GIEC : 64 % des Français prêts à réduire la viande de 50%

Le 04/04/2022

Un des leviers les plus efficaces selon le GIEC


Le troisième volet du rapport des experts climat de l’ONU (GIEC) est paru ce lundi 4 avril : la réduction de la production et de la consommation de viande et d’autres produits animaux font partie des pistes les plus efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Un levier puissant déjà suggéré par le passé par le GIEC et par d’autres organismes scientifiques, qu’il devient urgent de saisir à la veille de l’élection présidentielle.

Dans son rapport technique, le GIEC souligne que « le plus grand potentiel par transition proviendrait du passage à des régimes tournés vers les protéines végétales » parce que ces régimes émettent moins de gaz à effet de serre.

L’alimentation plus végétale fait consensus dans la communauté scientifique

De nombreuses études scientifiques se sont déjà intéressées à des scénarios où l’on diminuerait la consommation de viande :

  • étude du CNRS (2021) : les chercheurs démontrent que l’Europe pourrait être autosuffisante à condition de diminuer sa production de produits animaux de moitié et de passer à des apports en protéines d’origine animale pour 30 % et d’origine végétale pour 70 %, au lieu de 70 % animal et 30 % végétal comme c’est le cas actuellement en Europe ;
  • comparaison de 16 scénarios d’alimentation durable par Solagro (2022) : les auteurs concluent que la réduction des protéines animales et de l’élevage constitue « une voie très claire » pour aller vers la neutralité climatique ;
  • étude de l’INRAE (2022) : pour les autrices, « Augmenter la fréquence des repas végétariens jusqu’à 12 repas sur 20 et servir du poisson et des viandes blanches aux autres repas semble être le meilleur compromis pour réduire de moitié les EGES des repas scolaires » ;
  • étude Transition 2050 de l’ADEME (2022) : quatre scénarios pour aller vers la neutralité carbone qui intègrent tous une diminution de la consommation de viande dans le volet Alimentation.

La France en retard sur ses voisins

Contrairement à ses voisins européens, la France n’a pas pris d’engagement pour réduire la production et la consommation de viande.

Présidentielle : la végétalisation de l’alimentation, une priorité

La grippe aviaire qui a déjà entraîné l’abattage de plus de 14 millions d’oiseaux en France, la Bretagne qui subit un épisode de pollution de l’air important dû notamment à l’ammoniac des épandages, soulignent encore qu’il est urgent d’engager une végétalisation de l’alimentation et la sortie de l’élevage intensif.

Condition animale, risques sanitaires, climat, biodiversité, déforestation, souveraineté alimentaire, détresse des éleveurs… : les arguments en faveur d’une interdiction de l’élevage intensif et d’une baisse de la consommation de viande et autres produits animaux sont nombreux. Pourtant, peu de candidats à la présidentielle se sont saisis de cette question. Notre site Politique & Animaux décrypte les engagements des candidats sur cette question.
Ce nouveau rapport du GIEC est l’occasion de rappeler l’urgence à sortir de ce modèle, et l’impératif pour le prochain gouvernement de faire du changement agricole et alimentaire une priorité du quinquennat.

→ Voir le classement des candidats sur la condition animale

→ Voir les engagements attendus

Les Français prêts au changement !

64 % des Français sont favorables à la mise en œuvre de politiques publiques amenant à réduire de 50 % la consommation de viande et de poisson en 5 ans.
Aucun clivage à déplorer : ruraux, citadins, toutes tendances politiques confondues s’accordent sur cette mesure ambitieuse.
(ruraux : 64 % ; Grandes villes : 63 % ; Extrême gauche : 78 % ; Gauche : 75 % ; Centre : 64 % ; Droite : 64 % ; Extrême droite : 55 %).

→ Sondage Yougov de février 2022

Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 : « Le GIEC a martelé qu’il fallait agir vite et efficacement si nous voulons limiter les effets du changement climatique. Il a également souligné que ne pas investir maintenant nous coûterait bien plus cher plus tard.
Un des leviers les plus efficaces consiste, pour les pays comme la France, à réduire sa production et sa consommation de produits d’origine animale.
64 % des Français sont favorables à la mise en œuvre de politiques publiques amenant à réduire de 50 % la consommation de viande et de poisson en 5 ans.
Quel président sera à même de les accompagner ?
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