Le 01/10/2020
Jeudi 1er octobre, l’article 5 de la proposition de loi du groupe Écologie Démocratie Solidarité (EDS), qui proposait la sortie de l’élevage en cage pour 2030 et de l’élevage intensif pour 2040, a été supprimé par les députés « En Marche » en commission des Affaires économiques.
Il y a quelques jours, Christophe Castaner, le président du groupe parlementaire La République en Marche, avait réuni les députés de son groupe pour donner des instructions afin de « soutenir le texte sauf les articles sur les conditions d’élevage et les chasses traditionnelles. » (Libération, 30/09/2020).
Lors de l’examen du texte, le rapporteur, Cédric Villani, a porté de façon construite et argumentée la voix des 88 % de Français qui demandent la fin de l’élevage intensif (YouGov, 2019). Face à lui, les députés LREM Jean-Baptiste Moreau, Aurore Bergé et Frédéric Descrozaille ont renoncé à leur responsabilité de législateur en déléguant le choix du modèle agricole aux filières.
→ Lire notre communiqué de presse du 30/09/2020
Le texte arrive en séance publique le 8 octobre, vidé de l’article relatif à l’élevage. De nouveaux amendements peuvent être proposés pour réintroduire dans le texte la question de l’élevage intensif mais le message est clair : le gouvernement et la majorité ne souhaitent pas remettre en question le modèle d’élevage majoritaire que subissent plus de 80 % des animaux abattus en France.
L214 appelle les citoyens à interpeller leurs députés pour leur demander de réintroduire des mesures sur l’élevage intensif dans le texte et les soutenir lors des débats dans l’hémicycle.
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Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 : « Pour justifier leur opposition à l’article proposant la sortie de l’élevage en cage et de l’élevage intensif, les députés LREM ont pris en exemple la filière œufs pour illustrer la “bonne volonté” des filières. Quel mensonge !
Ils ont “oublié” de mentionner la mobilisation des citoyens et des associations, dont L214, qui ont obtenu l’engagement de plus de 150 entreprises à renoncer aux œufs de poules en cage d’ici 2025.
Une fois de plus, le gouvernement et les parlementaires n’auront pas été au rendez-vous démocratique. Ils ont timidement accordé l’interdiction des élevages de visons, des animaux sauvages dans les cirques et les delphinariums, mais ont enterré la question majeure des centaines de millions d’animaux dans les élevages intensifs.
Urgences éthique, environnementale, sanitaire et sociale ont été balayées d’un revers de la main, laissant la voie libre aux tenants de l’élevage intensif et au statu quo d’un modèle agricole désastreux. »