Le 01/06/2021
Place de la République à 13 h 30
L214 et les associations locales FLANER, F.L.A.N.D.R.E.S au nom de la Terre, AIVES, PHEA organisent le 5 juin une grande marche citoyenne à Lille pour interpeller Michel Lalande, préfet du Nord et de la région, sur les nombreuses problématiques causées par l’élevage intensif.
La Confédération paysanne sera également présente. Les manifestants demanderont un moratoire immédiat afin de geler les nouvelles constructions destinées à élever des animaux sans accès au plein air.
À Robecq (cochons), à Offekerque, Rexpoëde, Noordpeene, Pihem, Steenwerck, Nieppe (poulets de chair), à Bourbourg (dindes), à Pitgam, Rubrouck et Ochtezeele (poules pondeuses), à Catillon-sur-Sambre (vaches), à Boulogne-sur-Mer (saumons), le développement de l’élevage intensif dans les Hauts-de-France est particulièrement alarmant, et les oppositions citoyennes s’organisent.
→ Voir la carte des mobilisations en cours
La récente enquête de L214 concernant la demande d’extension d’un élevage intensif de poulets à Pihem dans le Pas-de-Calais a dévoilé la souffrance des animaux, mais aussi l’aberration économique de tels projets. La pétition demandant au préfet de ne pas accorder l’autorisation à cette extension a récolté plus de 70 000 signatures.
Malgré les mobilisations citoyennes et les avis défavorables rendus par les municipalités, les projets d’élevages intensifs reçoivent l’aval des préfectures. Ce fut le cas dernièrement pour le projet d’élevage de poulets sur la commune de Steenwerck.
Samedi, un village associatif accueillera les participants à partir de 11 h 30, place de la République. Une marche dans les rues de Lille débutera à 13 h 30 (voir l’événement Facebook).
Ce rassemblement sera l’occasion de faire connaître au public la position des différents candidats aux élections régionales sur le développement des élevages intensifs. À ce jour, Karima Delli (EELV) et Audric Alexandre (Parti des citoyens européens) se sont engagés à agir concrètement contre l’élevage intensif en signant des mesures de la charte « Une région pour les animaux ».
Afin de dénoncer ce modèle d’élevage délétère, une tribune sera publiée pour appuyer cette mobilisation.
Pour Sébastien Arsac, cofondateur de l’association L214 :
« Sortir de l’élevage intensif relève de l’intérêt général. Cette demande est portée par 88 % des Français.
Les ravages de l’élevage intensif ne sont plus à démontrer : les animaux, l’environnement, la santé publique, les salariés de l’agroalimentaire et le monde agricole en subissent les lourdes conséquences. Les Hauts-de-France sont en train de devenir une petite Bretagne. Stoppons cette folie. Il y a urgence à sortir de l’ère de l’élevage intensif et à réduire notre consommation de viande et d’autres produits animaux. »
Les Hauts-de-France, réservoir de projets d’élevages intensifs
En France, 80 % des animaux abattus ont vécu confinés dans des élevages intensifs. Au lieu d’inverser la tendance, les filières continuent de favoriser l’installation de nouveaux élevages intensifs ou leur extension. Bien que toutes les espèces animales soient concernées, une augmentation des projets concernant les poulets est notable dans les Hauts-de-France.
En cause notamment, le couvoir David, entreprise belge qui a récemment ouvert un site à Looberghe, dans lequel il fait naître 600 000 poussins par semaine. Il prévoit de fournir entre 50 et 70 nouveaux élevages de poulets dans la région.
Les élections régionales, une occasion pour s’engager
L214 propose aux candidats tête de liste aux élections régionales de signer la charte « Une région pour les animaux ». Cette charte regroupe des mesures concrètes et ambitieuses. Sur la question de l’élevage intensif, elle propose entre autres :
- l’orientation des aides de la région (les fonds FEADER, le PDRR, le SDREA, le SDRAM) et de tout autre levier pertinent en faveur d’une sortie régionale de l’élevage intensif (élevages privant les animaux terrestres d’accès au plein air, élevages piscicoles, etc.) et l’adoption en conseil régional d’un vœu demandant un moratoire et une sortie nationale de ce mode d’élevage ;
- pour les collèges et lycées, d’exclure de la commande publique l’ensemble des produits animaux issus de l’élevage intensif et l’adoption d’une offre végétarienne ou végétalienne une fois par semaine minimum.
Les prises de position des candidats seront affichées sur le site Politique & Animaux. Les citoyens sont invités à interpeller les six candidats de la région Hauts-de-France, en se rendant sur la page Politique & Animaux « Élections régionales 2021 » en leur demandant de signer la charte ou en les félicitant de l’avoir signée.
Un site internet pour accompagner les mobilisations
Afin de favoriser les mobilisations locales contre les projets d’élevages intensifs, L214 a conçu un site internet mettant à disposition de nombreux outils pour organiser des manifestations, utiliser les voies de recours administratives et judiciaires, encourager l’échange d’expériences entre les collectifs.
Et parce qu’il est urgent d’obtenir un moratoire sur ce mode d’élevage, l’association a également mis en ligne une pétition adressée au ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, au ministre de la Transition écologique et aux parlementaires.