Le Gouessant ne proposera plus d’œufs de poules en cage

Le 25/10/2018

La coopérative s’engage

Le Gouessant, une des plus grandes coopératives françaises et un des plus grands producteurs d’œufs de l’Union Européenne vient de s’engager, à ne plus produire d’œufs de poules élevées en cage d’ici 2025. En 2017, la coopérative bretonne a produit 942 millions d’œufs et réalisé un chiffre d’affaires de 510 millions d’euros.

Le Gouessant rejoint ainsi d’autres producteurs et plus d’une centaine de grands groupes agroalimentaires, tous engagés à bannir l’élevage en cage de leur chaîne d’approvisionnement.

→ Liste des entreprises engagées en France

Le groupe Avril à la traîne

À l’instar du Gouessant, plusieurs producteurs d’œufs en France, tels que l’Œuf de nos Villages, le groupe d’aucy et le groupe Dauphinoise, se sont déjà engagés à stopper la production d’œufs issus d’élevages en cage, prenant ainsi en compte l’avis de 90 % des Français, massivement opposés à ce mode d’élevage (sondage YouGov 2018).

Contrairement à ses concurrents, le groupe Avril, leader de l’œuf en France, n’a toujours pas pris l’engagement de mettre fin à l’élevage en cage pour l’ensemble de ses activités. Le groupe se contente pour le moment d’une demi-mesure, puisque cet engagement n’implique que sa marque Matines. Il ne s’agit donc que de la conséquence logique des engagements pris par la quasi-totalité des distributeurs il y a plus d’un an concernant l’arrêt de la commercialisation d’oeufs coquilles issus d’élevages en cage. Son activité d’œufs transformés à destination de la restauration et de l’industrie reste donc exclue du périmètre de son engagement.

Pourtant, L214 a dévoilé le 18 octobre dernier les images d’un élevage intensif de 150 000 poules pondeuses dans l’Essonne, produisant des œufs pour le groupe Avril. Malgré ces images épouvantables et la demande de plus de 31 000 signataires de la pétition adressée au groupe, Avril n’a toujours pas pris d’engagement total.

Élevage de poules du groupe Avril

→ Voir les images

→ Voir et télécharger des photos de l’élevage

Pour Brigitte Gothière, porte-parole de L214,
« L’engagement du Gouessant témoigne du changement possible et souhaité par l’ensemble de la société civile pour l’élevage des poules pondeuses. L’élevage en cage est intolérable, il est temps que le groupe Avril, leader de l’œuf en France, s’inspire de ses concurrents et se montre à l’écoute des citoyens en renonçant à ce mode d’élevage, pour l’ensemble de ses activités. »

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Les Français favorables à une interdiction totale, le gouvernement et l’Assemblée nationale restent sourds

Aujourd’hui, 90 % des Français se montrent favorables à l’interdiction de l’élevage en cage des poules pondeuses (sondage YouGov 2018), soit 32 points de plus qu’en 2013 (sondage OpinionWay 2013).
L’arrêt de l’élevage en cage des poules pondeuses a été plébiscité par le public lors des consultations des États généraux de l’alimentation (second dans le TOP 10 des propositions des organisations).
21 organisations de défense des animaux et un collectif d’universitaires, d’artistes et de personnalités avaient demandé au président de la République que l’interdiction totale de l’élevage des poules en cage soit inscrite dans la loi Alimentation présentée au Parlement le 22 mai dernier.
En France, seule une poignée de producteurs d’œufs de poules élevées en cage sont favorables à ce type d’élevage… Ils sont malheureusement un lobby puissant puisque lors du vote de la loi Alimentation le 2 octobre dernier, le gouvernement et l’Assemblée nationale sont restés indifférents aux souffrances endurées par les poules pondeuses dans les cages et aux attentes sociétales, se cachant derrière un « plan de filière » non contraignant et peu ambitieux.

→ Voir notre communiqué de presse sur le vote de la loi Alimentation

Label « Œufs de France » : 63 % de poules en cage

Les producteurs d’œufs ont lancé en avril dernier une vaste campagne de communication pour faire la promotion de l’élevage français à travers le lancement d’un nouveau label : « Œufs de France ». Quelle est la différence entre un œuf français et un œuf provenant d’un autre pays européen ? Aucune, ni pour les poules, ni pour les consommateurs, si ce n’est une plus grande probabilité que ce soit un œuf de poule en batterie. En effet, sur 48,6 millions de poules pondeuses en France, 63 % sont détenues dans des cages pendant un an avant d’être jugées inutiles et envoyées à l’abattoir. En Europe, la moyenne est à 58 % et de plus en plus de pays européens s’engagent à interdire l’élevage en cage à moyen terme : cette interdiction sera effective en Autriche en 2020 et en Allemagne en 2025. En Suisse, l’élevage en cage est interdit depuis fin 1991 et le sera également en Wallonie dans les années qui viennent.
Inutile également de mettre en avant les contrôles en France, Le Canard enchaîné révélait dans son édition du 16 août 2017 que seuls 677 œufs sur 14,3 milliards avaient été contrôlés en 2016. Pas de quoi faire cocorico !

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