Enquête dans un élevage de lapins à Nueil-les-Aubiers dans les Deux-Sèvres

Une Initiative citoyenne européenne (ICE) pour en finir avec les cages

 

L214 révèle aujourd’hui les images tournées dans un élevage intensif de lapins élevés pour leur chair*. Situé à Nueil-les-Aubiers, dans les Deux-Sèvres, cet élevage détient à un instant t, 8000 lapins enfermés toute leur vie dans des cages métalliques. Les images montrent des animaux entassés à des densités extrêmes : à peine plus qu’une feuille A5 par lapin. On y voit des lapins aux pattes blessées par le sol grillagé des cages, ainsi que des lapins morts au milieu des vivants. De nombreux médicaments – dont des antibiotiques, des antiparasitaires et des vaccins – ont été trouvés dans les poubelles de l’élevage. L’éleveur utilise également de la gonadotrophine chorionique équine (eCG, anciennement appelée PMSG), une hormone qui permet de synchroniser les chaleurs des lapines avant insémination artificielle. Cette hormone est extraite du sang de juments gestantes**.
Sur un cahier (cf. vidéo images août, à partir de 4’46), l’éleveur note un bilan pour chaque lot de lapins. Typiquement : 500 lapines sont inséminées pour 420 mises bas effectives. 3 700 lapereaux sont gardés et plus de 200 lapereaux sont éliminés (généralement assommés sur le bord d’une caisse).

des cages de lapins surpeuplées

En France, 30 millions de lapins sont tués chaque année dans les abattoirs. C’est plus que le nombre de cochons (24 millions) et de bovins réunis (4,6 millions). La mortalité dans les élevages de lapins est de 22 % : plus de 8 millions de lapereaux meurent ainsi avant d’atteindre l’âge d’être abattus. Plus de 99 % des élevages cunicoles détiennent les lapins en cage, et aucune réglementation n’encadre spécifiquement cette activité. De tous les animaux d’élevage, les lapins sont de loin les plus gros consommateurs d’antibiotiques.

Pour en finir avec les cages, une Initiative citoyenne européenne (ICE #EndTheCageAge) initiée par CIWF et portée par plus de 170 organisations, dont L214, a été lancée en septembre 2018. D’ici le 11 septembre 2019, si le nombre de signatures recueillies par cette ICE est suffisant, la Commission européenne sera contrainte de se prononcer sur l’élevage en cage, ce qui déclenchera une audition publique au Parlement européen. Notre nouvelle enquête démontre une fois de plus que l’élevage en cage ne prend pas en considération les besoins fondamentaux des animaux.

Pour Sébastien Arsac, porte-parole de L214 : « Si la consommation de viande de lapin décline, il n’en reste pas moins que 30 millions de lapins ont été tués dans les abattoirs en France en 2017. La quasi-totalité d’entre eux auront passé toute leur vie sur un sol grillagé, enfermés dans des conditions de promiscuité extrême, sans autre horizon que les barreaux de leur cage. Nous appelons tous les citoyens à signer l’Initiative citoyenne européenne contre l’élevage en cage qui, en cas de succès, sera un message clair et fort envoyé à l’Union européenne pour en finir avec cette monstruosité. D’ici 2022, un quart des éleveurs partira à la retraite, une occasion à saisir pour programmer la fin définitive des cages et se mettre en accord avec la demande sociétale. »

→ Voir et télécharger les images brutes de mai (10’)

→ Voir et télécharger les images brutes d’août (7’)

→ Voir et télécharger la vidéo publique (2’)

→ Lien YouTube de la vidéo publique (16/9)

→ Lien YouTube de la vidéo publique (carrée)

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→ En savoir plus sur l’élevage des lapins

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* Les images ont été tournées fin mai et en août 2019.
** Cf. par exemple : « Des juments saignées aux quatre veines pour l’élevage français » dans Libération.

La filière cunicole en France

Si la Chine reste le premier producteur de viande de lapin au monde, l’Union européenne occupe la seconde place. En Europe, la France est le deuxième producteur de viande de lapin derrière l’Espagne et devant l’Italie.
La consommation de viande de lapin ne cesse de décliner : elle a baissé de 42 % en 10 ans.
Aucune réglementation n’encadre spécifiquement l’élevage de lapins pour la viande. En France, la quasi-totalité des lapins sont élevés en cage.
Même si la filière a réduit l’exposition des lapins aux antibiotiques (baisse de 44 % entre 2011 et 2017), les lapins sont, de loin, les animaux d’élevage les plus exposés aux antibiotiques. Ils en reçoivent presque trois fois plus que les cochons.

Les cages, un élément constitutif de l’élevage intensif

Que ce soit pour les poules pondeuses, les lapins, les cailles, les truies, ou encore les canards pour la production de foie gras, les cages dominent largement le modèle d’élevage en France. Leur utilisation confine les animaux dans un espace réduit et permet aux éleveurs d’intensifier leur exploitation en entassant un maximum d’animaux sur une surface minimum.
Les cages empêchent les animaux de fuir au moment des manipulations par l’éleveur : les canards lors du gavage, les lapines lors de l’insémination artificielle, les porcelets lors des mutilations, etc.
Les cages sont l’archétype de l’exploitation des animaux, utilisés comme ressources alimentaires par les humains. L’ICE sera une preuve de plus que les temps changent et qu’une majorité de citoyens souhaitent une relation plus bienveillante avec les animaux.

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