Accor s’engage contre les pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets

Le leader de l’hôtellerie s’engage


Le groupe Accor, n°1 de l’hôtellerie en France et en Europe, s’est engagé à s’approvisionner d’ici 2026 auprès d’élevages et d’abattoirs répondant aux critères du European Chicken Commitment, pour 100 % de ses approvisionnements en viande de poulet dans la totalité de ses établissements implantés en Europe.

Baisse des densités dans les élevages, poulets à croissance moins rapide, lumière naturelle, enrichissement du milieu de vie, abattage par atmosphère contrôlée : ces critères, soutenus par une trentaine d’associations de défense des animaux en Europe dont L214, visent à faire disparaître les pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets.

Par ailleurs, 20 % au moins de la viande de poulet servie dans les établissements français du groupe Accor proviendront d’élevages plein air.
L’engagement du groupe Accor sur une part de poulets plein air en France reflète la spécificité de la production dans l’Hexagone, puisque près de 18 % de la production française de viande de poulet est aujourd’hui issue d’élevages Label Rouge ou biologiques, soit bien plus que dans les autres pays européens.

Accor compte 4 840 hôtels répartis dans 111 pays à travers le monde et est propriétaire, entre autres, des enseignes Mercure, Novotel, Ibis ou encore Sofitel. En 2018, Accor a enregistré un chiffre d’affaires de 3,6 milliards d’euros.

Un mouvement de fond en France et en Europe

Accor n’est pas le premier grand groupe à s’engager à bannir les pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets de chair. Avant lui, d’autres entreprises de renom ont publié un engagement similaire pour l’ensemble de leurs activités en Europe. C’est le cas des sociétés françaises Sodexo, Elior, Danone et Columbus Café & co, mais aussi de Nestlé, Unilever, Compass, Marks & Spencer ou encore Pret A Manger.


En France, le groupe Panzani, mais également Courtepaille, Thiriet, Saint-Jean et plus récemment Monoprix ont également adopté le European Chicken Commitment.

En revanche, le principal concurrent d’Accor, Louvre Hotels, propriétaire des enseignes Campanile, Kyriad ou encore Golden Tulip accuse un retard sur la prise en compte de cet enjeu de bien-être animal.

Pour Johanne Mielcarek, porte-parole de L214,
« Il y a quelques années, les entreprises se sont engagées, les unes après les autres, à bannir les œufs issus d’élevages en cage, dessinant ainsi la fin de ce mode d’élevage en France. Aujourd’hui, nous assistons à un phénomène similaire avec les engagements d’acteurs de renom à mettre fin aux pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets de chair. Par son engagement, Accor prend ses responsabilités au niveau européen et va plus loin en France en garantissant une part de plein air afin de prendre en compte la spécificité de la production locale. Nous encourageons les autres groupes de l’agroalimentaire, et notamment Louvre Hotels, à s’inspirer de l’engagement du leader hôtelier. »

Contacts presse

Enquêtes dans l’enfer des élevages standard de poulets de chair

La récente enquête révélée à la fin du mois de mai dernier par L214 montre le quotidien des poulets de la marque DUC, producteur européen de volailles. Élevés en claustration et dans la promiscuité, ramassés à la « moissonneuse » et brutalement entassés dans des caisses de transport avant le départ pour l’abattoir, les poulets vivent un enfer dans ce type d’élevages dits « standards » .

→ Voir la vidéo d’enquête

L’an dernier, L214 dénonçait déjà en images ces conditions d’élevage standard des poulets de chair. En juin 2018, L214 avait rendu publique une vidéo provenant d’un élevage de poulets approvisionnant la marque Maître Coq. Les images, montrant les conditions de vie effroyables de ces animaux, ont été relayées par la plupart des grands médias nationaux. Ces images témoignent de la nécessité pour les entreprises de l’agroalimentaire de s’engager à éradiquer ces conditions d’élevage.

→ Voir les images de l’enquête Maître Coq

Des conditions de vie déplorables

En France, 800 millions de poulets sont élevés et abattus chaque année pour leur viande et plus de 80 % d’entre eux sont enfermés toute leur vie en bâtiment, sans accès à l’extérieur. Ils doivent également cohabiter dans une promiscuité extrême : les densités atteignent 22 oiseaux par mètre carré dans les élevages standard, soit moins d’une feuille A4 d’espace par poulet.

Les races de poulets sont sélectionnées afin que ces animaux prennent du poids le plus rapidement possible. Leurs muscles se développent plus rapidement que leurs autres organes et leurs pattes, provoquant ainsi des problèmes cardiaques, respiratoires et des boiteries. Il arrive que certains poulets ne soient même plus capables de se déplacer pour atteindre l’eau et la nourriture et qu’ils agonisent lentement avant de mourir de faim ou de soif.

Au bout de 35 jours, les poulets sont considérés comme suffisamment gros pour que leur abattage soit rentable. Cette courte durée de vie en élevage ne cesse de diminuer du fait de la sélection génétique, alors que l’espérance de vie naturelle des poulets est estimée à plus de 8 ans.

Après avoir été conduits à l’abattoir, les poulets, encore conscients, sont suspendus par les pattes, une manipulation très douloureuse qui provoque souvent des fractures. Leur tête est ensuite plongée dans un bain d’eau électrifié pour les étourdir avant la saignée. À cause de l’efficacité aléatoire de cette méthode, certains poulets sont mal étourdis, voire complètement conscients, au moment de la saignée.

→ En savoir plus sur l’élevage et l’abattage des poulets de chair

Les Français opposés à l’élevage intensif des poulets de chair

Un sondage Ifop (juin 2018) indique qu’une large majorité de Français est opposée aux pratiques d’élevage et d’abattage standard des poulets de chair.

Plus de 9 Français sur 10 affirment ainsi être opposés à l’élevage intensif et à l’enfermement à vie des poulets de chair en bâtiment. 84 % se déclarent contre la méthode d’abattage par bain d’eau électrifié, méthode la plus répandue en France à ce jour.

Autre donnée notable, 66 % des Français se disent prêts à remplacer une partie de leur consommation de viande de poulet par des alternatives végétales.

→ Lire le sondage complet