La banalisation de la violence dans l’élevage intensif est totale
Ce jeudi 11 avril, le tribunal judiciaire d’Auxerre a rendu sa décision concernant l’élevage de cochons exploité par la SCEA Les Tremblats II à Annay-sur-Serein, dont L214 avait diffusé des images en août 2021 :
- Seulement 1 000 euros avec sursis pour avoir massacré une truie à coups de masse, avant de l’abattre au fusil de chasse après une nuit d’agonie.
- Aucune peine prononcée pour les coups de tournevis, le claquage des porcelets, la castration par déchirement des tissus, la caudectomie systématique, l’absence d’accès permanent à l’eau, l’absence de matériaux manipulables, etc.
L214 est abasourdie par ce décalage entre la gravité des faits et la clémence de la décision.
Pour rappel, c’est Grégory, un ex-employé de l’élevage, qui a alerté L214 sur les actes de maltraitance dont il a été témoin quotidiennement dans cet établissement entre 2019 et 2022.
Malgré les infractions relevées par les services vétérinaires de l’État suite à la plainte de L214, seul le massacre d’une truie défoncée à coups de masse, qui a agonisé toute une nuit avant d’être achevée au fusil le lendemain, a fait l’objet d’une condamnation, qui plus est dérisoire.
Le fait pour un professionnel d’exercer ou de laisser exercer sans nécessité des mauvais traitements envers des animaux placés sous sa garde est pourtant puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende au titre de l’article L. 215-11 du Code rural et de la pêche maritime.
→ Lire notre communiqué de presse à propos de l’audience
Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 : « Nous sommes révoltés par ce grand écart entre la gravité des infractions, les sanctions prévues par les textes et la petite tape sur les doigts que constitue l’amende (avec sursis !).
Et que dire de la relaxe des autres prévenus ? Défauts de soins, castrations par déchirement des tissus ou coups de pile électrique : le modèle d’élevage intensif est parvenu à normaliser la violence envers les animaux dans les élevages.
Il y a urgence à sortir de l’élevage intensif ! Cette course effrénée à la production de viande, ce sont les animaux qui la paient au prix fort. Nous appelons l’État et l’agro-industrie à engager sans délai un tournant pour faire évoluer le modèle alimentaire français. Réduire de 50 % le nombre d’animaux tués d’ici 2030 est un objectif concret, réaliste, et bénéfique pour tous. »