Le groupe LDC assigne L214 en justice


Une procédure-bâillon pour empêcher d’informer les consommateurs sur les conditions d’élevage du groupe

Le groupe LDC, n°1 du poulet en France et propriétaire de la marque Le Gaulois, assigne L214 en référé d’heure à heure (procédure d’urgence). L’audience se tiendra ce mardi 20 février à 15 h 30 au tribunal judiciaire de Strasbourg.

Cette assignation survient quelques jours après une action solennelle à Paris, en présence de l’animateur Nagui, montrant les dommages causés aux poulets par la croissance ultra-rapide due à la souche génétique utilisée par la marque.
Le groupe cherche à mettre un terme, par le biais d’une procédure-bâillon, à la mission d’information de L214 sur les conditions d’élevage des poulets et maintenir les citoyens dans l’ignorance des torts qu’il cause aux animaux.

→ En savoir plus sur l’action solennelle avec Nagui à Paris

Par ce référé, LDC veut faire interdire la distribution par L214 de stickers repositionnables et non-dégradants à coller sur les barquettes Le Gaulois en magasins, informant de la croissance ultra-rapide de ces poulets à la génétique altérée, ainsi que toute communication par L214 autour de cette opération.

→ En savoir plus sur l’action en cours


Des souches ultra-rapides pour des bénéfices ultra-rapides au détriment des poulets

Par ces actions de stickage et de tractage, L214 répond à une mission d’utilité publique : informer sur les conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux. Une mission d’information nécessaire au vu du silence de LDC sur les souffrances des poulets et des attentes citoyennes : 85 % des Français considèrent que les informations figurant actuellement sur les emballages ne sont pas suffisamment claires quant aux conditions d’élevage et d’abattage des poulets (IFOP, 2018).

Non, les poulets ne dansent pas le French cancan !

Depuis 2019, L214 a entrepris un dialogue avec LDC mais qui a cessé, à l’initiative de LDC, en décembre 2020. L214 a mené un travail de recherches et d’enquête minutieux afin d’avoir la communication la plus exacte et sourcée possible pour établir les conditions d’élevage de la majorité des poulets de chair commercialisés par le groupe et ses marques. C’est forte de ces données fiables que l’association a mené des actions pacifiques afin de contrebalancer les publicités et les discours marketing de LDC à l’égard du grand public et des consommateurs, et de faire connaître l’absence d’engagement du groupe contre les pires pratiques d’élevage des animaux.

→ Enquête en 2021 sur le plus grand élevage de poulets Le Gaulois

→ Enquête en 2022 sur un élevage intensif qui approvisionne Le Gaulois


Rendre visible les attentes citoyennes

En mettant à disposition des citoyens des stickers à positionner sans endommager le packaging sur des barquettes le Gaulois, L214 répond à une demande citoyenne d’informations et donne la possibilité aux consommateurs d’exprimer leur souhait de ne pas faire souffrir inutilement les animaux. Par ce geste, les citoyens demandent alors publiquement à LDC de s’engager pour l’European Chicken Commitment (ECC) comme l’ont fait de très nombreuses entreprises.

LDC est arc-boutée sur l’utilisation de souches à croissance ultra-rapide pour des bénéfices ultra-rapides : l’entreprise a pourtant largement les moyens financiers de s’engager, ayant enregistré en 2023 des bénéfices record de 290 millions d’euros, en hausse de 21 % par rapport à 2022.


Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de l’association L214 : « Réduire L214 au silence, l’intimider, c’est l’objectif de LDC avec cette action en justice. L214 porte la voix des animaux, en l’occurrence celle des poulets de chair qui sont élevés et abattus dans des conditions abominables. En attaquant des lanceurs d’alerte qui ne cherchent qu’à informer le grand public sur la réalité des élevages intensifs LDC, cet acteur économique de premier plan se place du mauvais côté de l’histoire.
Pourtant, la demande portée par notre association est mesurée : s’engager sur l’ECC est réaliste, d’ailleurs tous les distributeurs l’ont fait (Carrefour, Lidl, Auchan etc.) pour leurs propres marques.
Au lieu de réduire les pires pratiques d’élevage et de s’engager concrètement pour les poulets, LDC a choisi l’attaque, une preuve de plus qu’il fait passer ses intérêts économiques avant toute considération éthique.
Les consommateurs ont le droit de savoir ce qui se cache derrière une marque qui maquille la vérité avec des publicités mensongères où les poulets dansent le french-cancan alors que la réalité est tout autre. L214 porte haut et fort son droit d’informer et d’alerter l’opinion publique à ce sujet : pour les animaux et pour les consommateurs. »

Pour Nagui, animateur de radio et de télévision, présent lors de l’action sur l’esplanade du Trocadéro du 15 février 2024 :
« Le sort des animaux me touche à titre personnel et c’est pourquoi j’ai souhaité prendre part à cette action montrant les conséquences de la sélection génétique effrénée des poulets.
Les entreprises doivent prendre leurs responsabilités. Il faut pouvoir dire quand elles dépassent les bornes.
Quand on voit un poulet étiqueté Le Gaulois, on pense tradition française, élevage paysan. Ce n’est absolument pas le cas. Rétablir la réalité des conditions d’élevage et d’abattage, c’est primordial. Cette procédure baillon est décevante de la part de LDC qui, au lieu de tout simplement s’engager pour les animaux, préfère attaquer une association en justice. »


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