Le 04/03/2020
Une tonne de fumier devant la préfecture aura suffi à provoquer la réouverture d’un abattoir fermé vendredi dernier…
Quelques jours à peine après sa suspension d’agrément, l’abattoir Sobeval reprend son activité ce mercredi sur décision de la préfecture de la Dordogne. Hier, mardi 3 mars, les Jeunes Agriculteurs de la Dordogne et la FDSEA 24 avaient manifesté devant les locaux de la Préfecture et déversé une tonne de fumier pour exiger la réouverture de l’établissement, malgré les preuves d’infractions à la réglementation entraînant des souffrances supplémentaires pour les animaux.
Alors que le ministère de l’Agriculture a reconnu « un manque de maîtrise des conditions d’abattage des animaux par les salariés de l’abattoir » (Communiqué de presse du ministère de l’Agriculture, 28/02/2020), la Préfecture aura vite cédé à la pression de l’abattoir, de syndicats agricoles et d’autres intérêts économiques privés.
→ Notre enquête à l’abattoir Sobeval
→ Notre communiqué de presse sur les fuites internes au ministère de l’Agriculture
→ Notre communiqué de presse sur la fermeture provisoire de l’abattoir
Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de l’association L214 : « Il est écœurant de voir qu’une tonne de fumier aura suffi à faire réouvrir un abattoir fermé quelques jours plus tôt après bien des difficultés à faire reconnaître officiellement les infractions à la réglementation pourtant flagrantes. En 3 jours, il est impossible d’avoir pallié aux défauts de structure et de formation du personnel au sein de cet abattoir. Il est scandaleux que la pression des syndicats et autres intérêts économiques privés passe avant le simple respect d’une réglementation qui pose des limites – pourtant minimales – aux souffrances endurées par les animaux. Démonstration est faite une fois de plus qu’il est indispensable de sortir la condition animale du ministère de l’Agriculture pour limiter les conflits d’intérêts. »