Poulets : Domino’s Pizza prend un premier engagement

Le 08/12/2020

Suite à un an de campagne de L214, Domino’s Pizza, leader de la pizza en France, a pris un premier engagement contre les pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets. Une première avancée insuffisante pour L214, qui demande également un engagement sur une part de plein air.

L214 a déployé depuis fin 2019 une campagne d’ampleur et révélé, en juillet dernier, une enquête dénonçant les approvisionnements brésiliens de l’enseigne. L’association demande aux entreprises un engagement sur les critères du European Chicken Commitment ainsi que d’inclure une part de plein air pour les approvisionnements en viande de poulet. L’enseigne s’est engagée sur le premier point mais ne s’est toujours pas engagée à accorder un accès extérieur aux poulets.

Un premier engagement

Baisse des densités dans les élevages, poulets à croissance moins rapide, lumière naturelle, enrichissement du milieu de vie, fin de l’accrochage des animaux vivants sur la chaîne d’abattage : ces critères, rassemblés dans le European Chicken Commitment et soutenus par une trentaine d’associations de défense des animaux en Europe, dont L214, visent à faire disparaître les pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets. Domino’s Pizza s’est engagé à les respecter d’ici 2026.

… mais un engagement incomplet

De manière additionnelle, L214 demande aux enseignes d’inclure une part d’approvisionnements en poulets issus d’élevages plein air ou dotés d’un jardin d’hiver. Contrairement à de nombreuses enseignes comme Courtepaille, Pizza Paï, La Mie Câline ou encore Paul, Domino’s Pizza a refusé de tourner le dos à l’enfermement à vie des poulets.

→ Voir l’engagement de Domino’s Pizza

Un engagement suite à une campagne d’ampleur épinglant les pratiques de Domino’s Pizza

Action L214


Actions de bénévoles L214
(album photo libre de droits)

Affiches, camion publicitaire, actions devant le siège social et devant des dizaines de magasins, vidéos parodiques, pétition, enquête… Cet engagement survient après un an de campagne de l’association L214.

L’enquête dénonçant les approvisionnements en poulet d’élevage intensif brésilien chez Domino’s Pizza a été vue plus de 750 000 fois sur Facebook et a été largement diffusée dans les médias.

→ Voir la vidéo Domino’s : poulet origine Brésil

→ Galerie photo des mobilisations (libre de droits)

La pétition appelant Domino’s Pizza à s’engager a recueilli près de 90 000 signatures. Un appel seulement à moitié entendu par l’enseigne.

Pour Brigitte Gothière, porte-parole de l’association L214 : « Les demandes portées auprès des entreprises par L214 sont réalistes et largement soutenues : 93 % des Françaises et Français sont opposés à l’enfermement à vie des poulets (IFOP, 2018). De nombreuses entreprises ont déjà pris le pli de ces avancées. Nous appelons Domino’s Pizza à s’engager pleinement en incluant une part d’élevage plein air dans leurs approvisionnements. »


Où en sont les autres enseignes ?

Contrairement à Domino’s Pizza, plusieurs autres enseignes ont déjà publié un engagement complet contre les pires pratiques d’élevage intensif des poulets, et incluant une part de plein air. C’est notamment le cas de Courtepaille, Pizza Paï, La Mie Câline ou encore Paul.

L214 mène actuellement campagne auprès d’autres géants de la restauration, comme Subway, afin que l’enseigne se détourne des pratiques les plus intensives d’élevage de poulets. Cette campagne est déployée dans de nombreux pays autour du monde par la coalition internationale Open Wing Alliance.

Les regards se tournent également vers les autres leaders du fast-food en France, notamment Burger King, KFC, et McDonald’s, qui ne sont toujours pas engagés à respecter a minima les critères du European Chicken Commitment.

→ Voir la liste des entreprises engagées

L’élevage intensif de plus en plus désavoué

Les enquêtes montrant les conditions d’élevage dit « standard » des poulets ont mis un coup de projecteur sur la réalité de cette filière. Dans ces élevages en claustration, les poulets sont entassés par dizaines de milliers à plus de 22 animaux par mètre carré. Ils souffrent de diverses pathologies dues à la sélection génétique et à leurs conditions de vie : difficultés à se mouvoir, problèmes respiratoires, fragilité osseuse, brûlures de la peau dues à la litière souillée… Beaucoup d’entre eux sont fortement boiteux. Peinant à se tenir sur leurs pattes, certains ne peuvent même plus atteindre les mangeoires et les abreuvoirs et meurent de faim et de soif.

→ Voir la liste des entreprises engagées

→ Enquête dans un élevage intensif Duc (nov. 2020)

En France, 800 millions de poulets sont élevés et abattus chaque année pour leur chair et 83 % d’entre eux proviennent d’élevages « standard ». Une large partie de l’opinion se montre opposée à ce mode d’élevage en claustration. Le 29 juillet dernier, un sondage IFOP dévoilait un large soutien des Français au Référendum pour les animaux ; 87 % d’entre eux se montrent favorables à la mesure impliquant l’obligation de garantir un accès au plein air pour toute nouvelle exploitation d’élevage.

→ En savoir plus sur l’élevage standard des poulets

→ Résultats des enquêtes d’opinion sur l’élevage intensif