Le 10/03/2021
La condition animale doit prendre la place qui lui revient au niveau européen
L214 et 15 associations venant de toute l’Union européenne lancent aujourd’hui, mercredi 10 mars, une campagne de mobilisation pour demander que le bien-être animal figure explicitement dans l’intitulé du poste de la commissaire européenne à la Santé et à la Sécurité alimentaire. Le but : inscrire la condition animale comme un sujet de premier plan pour l’Union européenne. Une pétition commune adressée aux différentes institutions de l’Union européenne est lancée aujourd’hui sur euforanimals.eu pour faire entendre cette demande.
À ce jour, la commissaire européenne à la Santé et à la Sécurité alimentaire, Stella Kyriakides, est théoriquement responsable du « bien-être animal », mais cette compétence n’est pas inscrite dans son intitulé de poste. Cette absence met en évidence le manque d’engagement des institutions européennes sur la question animale.
Au-delà du symbole, un changement d’intitulé pourrait encourager les institutions européennes à se montrer plus ambitieuses et proactives sur la protection des animaux, notamment des animaux d’élevage. En effet, les quelques textes visant à réglementer l’élevage, le transport ou l’abattage ne sont que partiellement respectés, comme le montrent les enquêtes de L214.
L’exemple de la Belgique, où depuis 2014 le bien-être animal est une compétence de trois ministres de gouvernements régionaux (Wallonie, Bruxelles et Flandre), montre que l’attribution explicite de cette compétence à des ministres entraîne une législation et une politique bien plus progressistes (interdiction de l’abattage sans étourdissement en Wallonie et en Flandre, fin des élevages de poules pondeuses en cage en Wallonie, etc.).
94 % des citoyens européens pensent qu’il est « important de protéger le bien-être des animaux d’élevage », selon l’Eurobaromètre 2016. Malgré cette quasi-unanimité, la condition animale est systématiquement reléguée au second plan lors des grandes décisions de la Commission européenne. Les intérêts économiques prévalent trop souvent sur la protection des animaux alors même que les citoyens sont en attente d’actions fortes et concrètes pour eux.
Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 : « Via des directives et des règlements, l’Europe a encadré certaines activités d’élevage, de transport et d’abattage. Néanmoins, depuis 2007, aucune mesure n’est venue faire reculer les pires pratiques. La place des animaux en Europe est encore très loin des attentes des citoyens. Il est grand temps que la protection des animaux entre pleinement dans le champ d’action d’un commissaire européen et ouvre à des avancées concrètes. »