Nouvelle enquête dans la Drôme : L214 dévoile les dessous de la production d’œufs de cailles

Des conditions d’élevage identiques à celles des poules en cage

L214 rend publiques ce 21 mars 2019 de nouvelles images tournées en décembre 2018 dans un élevage d’une centaine de milliers de cailles appartenant à l’entreprise Drôme Cailles. Ces cailles, élevées pour leurs œufs, vivent dans des conditions similaires à celles des poules pondeuses en cage : parquées dans de petites cages, elles sont entassées serrées les unes sur les autres à plus de 80 par m2. Elles sont exposées à un éclairage artificiel afin d’augmenter leur productivité, chaque caille pouvant pondre jusqu’à 300 œufs par an. Les images montrent la réalité de l’élevage des cailles en cage : agressions, picage, perte de plumes, dermatites et même tumeurs sont autant de maux qui affectent les oiseaux élevés par Drôme Cailles. La crasse qui recouvre l’élevage atteste, elle aussi, du peu d’attention porté à ces animaux.

Nouvelles images d'un élevage de cailles

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Cet établissement est représentatif de l’ensemble des élevages de cailles pondeuses. Les cailles passent toute leur vie de pondeuses ainsi enfermées avant d’être tuées. À part les mâles gardés pour la reproduction, tous les autres, considérés comme inutiles, sont tués à la naissance.

À la différence des poules pondeuses, aucune réglementation spécifique n’encadre ce type d’élevage. Pour Sébastien Arsac, cofondateur de l’association : « La place des oiseaux n’est pas en cage. Les Français le savent. C’est pourtant la triste réalité des cailles élevées pour leurs œufs. Nous pouvons agir à un niveau individuel pour mettre fin à ce cauchemar. Demandons aussi aux supermarchés de renoncer aux œufs issus de cailles élevées en cage »

L214 invite donc les Français à cesser d’acheter des produits issus de l’élevage des cailles. L’association s’adresse également aux acteurs de la grande distribution et aux grossistes de la restauration pour qu’ils cessent de commercialiser des œufs issus de cailles élevées en cage.

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Des œufs 100 % made in cage

L’enquête menée dans un élevage d’une centaine de milliers de cailles appartenant à l’entreprise Drôme Cailles révèle une réalité peu connue : la mise en cage systématique des cailles élevées pour leurs œufs. Chaque caille ne dispose que de l’équivalent de la surface d’une carte postale pour vivre. Les cailles sont exposées à un éclairage artificiel durant de longues heures afin de maximiser leur production. Ainsi, elles peuvent produire jusqu’à 300 œufs par an, alors que les cailles sauvages ne pondent que 7 à 14 œufs par an.

Les symptômes dont souffrent les cailles témoignent de l’inadaptation de ce mode d’élevage à leurs besoins : la plupart sont déplumées, elles développent des comportements agressifs comme le picage, quelques-unes ont même des tumeurs qui leur déforment la tête. Certaines ne survivent pas à ces conditions et succombent à leurs blessures, comme en témoignent les multiples cadavres dans les cages.

Aucune législation pour encadrer l’élevage des cailles

En France, toutes les cailles pondeuses sont élevées en cage. Aucune législation spécifique n’existe pour encadrer leurs conditions d’élevage. La stricte application de l’article L214.1 du Code Rural, qui dispose que « tout animal […] doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce », devrait pourtant se traduire par l’interdiction de tels élevages.

Des conditions d’élevage contraires aux besoins des cailles

L’élevage en cage est en tout point contraire aux besoins des oiseaux. Les cailles ont besoin d’espace et évoluent sur de vastes territoires. Les cailles sauvages ont même pour habitude de migrer. Comme les poules, elles ont besoin de prendre des bains de poussière pour se laver et aiment gratter le sol. Entassées dans de petites cages grillagées dépourvues de tout enrichissement, les cailles ne peuvent pas y exprimer leurs besoins primaires.

50 millions de cailles abattues chaque année en France

En France, en 2016, 50 millions de cailles ont été abattues. Comme ils sont de petite taille, ces oiseaux sont ainsi aussi nombreux que les dindes ou les canards, et plus nombreux que les pintades et les oies, à faire l’objet d’un élevage pour la consommation alimentaire.

Concernant plus particulièrement les œufs de cailles, la France est avec la Chine et le Brésil l’un des principaux producteurs au monde. Les élevages de cailles français sont principalement situés en Pays de la Loire et en Aquitaine.

Les Français massivement opposés à l’élevage industriel

Les Français sont pourtant loin d’approuver ce mode d’élevage. Ainsi, 90 % d’entre eux sont défavorables aux élevages qui concentrent les animaux dans des bâtiments fermés sans leur laisser d’accès à l’extérieur.

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