Abattoir de Houdan : directeur et agent des services vétérinaires condamnés

Le 15/03/2019

Des sanctions non dissuasives

Le tribunal de police de Versailles a condamné ce vendredi 15 mars le directeur de l’abattoir, un agent des services vétérinaires et 3 salariés. Grâce aux vidéos de L214 et à l’enquête du parquet, les faits ont pu être précisément datés et des condamnations ont pu être prononcées.

Elles restent faibles pour le directeur de l’abattoir et l’agent des services vétérinaires, pourtant garants de l’application de la réglementation au sein de l’abattoir. Quel message ce jugement envoie-t-il aux abattoirs en non-conformité avec la réglementation ? L’application de la réglementation dans les abattoirs ne doit pas être optionnelle : son non-respect entraîne des souffrances supplémentaires intenses pour les animaux. À quand de réels moyens de contrôle et de véritables sanctions ?

Au-delà de ces dysfonctionnements, ce sont nos modèles agricole et alimentaire qui doivent être interrogés et repensés. On tue sans nécessité plus de 3 millions d’animaux terrestres chaque jour en France avec une brutalité inouïe. S’ajoutent à cette violence des impacts environnementaux, sanitaires et sociaux : il y a clairement urgence à agir. Nous nous joignons à la demande pressante des jeunes qui sont en grève pour le climat aujourd’hui et qui défileront ce samedi pour exiger des actions concrètes : la végétalisation de notre alimentation en est une.

→ Lire le rappel des faits détaillé

→ Revoir la vidéo d’enquête

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Peines prononcées

Suite à la plainte déposée par L214, une enquête judiciaire avait été ouverte au terme de laquelle 60 infractions avaient été identifiées puis poursuivies par le procureur de la République. Le tribunal a condamné :

  • le directeur de l’abattoir à 2 500 € d’amende pour installations non conformes (cochons en surnombre dans les stabulations, difficultés d’accès à l’abreuvement, rampe d’amenée vers le dispositif de gazage inadaptée, porte antiretour défaillante), personnel non qualifié (mauvaises pratiques des employés) et pratiques insalubres (cochons saignés à même le sol) ;
  • l’agent des services vétérinaires à 750 € d’amende pour mauvais traitements (utilisation abusive de l’aiguillon électrique, alors même qu’il était censé en contrôler l’utilisation auprès des salariés) ;
  • les trois salariés de l’abattoir à des amendes de 600 €, 1 700 € et 4 000 € pour mauvais traitements (coups et utilisation de l’aiguillon électrique), des peines supérieures à celles requises par le procureur lors de l’audience.

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