne s’est jamais distingué par un quelconque engagement en faveur des animaux. Pour quiconque considère que la condition animale ne se borne pas à l’abattage sans étourdissement, le projet porté par le RN sur la question animale est creux, pour ne pas dire hostile à toute évolution pour les millions d’animaux élevés, abattus ou pêchés pour la consommation alimentaire.
Au-delà de la note catastrophique de 5,7/20 de Jordan Bardella sur l’observatoire Politique & animaux, le bilan des élus RN, sauf exceptions, est parlant. Le RN s’inscrit dans la lignée de la politique délétère menée par la majorité présidentielle et les gouvernements précédents :
- défense de l’élevage intensif : opposition à l’encadrement des émissions industrielles des élevages avicoles et porcins, opposition aux recommandations de la Cour des comptes sur la réduction du cheptel bovin, défense du gavage dans la production de foie gras… (voir les votes du RN à l’assemblée nationale sur l’élevage intensif) ;
- obstruction au développement des alimentations végétariennes : refus de faire évoluer l’offre végétarienne en restauration scolaire (voir les votes du RN à l’assemblée sur les menus végétariens).
Les précédents gouvernements et majorités parlementaires n’ont pas brillé par leur engagement pour les animaux.
Récemment, le ministère de l’Agriculture a publié deux décrets qui rendent encore plus faciles la création ou l’extension d’élevages intensifs :
- diminution des délais de recours auprès des tribunaux administratifs ;
- augmentation des seuils d’autorisation permettant de s’affranchir des études d’impacts.
Une arrivée de l’extrême droite au pouvoir pourrait aggraver la situation, retardant encore la nécessaire évolution de nos modèles agricoles et alimentaires.
L’extrême droite menace les défenseurs des animaux
Depuis plusieurs années, à de multiples reprises, des députés du RN tout comme plusieurs membres des groupes LR, Renaissance, Modem, Liot ou encore Horizons ont déposé ou voté des amendements visant à criminaliser les lanceurs d’alerte ou à pénaliser fiscalement les donateurs des associations relayant notamment les images d’élevage et d’abattoirs. Le RN a voté en bloc en faveur de cette répression en octobre 2022, Marine Le Pen s’étant félicitée dans un tweet de son adoption en commission.
→ Voir par exemple lors du projet de loi de finances 2023
Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 : « Faire émerger puis continuer à faire exister la question animale dans le débat public n’a jamais été simple. Cela oblige à prendre des risques, à être la cible constante d’attaques. La menace qui plane sur les lanceurs d’alerte est réelle : en fonction des résultats aux élections législatives, défendre les animaux pourrait devenir encore plus compliqué, voire impossible. »
L214 défend les animaux, y compris les humains
Depuis ses débuts en 2008, L214 est apartisane, indépendante de tout parti ou courant politique. À chaque échéance électorale depuis 2012, elle analyse sur son site Politique & Animaux les mesures portées par les différentes formations politiques sur la question animale, permettant à tous les citoyens et citoyennes de se forger leur propre opinion pour voter en toute conscience.
Néanmoins, apartisanisme n’est pas neutralité, a fortiori quand empathie, justice, équité et solidarité sont davantage menacées. Au regard de ces valeurs fondamentales, L214 s’oppose à l’accès au pouvoir des personnes et des partis dont le projet est d’accroître les inégalités ou d’encourager les discriminations.
Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 :
« La question de notre rapport aux animaux est une question de première importance : on parle du sort de milliards d’êtres doués de sensibilité. En France, 3 millions d’animaux sont tués chaque jour dans les abattoirs, 8 sur 10 proviennent d’élevages intensifs. Faire reculer les pires pratiques, faire diminuer le nombre d’animaux tués via l’élevage ou la pêche devraient être des priorités politiques au regard des conséquences sur les animaux, les humains et l’environnement.
L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir empêchera ces évolutions majeures. Par ailleurs, le RN cherchera également à nuire, comme il le fait depuis des années, aux associations comme L214 qui œuvrent à montrer la réalité et à agir pour les animaux.
Quel que soit le résultat de ces élections, nous continuerons de nous battre pour faire vivre la question animale dans le débat public, nous continuerons d’exiger des changements concrets, nous prônerons des changements sociétaux majeurs concernant le modèle agricole et alimentaire tout en veillant à ne laisser personne de côté.
Les animaux ont besoin d’union et d’empathie, notre société aussi. »