Le 09/10/2017
6000 euros de condamnation dont 5000 avec sursis
Deux militants, dont Sébastien Arsac, co-fondateur de l’association L214, ont été condamnés ce jour par le tribunal correctionnel de Versailles à payer 6000 euros dont 5000 euros avec sursis pour violation de domicile. Ils s’étaient introduits de nuit dans l’abattoir de Houdan pour y installer des caméras et ainsi obtenir des preuves incontestables de la souffrance des cochons gazés au CO2 dans cet établissement.
→ Voir les images tournées par une des caméras
L’installation des caméras impliquait effectivement d’entrer dans la salle d’abattage, seul moyen pour montrer au public les conditions de mise à mort des animaux dans cet abattoir.
De précédentes images prises dans cet abattoir avaient montré un employé en train de frapper et donner de nombreux chocs électriques pour faire avancer les cochons. Ces images avaient même choqué le directeur de l’abattoir.
D’autres images, révélées par l’association dans différents abattoirs avaient :
- servi de base à l’ouverture d’enquête pénale par les Procureurs de la République et à la condamnation des auteurs de mauvais traitements par les Tribunaux : l’abattoir du Vigan a été condamné, le procès de l’abattoir de Mauléon Licharre se tiendra le 22 novembre et d’autres enquêtes sont encore en cours.
- provoqué la création d’une Commission d’enquête parlementaire sur les conditions de mises à mort des animaux dans les abattoirs aboutissant à 65 mesures et une proposition de loi.
- conduit Stéphane Le Foll, alors ministre de l’agriculture, à commander un audit ayant mis au jour des non-conformités sur 80% des chaînes d’abattage.
- informé le public sur les conditions de mises à mort des animaux et soulevé la question de la légitimité de les tuer sans nécessité.
Pour Sébastien Arsac : “Le droit à l’information, ce n’est pas simplement aller se documenter sur Wikipedia ou consulter des sites sur Internet. Pour L214, c’est aussi se rendre sur le terrain et parfois prendre des risques pour documenter et filmer ce qui est caché derrière les murs des abattoirs. Aujourd’hui, le droit à l’information a un prix, nous espérons qu’à l’avenir, il sera pleinement reconnu et que l’intérêt général et l’intérêt des animaux sera plus important que la protection d’intérêts privés. Pour comparaison, en frappant violemment les cochons, l’employé de l’abattoir risque une contravention de 4e classe pour mauvais traitement, soit 750 euros au maximum…”