Le 18/03/2021
Le manque de volonté politique retarde l’indispensable végétalisation de l’alimentation
En commission spéciale pour l’examen du projet de loi Climat résilience, les députés de la majorité ont reporté le débat sur l’introduction d’une option végétarienne quotidienne dans l’ensemble de la restauration collective, restant sur la proposition peu ambitieuse du gouvernement d’une expérimentation volontaire.
Sous prétexte d’attendre le résultat de l’expérimentation Egalim, les députés de la majorité ont repoussé la discussion sur la végétalisation de la restauration collective à la séance plénière, en retirant leurs amendements. La commission a ainsi approuvé « une expérimentation sur la base du volontariat à partir de septembre 2021 », proposition du gouvernement, en expédiant le débat autour des amendements qui proposaient de rendre obligatoire cette option, comme le préconisait la Convention citoyenne pour le climat.
Une expérimentation est légitime, mais elle a déjà eu lieu : plusieurs évaluations ont déjà souligné le succès des premières options mises en place dès 2014. Les députés auraient dû se saisir de l’expérience de plus de 200 villes et des dizaines de structures comme les CROUS, hôpitaux, lycées, etc. pour voter en faveur de l’obligation d’une option végétarienne à chaque repas, si importante face au défi écologique (voir l’étude de Greenpeace).
Comme l’ont démontré des milliers d’études scientifiques, la végétalisation de notre alimentation est un axe central de la lutte contre le changement climatique : manger végétarien est l’écogeste le plus efficace – et de loin – pour lutter contre le changement climatique puisqu’il représente à lui seul 40 % de l’impact total atteignable par des gestes individuels (voir l’étude de Carbone 4).
En plus de permettre aux gens qui ne souhaitent pas manger de viande d’avoir accès à un repas équilibré, l’option végétarienne est aussi un moyen d’engager le changement de modèle agricole qui permettra de réduire la souffrance animale, les risques sanitaires et d’autres impacts liés à l’élevage. La généralisation d’une option végétarienne quotidienne dans l’ensemble de la restauration collective est un premier pas indispensable qui doit être accompagné par l’État.
Face au défi climatique, L214 demande aux députés de faire preuve d’ambition lors des discussions en plénière en votant la pérennisation de la journée hebdomadaire végétarienne issue de l’expérimentation Egalim et en votant l’instauration d’une option végétarienne quotidienne dans l’ensemble de la restauration collective.
Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 : « Les expérimentations sur la base du volontariat ont déjà fait la preuve de leur inefficacité comme dans le cas du contrôle vidéo en abattoir, aujourd’hui déployé par 4 abattoirs… sur 1 000. Face au défi climatique, il faut cesser de tergiverser : il est urgent de réduire la consommation de viande et d’autres produits animaux à grande échelle si l’on veut respecter notre engagement de réduire d’au moins 40 % nos émissions de GES d’ici 2030. Les citoyens ont bien compris cet enjeu : ils sont de plus en plus nombreux à végétaliser leur alimentation. La Convention citoyenne pour le climat doit être écoutée et soutenue : la transition écologique ne pourra pas se faire sans végétaliser notre alimentation ! »