Derrière les murs d’un élevage Maître CoQ
Sur son site Internet, la marque annonce : « L’animal et son bien-être sont le cœur du métier de nos éleveurs. Nos éleveurs rendent visite aux volailles plusieurs fois par jour. Ils veillent en permanence à leur santé et observent leur comportement naturel. »
Observation des comportements naturels ? Les densités d’animaux sont telles qu’il est impossible pour les poulets de se déplacer librement, ni pour l’éleveur de prodiguer le moindre soin. De plus, les animaux présents dans cet élevage sont issus d’une souche à croissance accélérée, à l’origine de nombreux problèmes de santé : troubles cardiaques, respiratoires et locomoteurs.
En outre, contrairement à ce qu’annonce la marque sur son site Internet, la litière est sale et croûteuse. Il s’en dégage de l’ammoniac qui brûle la peau des poulets comme en témoignent les images d’animaux déplumés. Dans cet élevage, les lésions de la peau, tout comme les autres infections, ne sont pas soignées.
Pour tenter de pallier ces problèmes de santé et booster la productivité, des antibiotiques sont systématiquement intégrés dans l’alimentation des poulets. Avec de telles conditions, on pourrait penser que cet élevage fait figure de mauvais élève : malheureusement, il n’en est rien ! Au contraire, non seulement l’exploitation est considérée comme un élevage pilote, mais en plus elle accueille régulièrement des classes d’étudiants de la région.
8 poulets sur 10 endurent cet enfer
En France, 83 % des poulets sont détenus en élevages intensifs, dans des conditions similaires à celles révélées dans cette enquête. Un cas loin d’être isolé donc, puisque notre pays est même l’un des pires élèves au niveau européen ! Ainsi, d’après un récent rapport de la Commission européenne, les densités des élevages de poulets français figurent parmi les plus élevées !
En septembre 2017, L214 avait révélé des images dans un autre élevage de poulets sous contrat avec le volailler Doux.
Doux, Maître CoQ : les images d’élevage se succèdent et se ressemblent tristement. Enfermement à vie, densités élevées, absence de perchoirs et d’autres enrichissements du milieu de vie, litière sale, poulets sélectionnés génétiquement et abattus un mois à peine après leur naissance… voilà la triste réalité de l’élevage intensif de poulets français.
Lancement de la campagne « 800 millions – Poulets d’origine exploitée »
Face à cette situation inacceptable, L214 a décidé d’agir. Avec près de 800 millions d’individus tués par an en France, les poulets sont les premières victimes de notre système de production. Et si la consommation de produits carnés baisse, cette tendance ne concerne pas la viande de volaille qui reste la deuxième viande la plus consommée par les Français derrière celle de porc. À grands renforts de marketing et de publicités trompeuses, les marques inondent le marché avec de la viande d’animaux issus d’élevages intensifs.
Parce que les poulets sont des êtres sensibles et intelligents, L214 lance une grande campagne de sensibilisation intitulée « 800 millions – Poulets d’origine exploitée ». À l’occasion de cette sortie d’enquête, 36 actions de terrain seront menées par les groupes bénévoles de L214, partout en France, ce samedi 16 juin afin de dénoncer les conditions d’élevage intensif des poulets et de mieux faire connaître ces oiseaux auprès du grand public.
Ces actions de terrain seront également l’occasion de faire découvrir aux passants les alternatives végétales à la viande de poulet (nuggets, émincés et autres simili-carnés…). Ces dégustations permettront d’évoquer la question de l’alimentation végétale, car seule une réduction de la consommation de viande permettra véritablement d’épargner des souffrances aux animaux.
→ Les actions de terrain prévues ce samedi