Les Français souhaitent l’amélioration des conditions de vie des poulets de chair

Contraste frappant entre désir et réalité

92 % des Français estiment que le bien-être des poulets élevés pour la viande devrait être mieux pris en compte*. Le contraste entre le souhait des citoyens et la réalité des élevages de poulets est frappant. Un signal d’alarme fort qui devrait interpeller l’industrie agroalimentaire et les candidat-e-s aux élections européennes.

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La grande majorité des Français pense que divers aspects du bien-être des poulets élevés pour leur chair sont à prendre en considération. Les personnes interrogées affirment qu’il est important que les poulets aient un environnement adapté à leurs besoins, avec un accès à la lumière naturelle et suffisamment d’espace pour se déplacer, déployer leurs ailes (90 %), qu’ils soient en bonne santé et indemnes de maladies (91 %), qu’ils aient un environnement propre avec de l’air non pollué, une litière propre (90 %), qu’ils aient accès à un espace extérieur couvert ou non couvert (89 %), qu’ils puissent profiter de leur vie sans souffrir (87 %). Et 87 % des Français pensent que la méthode d’abattage des poulets devrait être rapide et ne pas engendrer de souffrances supplémentaires.

Par ailleurs, les Français perçoivent les poulets comme des êtres sensibles (72 %), intelligents (64 %) et capables de ressentir la douleur (81 %).

Ainsi, 9 Français sur 10 souhaitent que le gouvernement renforce les normes minimales de protection des poulets élevés pour la viande. Et afin de guider leurs choix de consommation et d’être renseignés sur les conditions d’élevage de ces animaux, les citoyens estiment que le poulet vendu dans l’Union européenne devrait être étiqueté avec des informations sur les normes de bien-être selon lesquelles il a été élevé.

Pour Sébastien Arsac, cofondateur de L214 : « Ce nouveau sondage démontre une fois de plus le fossé entre les pratiques d’élevages et la volonté des Français et de l’ensemble des Européens. Dans leur grande majorité, ils plébiscitent une amélioration substantielle des conditions de vie des animaux d’élevage. C’est frappant pour l’élevage des poulets : en France, plus de 8 animaux sur 10 passent leur courte vie entassés à 22 par m2 sans aucun accès à l’extérieur. La France est le pire élève européen pour les densités d’élevage des poulets ! Clairement, la volonté publique et la protection des animaux passent après les intérêts privés de l’agroalimentaire. Quand nos représentants politiques cesseront-ils d’ignorer la volonté des citoyens ? »

*Sondage réalisé entre le 15 et le 21 janvier 2019 dans sept pays européens, par Eurogroup for animals, organisation basée à Bruxelles, qui vise à améliorer le traitement des animaux dans l’ensemble de l’Union européenne et qui représente des associations de défense des animaux dans presque tous les états membres.

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La réalité de l’élevage intensif

Chaque année dans l’Union européenne, 6,5 milliards de poulets de chair sont élevés spécifiquement pour la viande et sont détenus en élevages intensifs. Et avec près de 800 millions d’individus tués tous les ans en France, les poulets sont les premières victimes de notre système de production alimentaire. Sur 10 animaux terrestres tués pour notre alimentation, 7 sont des poulets.

En France, 83 % des poulets sont élevés de manière intensive. Dans ces élevages, dits standards, les animaux subissent de grandes souffrances. Entassés par dizaines de milliers dans des hangars fermés, les poulets – mâles et femelles confondus – sont sélectionnés génétiquement pour grossir le plus rapidement possible. En 1950, il fallait 120 jours pour qu’un poulet atteigne le poids de 1,5 kg ; aujourd’hui, il n’en faut plus que 30.

élevage de poulets en France

Cette croissance accélérée engendre de graves problèmes de santé : cœurs défaillants, malformations, boiteries… À cela s’ajoutent des conditions d’élevage insalubres (poussière, litière sale et chargée d’ammoniac) à l’origine de brûlures et de troubles respiratoires. Afin de maintenir les animaux en vie jusqu’à l’abattage et de favoriser leur engraissement, des antibiotiques sont intégrés directement à leur nourriture.

La France est l’un des pires exemples au niveau européen. D’après le dernier rapport de la Commission européenne, les densités dans les élevages de poulets français figurent parmi les plus élevées : on compte en général 22 poulets au m2 alors que de nombreux pays de l’Union européenne sont en dessous de ce seuil. Les densités d’animaux sont telles qu’il est impossible pour les poulets de se déplacer librement, et pour l’éleveur de leur prodiguer le moindre soin.

carte Europe élevage poulets

Les poulets, enfermés pendant toute leur courte vie, vivent 35 jours, âge auquel ils sont envoyés à l’abattoir. À leur arrivée, ils seront suspendus par les pattes, encore conscients. Cet accrochage provoque un stress et des douleurs considérables pour ces oiseaux.
Ils sont ensuite saignés après avoir été plongés dans un bain d’eau électrifiée censé les étourdir, ou parfois même en pleine conscience, sans étourdissement préalable.

La protection des poulets est donc loin d’être prise en compte bien que sollicitée par les Français. Un sondage, réalisé en juin 2018 à la demande de L214, avait déjà souligné que 91 % des Français sont opposés à l’élevage intensif des poulets.

→ Découvrir le sondage IFOP

Des améliorations attendues au niveau européen

La directive européenne régissant les conditions d’élevage des poulets de chair n’est d’aucune conséquence particulière sur les conditions de vie désastreuses de ces oiseaux, en autorisant les pratiques d’élevage intensives mises en place par l’industrie.

Pour cette raison, une trentaine d’associations présentes en Europe, dont L214, sollicitent les entreprises afin de relever les standards d’élevage et d’abattage des poulets de chair.
Leur demande porte, entre autres, sur la mise en œuvre d’une densité d’élevage maximale (30kg/m2), le respect de normes plus élevées concernant l’environnement des poulets (lumière naturelle, qualité de l’air, présence de perchoirs…), l’adoption d’une méthode d’abattage n’impliquant pas un accrochage des poulets vivants…

Cet engagement européen en faveur des poulets (European Chicken Commitment) a pour horizon 2026. En France, L214 demande également que 20 % des volumes soient issus d’élevages garantissant un accès au plein air ou à un jardin d’hiver. Certaines entreprises, comme Saint-Jean et Columbus Café & Co, sont allées plus loin et se sont engagées à s’approvisionner uniquement auprès d’élevages en plein air d’ici 2026.

→ Découvrir le European Chicken Commitment

De plus, le Parlement européen a voté, le 25 octobre dernier, une résolution demandant à la Commission de renforcer le bien-être des poulets. Il revient donc maintenant à la Commission européenne d’agir en conséquence.

Une campagne de sensibilisation

Avec sa campagne 800 millions – Poulets d’origine exploitée, L214 souhaite informer et sensibiliser les consommateurs sur les conditions de vie des poulets et sur la possibilité de végétaliser son alimentation.

Aujourd’hui, 66 % des Français sont prêts à remplacer une partie de leur consommation de viande de poulet par des alternatives végétales (sondage IFOP – juin 2018.

800 millions

Une bonne nouvelle puisque les alternatives sont de plus en plus savoureuses et facilement accessibles en grandes surfaces et en magasins bio.

→ Découvrir la campagne 800 millions – Poulets d’origine exploitée

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